Il est venu, il a vu, il a vaincu. Il a soulevé un trophée Larry O’Brien, s’est offert sa quatrième bague puis s’est fâché avec ceux qui deux ans buvait le champagne avec lui. Il était venu en sortant sa grande carcasse d’un camion de routier à la « Over the top », il avait vu en promettant un titre et avait vaincu en terrassant les Mavs en finale. Mais il a finalement été transféré à Phoenix en 2008 après quatre ans de bons et pas toujours loyaux services à 19,6 pts et 9 rbds de moyenne. L’histoire de Shaquille O’Neal à Miami s’est terminée dans la brouille après avoir commencé dans les doutes. Ce soir, le Heat va retirer son maillot, après ceux d’Alonzo Mourning, Tim Hardaway et… Michael Jordan.
Promesse tenue
Entre temps, le quadruple champion NBA a respecté sa parole et permis à la franchise de ramener son premier titre. Huit ans après les critiques acerbes du « Big Diesel » sur le staff et le vestiaire floridien, Pat Riley a pardonné et ne garde que les bons souvenirs, « parce que Shaq est un homme de parole et l’a respectée. Il avait annoncé un titre et il l’a ramené ici. » Jeudi soir face aux Lakers, où son numéro 34 pend déjà au plafond du Staples Center, le MVP 2000 va donc rentrer avec le sourire et les hommages dans l’histoire du Heat, qui va retirer son maillot 32.
C’est le troisième joueur de l’histoire de la franchise à recevoir cet honneur, après Alonzo Mourning et Tim Hardaway. La cérémonie aura lieu lors de la mi-temps du match face aux angelenos, en présence du pivot aux 15 All-Star game, de Pat Riley mais également de Chris Quinn, ancien coéquipier bâché par le Shaq il y a 8 ans et désormais assistant d’Erik Spoelstra. Comme quoi l’eau a coulé sous les ponts en Floride. D’ailleurs, clin d’oeil amusant et qui en dit long sur l’affection de la franchise pour son ancienne star, une réplique du camion à 18 roues dans lequel il avait débarqué en juillet 2004 sera là, avec sur sa remorque la même immense affiche vantant le « Diesel Power ».
« Il a changé la direction de notre franchise. Il a amené ici une légitimité et un héritage. Le titre de 2006 nous a fait passer dans une autre dimension. Il mérite d’avoir son maillot retiré », commente Pat Riley, un « Irlandais qui ne garde aucune animosité et a su pardonner », pour reprendre ses propres mots.
Udonis Haslem est toujours là…
Revenu sur le banc du Heat après le départ de Stan Van Gundy, qui selon les rumeurs de l’époque se serait fâché avec le « Big Cactus », l’ancien maitre d’oeuvre du « Show Time » des Lakers dans les années 80 était donc aux premières loges pour juger de l’impact du triple MVP des Finals. O’Neal a transformé chaque match du Heat en évènement, sans jamais faire de l’ombre à la star montante D-Wade, qui a su éclore sous sa protection. « Nous avions une vision et un plan pour arriver aux sommets mais rien n’aurait été possible sans lui », avoue aujourd’hui le MVP des Finals 2006.
« Il est avec Dwyane le meilleur coéquipier que je n’ai jamais eu. Il nous a appris à prendre du plaisir et à s’amuser tout en gagnant sans jamais manquer de respect à l’adversaire. Il nous a apporté une telle confiance », se souvient le capitaine Udonis Haslem.
Ultime survivant de l’équipe championne en 2006, l’intérieur vétéran sera présent jeudi soir pour redire au Shaq tout le bien qu’il pense de lui.