3 novembre 1995. Aux côtés des 27 franchises NBA déjà existantes, deux petites nouvelles font leurs premiers pas dans la grande ligue : les Toronto Raptors et les Vancouver Grizzlies. Plus de 20 ans après cet élargissement vers le Canada, l’un d’entre elles est bien installée dans le paysage NBA : les Raptors, et c’est d’autant plus vrai cette saison avec leur départ canon. L’autre, les Grizzlies de Vancouver, déménagée à Memphis depuis, a presque disparu de l’inconscient collectif.
À Vancouver, les Grizzlies étaient synonymes de médiocrité
L’homme à l’origine de ces créations de franchises, David Stern, est aujourd’hui partagé par un double sentiment. D’abord, la satisfaction du pari Toronto. « Un grand succès », juge l’ancien patron de la ligue. « Toronto a de nombreux atouts sportifs, une communauté cosmopolite et une super salle. C’est un plaisir de voir que c’est une ville où les joueurs veulent jouer. »
La décision de Kawhi Leonard, l’été prochain, de prolonger à Toronto viendra appuyer, ou non, cette impression. Car jusqu’ici, la franchise doit une grande partie de son succès, et de sa médiatisation, à ses choix de draft (Vince Carter, Chris Bosh, DeMar DeRozan…) et non à de grands noms de la « free agency ».
L’ancien patron de la NBA est en revanche beaucoup plus mitigé sur le sort de l’autre (et éphémère) franchise canadienne.
« C’est l’un de nos échecs », avoue même l’ancien commissionnaire. « Cela ne me hante pas mais quand j’y pense, je regrette qu’il n’y ait pas eu l’attention méritée car c’est une ville magnifique et extraordinaire. »
À la fin des années 1990, alors que le show ultra médiatisé de Vince Carter permet à Toronto de sortir progressivement de l’anonymat et d’émerger sportivement, les Grizzlies restent, eux, dans les bas-fonds de la ligue. Si bien que seulement six ans plus tard, la franchise change de propriétaire et, par la même occasion, de ville hôte, malgré l’opposition de David Stern.
Direction Memphis.
« C’était horrible pour moi », livre le prédécesseur d’Adam Silver. « Je me souviens encore d’avoir accordé cette expansion de franchise et j’étais tellement heureux que nous en ayons une à Vancouver. Ça n’a jamais généré de succès. »
Visiblement mélancolique, il ne désespère pas de voir la ligue retenter l’expérience Vancouver. « La ville a toujours le bel équipement de l’époque (ndlr : la General Motors Place renommée en Rogers Arena) », note-il. Sauf que les candidats à l’accueil d’une franchise NBA, y compris canadiens, ne manquent pas…
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