Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
On reste dans le domaine les équipes surprises de la saison passée avec le Jazz de Rudy Gobert et Donovan Mitchell. Comme les Pacers, on craignait qu’il lâche prise sans Gordon Hayward, leur « franchise player », mais aussi sans George Hill, ni Boris Diaw. Mais les dirigeants ont visé juste lors de la Draft avec Donovan Mitchell, et à un degré moindre avec Ricky Rubio. Dans la foulée, le Jazz a donc atteint les demi-finales de conférence !
Comme pour Indiana, l’effet de surprise ne fonctionnera plus et il faudra confirmer en bousculant les Rockets et les Warriors.
Etat des lieux
Il suffit parfois d’un joueur pour qu’une franchise d’un petit marché devienne sexy. Les Raptors avec Vince Carter il y a 20 ans, les Cavaliers avec LeBron James ou le Thunder avec Kevin Durant… Peut-être que Donovan Mitchell sera de cette trempe et que le Jazz va retrouver les plus hauts sommets et même attirer des stars.
C’est évidemment tout le mal qu’on leur souhaite, et la bonne nouvelle, c’est que les fondations sont solides. Un très bon coach avec un jeu identifiable, un pivot de qualité, une superstar en devenir et des « role players » investis dans le projet avec une véritable identité. C’est un peu le rêve de n’importe quelle franchise, et c’est ce qu’ont réussi à mettre en place les dirigeants en quelques années. Tous les voyants sont donc au vert, et il faut désormais passer à l’échelon supérieur. Le Jazz a éliminé le Thunder, et il s’est incliné face aux Rockets sans Ricky Rubio. La marche n’est pas si haute que ça, mais on est à l’Ouest, et la bagarre s’intensifie d’année en année.
Même groupe, même résultat ?
À Utah, on a décidé de miser sur le groupe qui a surpris tout son monde cette année et la priorité a donc été de garder le même effectif. Derrick Favors, Dante Exum et Raul Neto ont été prolongés. Ce sont des signes forts pour la suite, et les fans ne découvriront finalement qu’une nouvelle tête, Grayson Allen. Le sulfureux arrière de Duke va apporter de l’agressivité et tout le monde sur place espère que sa complicité avec Donovan Mitchell fera mouche. Sa présence est un plus en sortie de banc car il peut shooter. C’est sans doute ce qui manquait au Jazz cette saison : un shooteur supplémentaire qui sort du banc.
Pour le reste, il faut souligner que Thabo Sefolosha va revenir et que la dimension défensive de l’équipe reste intacte avec bien sûr Rudy Gobert, mais aussi Jae Crowder, Royce O’Neale et donc le Suisse. Dante Exum a aussi prouvé face aux Rockets qu’il pouvait être très performant, que ce soit sur l’homme ou sur les lignes de passes.
Ce Jazz-là a clairement le potentiel pour finir sur le podium à l’Ouest, et comme la saison passée, aucune équipe ne voudra se la coltiner tant il y règne un véritable esprit de groupe et tant le jeu est cohérent et précis.
La question des meneur et pivot remplaçants
Le Jazz a craqué en playoffs après la blessure de Ricky Rubio, et la franchise n’a pas recruté de nouveau meneur remplaçant. C’est donc Dante Exum et Raul Neto qui seront encore ses doublures. À moins que Quin Snyder ne fasse davantage confiance à Donovan Mitchell pour diriger le jeu quand Ricky Rubio est sur le banc ou… à l’infirmerie. L’Espagnol est fragile, et le Jazz a besoin d’une backup solide pour compenser d’éventuels pépins. Donovan Mitchell est prêt à être un playmaker. Il a bossé sur son dribble cet été, et comme Dwyane Wade en son temps à Miami, il peut créer pour lui et les autres. Mais la force du Jazz, c’est son collectif, et il faut donc trouver le juste équilibre pour éviter que le Jazz n’axe trop son jeu sur son bijou.
Autre poste qui pourrait poser problème, celui de pivot remplaçant. Rudy Gobert a aussi connu de longs passages à l’infirmerie, et c’est lorsqu’il est revenu que le Jazz a changé de visage pour rattraper son retard et grimper jusqu’à la 5e place. Derrière le Français, il y a Ekpe Udoh mais on attend davantage de lui, et il n’y a pas d’alternative. Derrick Favors peut faire l’affaire mais ça déséquilibre le Jazz dont la défense est axée sur l’intimidation de Rudy Gobert en « libéro » dans la défense.