NBA
Ce soir
NBA
Ce soir
DET
NYK1:30
LAC
DEN4:00
Pariez en ligne avec Unibet
  • DET1.83NEW1.99Pariez
  • LA 1.38DEN3.05Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

Portrait | Michael Adams, le premier accro aux 3-points

NBA – Avant Damon Stoudamire ou Isaiah Thomas, il y a eu Michael Adams. Un meneur de poche devenu All-Star en 1992.

Michael adamsUn papa qui passe ses nuits à l’entrepôt. Une maman qui s’échine dans les plantations de tabac. Une famille de neuf enfants élevée dans un quartier chaud du Connecticut. Et surtout un physique passe-partout (1,78 m). Michael Adams était à des années-lumière d’une carrière de basketteur pro. Il devint l’un des meilleurs shooteurs à 3 points de la Ligue et s’invita au All-Star Game 1992. Une sorte d’Isaiah Thomas avant l’heure.

Son short flotte. Ses pantalons sont trop grands. Il est trop petit et il ne peut pas smasher… Quelle chance Michael Adams avait-il de réussir en NBA ? A une époque où un autre Michael invente un basket se jouant au-dessus du cercle, Adams n’a aucun espoir de s’imposer outre-Atlantique avec son mètre soixante-dix-huit, ses 73 kg et son look de gamin.« Rien n’a changé », corrige Adams. « Cela remonte à mes débuts. J’étais le plus petit des enfants du quartier. En vieillissant, je suis toujours resté l’un des plus petits. »

Phil Jackson : « Toujours rejeté, il est devenu une star de ce sport. C’est le genre d’histoires dont raffole la NBA »

« Mighty Mike » (« le puissant Mike », parodie de « Mighty Mouse ») est le dernier des little big men. A l’automne 1994, son nouveau coéquipier à Charlotte, Muggsy Bogues, lui donne des allures de géant. Mais si Bogues ne fut jamais une arme offensive de premier ordre, Adams, lui, en a été une. Comme Jordan, Michael a réinventé le basket. Bien avant Stephen Curry, il a fait du shoot à 3 points un art. Après neuf ans de NBA, Adams détient le record de tentatives, 2 735, pour 906 réussites. Seul Dale Ellis avait fait mieux. Appelez cela la revanche du petit homme. De son parcours, Phil Jackson, le coach des Chicago Bulls, a dit un jour : « C’est un conte de fées. Toujours rejeté, il est devenu une star de ce sport. C’est le genre d’histoires dont raffole la NBA. »

Un vrai scénario de film. L’histoire commence à Hartford (Connecticut), dans les immeubles de Bellevue Square, un quartier chaud. Vous parlez d’une belle vue ! Né le 19 janvier 1963, Michael est le huitième d’une famille de neuf enfants comprenant cinq garçons et quatre filles. Sa mère, Grace, travaillait dans les champs de tabac. Son père, Oliver, bossait de nuit dans une usine. Adams apprit le basket sur les playgrounds. C’était toujours le dernier choisi quand les gamins faisaient les équipes… Cela ne l’empêcha pas de devenir le meilleur marqueur de l’Etat lors de sa dernière année à la Harford Public High School. Pourtant, il n’intéressa aucune université de Division 1. « Quand on me disait que je n’étais pas assez bon, ça me faisait très mal », se souvient Adams.

Tout va s’arranger grâce à… Patrick Ewing ! Le joueur le plus convoité en 1981 opte pour Georgetown. Boston College, qui espérait l’attirer dans ses filets, se retrouve avec une place disponible et plus personne en vue. Cet été-là, l’un des assistants coaches supervise Adams dans un tournoi à Bridgeport, dans le Connecticut.

« Il avait un tigre dans le moteur », se rappelle Keith McKey. « Je suis allé voir son entraîneur pour lui demander pour quelle raison personne ne l’avait recruté. Il m’a répondu que c’était à cause de sa petite taille. Je n’ai pas compris, tellement il était surprenant. »

Choisi au 3e tour de la Draft

Adams a toujours joué comme un moustique inarrêtable, rasant les parquets à grande vitesse. Michael était peut-être petit mais son nom devint aussi célèbre que ceux de Pat Ewing et Chris Mullin, les deux héros qui firent parler de la Conférence Big East au niveau national. Trois fois, il emmena les Eagles de Boston College au tournoi NCAA. « Il faut toujours avoir confiance à soi. Je n’ai jamais cessé de penser que quelque chose de bien m’arriverait », confie-t-il.

Cet état d’esprit lui servit dès le début de sa carrière pro. Choisi par les Sacramento Kings, ex-Kansas City Kings, au troisième tour de la Draft 1985 (66e choix), il ne joue que 139 minutes en 18 matches avant d’être renvoyé. « Etre viré, c’est blessant. Quand on est petit, les occasions de se remettre d’un échec sont rares. »

Adams est rejeté trois fois en dix mois, un record officieux en NBA. Il boucle sa première saison pro avec les Bay State Bombardiers (CBA), où il fait apprécier son adresse. Il signe ensuite avec les Washington Bullets (futurs Wizards), le 13 mai 1986. Il est viré le 25 septembre, repris le 29, viré de nouveau le 28 octobre pour être enfin signé pour de bon le 21 novembre ! Ouf, il n’y avait plus de dates dans l’agenda…

Adams possède un tir un peu bizarre qui part de la hanche, comme si le ballon pesait 20 kg. Et surtout, il donne l’impression de seulement pousser le ballon une fois en suspension. Le « push shot » devient sa signature. De nombreux coaches ont essayé de corriger cette habitude. En vain. Comme la balle rentrait fréquemment dans le panier, Michael n’a jamais voulu en changer. Il eut cependant peu d’occasions de montrer ce tic durant sa saison avec les Bullets. L’année suivante, Washington drafte Muggsy Bogues et Adams est transféré à Denver.

