Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Tony Parker peut-il jouer avec Kemba Walker ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
Aujourd’hui, place aux Wizards dont les finances sont dans le rouge foncé à cause des contrats de John Wall, Bradley Beal et Otto Porter Jr, liés au club jusqu’en 2021 et 2022 pour des salaires cumulés qui oscilleront entre 70 et 96 millions de dollars ! Incapable de se positionner sur la free agency, la franchise a tout de même bien modifié son effectif avec l’échange entre Austin Rivers et Marcin Gortat, puis l’arrivée de Dwight Howard, transféré des Hornets aux Nets contre Timofey Mozgov, avant d’être coupé par Brooklyn, moyennant un énorme chèque.
Sur le papier, les Wizards sortent renforcés de cette intersaison. À condition que la greffe Howard prenne…
Etat des lieux
Même s’ils n’ont pas été gâtés par les pépins de John Wall (41 matches disputés…), les Wizards valent sans doute mieux qu’une 8e place à l’Est en saison régulière. La paire Wall-Beal a peu d’équivalents dans sa conférence, et la frontline est complémentaire et solide. Mais le banc est faiblard, et dès que Wall est à l’infirmerie, c’est toute la franchise qui coule…
Sans oublier que ce n’était pas l’amour fou entre le meneur et Marcin Gortat, et les dirigeants ont tranché dans le vif en se séparant du Polonais, dont les déclarations franches n’aidaient pas un groupe souvent miné par les egos. Ils ont plutôt visé juste en récupérant Austin Rivers, un 6e homme capable de jouer derrière Wall et Beal, même s’il faudra voir ce que cela signifie pour Tomas Satoransky. Cette transaction est passé inaperçue mais elle pourrait changer beaucoup de choses dans la capitale. Et puis est arrivé Dwight Howard, pour cinq millions de dollars la saison prochaine. L’ancien meilleur défenseur de la NBA n’a plus la cote, mais les Wizards pourraient bien profiter de sa présence sous le cercle.
Une valeur ajoutée ?
LA Lakers, Houston, Atlanta et Charlotte. Depuis qu’il a quitté le Magic en 2012, Dwight Howard enchaîne les échecs, et les Hornets l’ont carrément bradé aux Nets pour s’en séparer. Libéré de son contrat par Brooklyn, l’ancien meilleur défenseur de la NBA a rejoint Washington pour prendre la place de Marcin Gortat, et c’est désormais au tour de Scott Brooks d’en tirer le meilleur pour relancer des Wizards décevants.
Offensivement, il représente une valeur ajoutée par rapport à Marcin Gortat, son ancienne doublure au Magic. Mais si le Polonais était souvent critiqué pour ses problèmes de finition, il se chargeait du sale boulot et posait surtout beaucoup d’écrans, nécessaire à son meneur. À voir si Dwight Howard aura envie de faire le travail de l’ombre, pourtant indispensable.
« Je me concentre uniquement sur ce dont l’équipe a besoin » avait toutefois expliqué Dwight Howard lors de sa conférence de presse. « Je sais comment poser des écrans. Je n’ai pas besoin de m’entraîner pour ça. J’ai fait ça toute ma vie. Je sais que c’est à moi de poser des écrans et de m’ouvrir au cercle, et de faire tout ce qu’on me demande pour ouvrir la raquette et la ligne à 3-points pour les autres. »
Les Wizards pourront jouer dans le dos des défenses
A priori, les Wizards comptent modifier leurs systèmes la saison prochaine, et la bonne utilisation de Dwight Howard fera partie des axes de travail pour ce groupe, qui a des choses à se faire pardonner.
« On veut jouer différemment, pas forcément une refonte complète, mais on veut tirer profit de ses qualités » poursuit Scoot Brooks. « C’est l’un des meilleurs finisseurs près du cercle. C’est un joueur qui attrape des passes lobées. J’en rigolais avec John Wall en lui disant que beaucoup de ses mauvaises passes ne seront plus des balles perdues car Dwight pourra les attraper 60 cm au-dessus du cercle. »
Ce qui va changer, c’est que les Wizards débuteront certains systèmes en donnant directement la balle au poste à Dwight Howard. Les Hornets l’ont beaucoup fait dans la deuxième moitié de saison. Surtout en début de match avec Nicolas Batum comme pourvoyeur. Une manière de mettre en confiance le pivot et de resserrer la défense. Sauf que ça n’a pas permis aux Hornets de remonter au classement et d’arracher les playoffs. Mais la présence de vrais shooteurs comme Bradley Beal et Otto Porter Jr. en périphérie devrait profiter de ce point de fixation. Sans oublier bien sûr le jeu à deux sur le pick-and-roll.
« Clairement, le basket a changé, mais le plus souvent, ça reste la même chose. Vous avez besoin d’un intérieur et lorsqu’il est talentueux, vous l’utilisez » explique Scott Brooks à NBC Washington. « Il apporte une panoplie et un talent que seuls peu de joueurs ont en NBA ».
Un joueur de plus qui a besoin du ballon
À Charlotte, Dwight Howard regrettait parfois de ne pas être assez servi, et il faut s’attendre à ce qu’il touche davantage la balle que Marcin Gortat. Aux autres, tous de forts attaquants, de s’adapter.
« Ça fait partie du métier de coach » tempère Scott Brooks. « Il faut avoir en tête que tous les joueurs veulent le ballon. Le boulot le plus dur, c’est celui du meneur car les quatre autres veulent le ballon. On ne peut pas faire 82 matches avec uniquement des joueurs heureux. Tout le monde n’aura pas une médaille ou une distinction. J’ai conscience qu’il faut répartir tout ça, et que tout le monde ne réussira pas un gros match chaque soir. »
Enfin, dernier chantier, la défense. Dwight Howard reste un redoutable intimidateur et un bon défenseur poste bas, mais ses adversaires délaissent la raquette pour le sanctionner de loin.
« Le challenge, c’est la manière de défendre sur des joueurs plus petits » estime le coach des Wizards. « Il y a beaucoup de bons shooteurs qui créent beaucoup de situations difficiles. Mon boulot, c’est d’y répondre et son boulot, c’est d’être performant chaque soir. »
Si Dwight Howard risque de souffrir face à des intérieurs mobiles, en revanche, sa présence au rebond sera essentielle. « C’est le meilleur rebondeur de la NBA. Il crée des attaques pour les autres qui peuvent jouer vite et shooter » conclut le coach. « Mon boulot est de faire en sorte que tout ça fonctionne. J’ai quelques mois pour y penser avec mon staff avant le training camp. »