Eric Bledsoe au sommet de son art

Si les Suns ne gagnent pas beaucoup, une victoire (au buzzer !) en six matches, Eric Bledsoe n’a pas grand-chose à se reprocher. Il est en grande forme. Mieux, il joue à son meilleur niveau tout court !

Trois fois 40 points ou plus en une semaine, ça claque !

Eric Bledsoe affole les compteurs

Le meneur de Phoenix vient tout simplement de finir deux de ses trois derniers matchs à un record en carrière, à 41 points ! Et si on élargit la focale sur les six derniers matchs, il a atteint le cap mythique des 40 pions la moitié du temps. Et ce, alors qu’il n’avait jamais réussi à mettre 40 points sur ses six premières saisons NBA…

« Je ne l’ai jamais vu jouer à un meilleur niveau qu’actuellement », avance Ryan McDonough, le GM de Phoenix, sur ESPN. « Il a bien progressé dans sa prise de décision. Il ne perd plus tellement le contrôle comme il le faisait auparavant. La courbe de progression des meneurs peut être longue et chaotique. Mais on pense qu’Eric va continuer à jouer mieux à mesure qu’il approche de la trentaine, juste quand Devin va arriver au sommet de son art. »

À 27 ans, Eric Bledsoe est resplendissant. Il tourne actuellement à 22 points, 6 passes et 5 rebonds de moyenne et vient de dépasser les 30 points pour la 10e fois de sa saison.

Ce qui le classe parmi les meilleurs meneurs/arrières de la ligue (voir encadré), avec des pointures comme Stephen Curry (16) ou Damian Lillard (15) et devant des All Stars, comme Kyle Lowry (9), Kemba Walker (8) et Kyrie Irving (6).

« Il progresse encore énormément », confirme son coach, Earl Watson, dans l’Arizona Central. « Ça lui permet de devenir plus efficace, et il voit le jeu différemment. Ce qui est effrayant, d’une manière positive, c’est qu’il a encore beaucoup de marge de progression. Et généralement, on a un énorme potentiel avec notre duo d’arrières. Ils sont en train de devenir une des meilleures tractions arrières de la NBA aujourd’hui. L’un d’entre eux n’est pas encore majeur, donc, on est excité par cette perspective. On est optimiste. »

Le duo Bledsoe – Booker pour durer ?

La combinaison d’Eric Bledsoe et Devin Booker peut effectivement sembler mal-née car l’un a 27 ans quand l’autre n’en a pas encore 21. Mais la franchise de l’Arizona croit en leur association. Surtout, ils maintiennent encore leur foi en Eric Bledsoe, qui réalise une saison de feu.

« C’est l’évolution normale d’un meneur de jeu », reprend Earl Watson. « Avec l’expérience, tu comprends mieux les schémas défensifs. Quand tu deviens vraiment bon, tu peux commencer à dicter ces schémas. On pense en fait qu’Eric est même meilleur quand il donne la balle et qu’il joue sur le côté sans ballon. Parce que ça lui donne un nouveau départ en dribble. Il peut alors être une triple menace [shoot, drive ou passe, ndlr]. On veut voir jusqu’où Eric peut progression dans sa vision du jeu. »

De fait, alors que certaines rumeurs (démenties depuis, du côté de Denver notamment) font état d’une possibilité d’échange pour Bledsoe, les Suns ne semblent pas tout à fait du même avis.

« Je peux quasiment vous garantir que Devin et Eric seront dans la même équipe l’an prochain », avance Earl Watson.

Après avoir alterné une saison pleine et une saison plombée par les blessures depuis son entrée en NBA en l’an de grâce 2010, Eric Bledsoe a bien changé. L’explosif « Mini-LeBron » des Clippers a bien grandi.

Ainsi que le raconte Chauncey Billups, un de ses mentors à Los Angeles, il a enfin compris qu’il devait prendre soin de son corps chaque jour. Finis les McDo et autres cochonneries de fast-foods, le meneur mange sain…

« Des avocats ? Ce genre de trucs, je n’aurais jamais pensé que je mangerais ça », rigole-t-il à moitié.

Leader d’un jeune groupe ambitieux

Surtout, l’ancien de Kentucky a gagné en maturité et il se sent désormais capable d’assumer pleinement son rôle de meneur de jeu. Avec son fort accent du Sud, il se faisait railler par Lamar Odom ou Billups chez les Clippers à ses débuts. Mais du côté de Phoenix, plus personne ne rigole quand il annonce les systèmes ou vient rembarrer un coéquipier mal placé…

« C’est simplement l’expérience. C’est seulement ma quatrième année en tant que titulaire. Tous ceux qui sont arrivés dans la ligue en même temps que moi étaient en avance sur moi. On est quasiment dans tous les matchs maintenant. L’an prochain, on saura faire le nécessaire pour gagner. Tout prend du temps. »

Avec une belle bande de jeunes joueurs dynamiques, incarnée par Devin Booker mais également par Marquese Chriss ou encore Dragan Bender (plus le concurrent du concours de dunks, Derrick Jones Jr), les Suns préparent encore la suite. Cette saison n’est qu’un laboratoire à ciel ouvert pour les disciples de coach Watson.

« Il est exceptionnel », assure Marquese Chriss. « C’est un super meneur pour notre équipe. Il fait de tout pour nous. Il score, il distribue, il défend, il prend des rebonds. Il nous aide vraiment de plein de façons différentes. »

Et comme pour Tyson Chandler au poste de pivot, Eric Bledsoe fournit des garanties essentielles au poste fondamental de meneur de jeu. S’il arrive à maintenir un tel niveau de jeu sur cette fin de saison, il aura fait taire nombre de critiques qui ne voyaient en lui qu’un phénomène athlétique voué à l’échec, après trois opérations aux genoux en carrière.

Mais, à la différence d’un Derrick Rose qui ne s’est jamais (encore) complètement remis de ses problèmes physiques, lui a semble-t-il trouvé son équilibre au sein des Suns. Responsabilisé dans un rôle de leader dans une équipe en manque flagrant d’expérience, Eric Bledsoe continue de développer sa vision du jeu et la maîtrise de ses fondamentaux basket.

À 28 points de moyenne sur ses cinq dernières sorties, il a donné un aperçu de ce qu’il peut produire au sommet de son art.

Son dernier match à 41 points et 8 passes

https://www.youtube.com/watch?v=_vUWopfEvKk

Son premier record en carrière à 41 points

https://www.youtube.com/watch?v=-gkkKueQBY8

Et son autre match à 40 pions !

https://www.youtube.com/watch?v=sA04gYw5UIg