Patty Mills, éternel « défibrillateur »

On reconnait un bon remplaçant à sa capacité à prendre rapidement le rythme d’un match afin d’apporter un nouveau souffle à son équipe. C’est pour cela que Patty Mills est considéré comme l’un des meilleurs du genre : il peut planter un 3-points en première intention après avoir passé de longues minutes minutes assis sur le banc ou le tir de la gagne sans que personne ne soit surpris, mais aussi faire craquer le meneur de jeu adverse avec sa défense.

Patty Mills, c’est une pile électrique branchée au parquet pour secouer un match.

« Il peut vous mettre 30 points à n’importe quel match, c’est pour ça que je le respecte, et il faut toujours le respecter », rappelle Derrick Rose dans un article de The Athletic. Il faut toujours se donner à fond parce qu’on ne sait jamais avec lui. Il fait partie de ceux qui font des étincelles. Il peut changer le cours d’un match. »

Roi du « 94 feet »

Cette capacité à se greffer au jeu vient de sa routine, à ses sept années à observer Manu Ginobili, et à une énergie débordante que Nate McMillan ressentait déjà à Portland, où il fut drafté en 55e position en 2009.

« Je pense qu’il a toujours eu ça en lui. Il est comme ça, c’est sa valeur ajoutée », constate l’entraîneur. « À l’époque, il faisait tous les exercices à fond à l’entraînement. Ce qu’on voit en match c’est ce qu’il fait à l’entraînement. C’est un truc qui tire l’équipe vers le haut. »

Un apport parfaitement décrit par Cory Joseph, avec qui il partageait ce rôle de dynamiteur à la mène lors du titre de 2014.

« On avait l’habitude de se surnommer « les défibrillateurs » : dès qu’on avait l’impression que l’intensité baissait, on se disait que c’était de notre devoir de la faire revenir », se souvient Cory Joseph. « On ressent tous les deux bien le tempo d’un match. Donc on injectait de la défense et tout le monde suivait. Comme un défibrillateur. C’est de là que ça vient. On se motivait tous les deux et les autres suivaient. »

Un coup de jus défensif qui passe très souvent par une press tout terrain de l’Australien. Un « 94 feet » – soit la longueur d’un terrain de basket -, exercice dur à répéter mais encore plus dur à gérer pour l’adversaire. « Même après 11 saisons, je déteste ça » avoue Derrick Rose. « Mais s’il était dans mon équipe, j’adorerais. »

« Je l’ai déjà expérimenté, je sais que c’est chiant », assure son coéquipier Quincy Pondexter. « Patty ne donne pas 48 minutes par soir, mais il se donne à 110% quand il est sur le parquet. C’est ce qui permet aux joueurs de rester en NBA, et ce qui aide une équipe à gagner. »

La fierté d’être le plus ancien des Spurs

C’est pour cela qu’il essaie de transmettre cette défense à son jeune coéquipier Bryn Forbes par exemple : « Il a cette énergie, cette agressivité, cet état d’esprit défensif nécessaire pour le « 94 feet », constate le vétéran. Il peut le faire encore et encore, comme j’arrivais à le faire avant ».

Transmettre, c’est d’ailleurs un paramètre particulièrement important pour celui qui est désormais le plus ancien de l’effectif depuis les départs de Manu Ginobili et Tony Parker, et le deuxième meilleur marqueur de l’histoire des Spurs en sortie de banc derrière l’Argentin, après avoir dépassé Malik Rose la semaine dernière.

« Honnêtement, je suis très fier parce que j’ai traversé beaucoup de choses depuis que je suis ici : du sang, de la sueur, des larmes, des opérations, être champion, être éliminé au premier tour. Mais j’ai aussi grandi durant ces huit années, pour devenir la personne que je suis aujourd’hui. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.