Frustration : « état de quelqu’un qui est frustré, empêché d’atteindre un but ou de réaliser un désir ». La définition pourrait bien coller au début de saison médiocre du Thunder, aujourd’hui loin, et même très loin d’atteindre les sommets de la conférence Ouest et de se poser en candidat à la récompense suprême. Pourtant, si ce sentiment existe sans doute chez quelques fans d’OKC, il ne domine pas parmi les joueurs.
Du moins, c’est l’avis de Carmelo Anthony qui pense qu’une autre sensation a pris le pas.
« Personne ne se morfond, personne n’est frustré. Je pense que les gars sont en colère, et qu’ils sont énervés. Ça vient de notre nature de compétiteur, vouloir gagner les matches et de comprendre que malgré notre niveau de talent, nous n’avons pas été en mesure d’assembler le tout jusqu’ici. C’est de là que vient la colère. »
Cette colère vient précisément de l’écart entre les attentes créées par la qualité du recrutement estival et des résultats, et un niveau de jeu, très décevants jusqu’ici.
« Ce n’est pas frustrant car on sait ce qu’on a et on sait ce qu’on peut être. Notre façon de perdre les matches est plus liée à nous qu’à quelqu’un d’autre. Être en colère montre que ça t’importe. C’est différent que d’être frustré. Ça nous agace de ne pas avoir les résultats qu’on veut alors qu’on travaille. On doit stopper ça. J’ai été dans des équipes par le passé où on lâche trois matches, quatre, dix, douze, et après quelques matches, le niveau de frustration est croissant. »
Un changement de cinq ? Pas question !
Ce qui ne serait donc pas le cas à OKC. Melo, qui faisait sans doute référence aux Knicks, tient le même discours concernant Russell Westbrook. Mais pas question de laisser le MVP en titre endosser à lui seul la mauvaise passe du Thunder. « On gagne ensemble, on perd ensemble », tonne l’ancien Knicks.
L’enjeu est maintenant de savoir comment utiliser cette colère pour progresser sur le terrain. Jouer moins d’isolations en attaque ? Monter d’un cran défensivement pour éviter de prendre 121 points par le Magic ? Gagner en constance tout simplement ? Et si tout cela passait… par un changement de cinq de départ, comme certains commencent à l’évoquer ?
« Non, non, sûrement pas », balaye Carmelo Anthony, qui avait rigolé lors de son arrivée, lorsqu’on évoquait l’idée qu’il puisse sortir du banc. « Nous allons bien (sic). Comme je l’ai dit, ça dépend de nous pour trouver le moyen d’être réguliers. C’est notre plus gros point noir aujourd’hui : nous ne sommes pas une équipe régulière. Une fois que nous le serons, avec le jeu qu’on veut mettre en place, en jouant ainsi durant tout un match, on verra la différence. »