« Nous le voulions vraiment. On aimait sa rapidité et sa manière d’entraîner l’équipe dans son sillage », explique Doug Moe, coach des Nuggets à l’époque.

Les équipes de Moe ont toujours été les plus offensives de la Ligue et les meilleures en contre-attaque. Ce fut le premier coach à utiliser Adams comme il le fallait. En 1987-88, Denver termine premier de la Midwest Division. Les Nuggets obtiennent même leur meilleur bilan (54-28) depuis 11 ans. A l’époque, la franchise du Colorado venait tout juste de quitter l’ABA. Le futur Hall of famer Alex English tourne à 25 points par match. Michael rapporte 13.9 points, 2.7 rebonds et 6.1 passes. Moe est élu coach de l’année, conclue par une élimination en demi-finales de Conférence face à Dallas (4-2).

Sixième meilleur marqueur et 3e meilleur passeur de la NBA en 1991

Le meneur des Nuggets réussit l’exploit de perdre moins de ballons que Magic Johnson, Isiah Thomas et tous les meneurs titulaires de NBA (144). Cette même saison, le 28 janvier 1988 très précisément, il entame la plus longue série de matches avec au moins un tir primé réussi (79). Elle s’achèvera lors de l’exercice suivant, le 23 janvier 1989. La marque a depuis été effacée par Dana Barros (89 avec Philadelphie et Boston entre le 23 décembre 1994 et le 10 janvier 1996) puis par… Stephen Curry évidemment. Barros qui débuta chez les Eagles durant la saison rookie d’Adams en NBA… Le maillot du second fut retiré par Boston College en 1999.

Qui a dit que les petits ne pouvaient pas scorer comme ils le souhaitaient ? En 1990-91, le n°14 réalise une saison de rêve. Il bat son record personnel de pions – 54 contre Milwaukee – et tourne à 26.5 points et 10.5 assists. Sixième meilleur marqueur et troisième meilleur passeur de la Ligue, Mike bat aussi le record NBA du nombre de tentatives à 3 points sur la saison (564). Idem sur un match (20).

« Il était craint de toutes les équipes », se souvient Doug Moe. « Il n’avait même pas besoin d’en réussir beaucoup. Il occupait un défenseur à plein temps et cela créait des espaces pour les autres. »

Troisième dans les votes des fans !

Malheureusement pour Adams, les campagnes de playoffs se suivent et se ressemblent : sweep infligé par Phoenix au premier tour en 1989, sweep infligé par San Antonio au même stade en 90… Et cette fameuse saison qui le voit prendre les commandes du scoring dans le Colorado tourne au cauchemar pour Denver (20-62). Plusieurs équipes convoitent le sniper des Rocheuses. Finalement, les Bullets font revenir Adams dans la capitale fédérale durant l’été 1991. La saison suivante, il atteint le paradis en étant sélectionné pour le All-Star Game d’Orlando, celui du retour de Magic Johnson. Le point guard de « Wash’ » arrive troisième dans les votes des fans !

Isiah Thomas, convoqué pour la onzième fois, démarre le match. Adams joue 14 minutes (9 pts). Consécration sans lendemain. Ses stats en saison régulière (18.1 pts, 4 rbds, 7.6 pds) commencent en effet à piquer du nez. Les 57 paniers primés réussis lors de la saison 1993-94 représentent son plus petit score depuis 1987. De quoi se demander si le n°1 de la Ligue en 1988 et 91 n’a pas pris un coup de vieux… « Chaque année à Washington, il a fallu reconstruire une équipe. Lors de ma première saison, nous courions. Puis on a joué en marchant, ce qui n’était pas un avantage pour moi. Ma moyenne est logiquement retombée. »

Le 2 août 1994, les Hornets signent Adams en échange de deux seconds tours de draft. Le deal était nécessaire pour tout le monde. Michael désirait quitter Washington et Charlotte avait besoin d’un autre meneur pour soulager Bogues, vieille connaissance arrivée en Caroline du Nord six ans plus tôt. « Je suis impatient », clame le néo-Hornet. « J’intègre une équipe compétitive et ambitieuse. »

Michael Adams a accepté de baisser son salaire pour retrouver le plaisir du jeu. « J’ai dû me montrer moins gourmand pour venir à Charlotte. Mais je sais qu’en contrepartie, je vais gagner en plaisir et en victoires. J’aime le basket rapide et je peux apporter à Charlotte exactement ce qu’il faut pour compléter le jeu de Muggsy (Bogues). Le rythme ne variera pas et comme je suis un peu plus dangereux que lui en attaque… »

Le plus petit duo de l’histoire : Bogues-Adams !

Bogues ou Adams aux côtés d’Alonzo Mourning, Larry Johnson, Dell Curry et Hersey Hawkins : cela vaudra la peine d’être vu. Les Hornets vont courir. Bourdonner comme des frelons. Adams arrosera de loin et pour la première fois de sa vie, il ne sera pas le plus petit de son équipe. Dans le monde entier, le maillot de Charlotte fait un carton. C’est l’une des équipes NBA les plus populaires du moment. A l’instar de la paire Penny Hardaway-Shaquille O’Neal à Orlando, la doublette « Zo-Grandmama » a ses fans inconditionnels. Ces quatre-là font beaucoup pour le renouveau d’une Ligue qui cherche un contre-pouvoir à la domination des Bulls. Le conte de fées est beau. Trop beau.

Les tensions entre Mourning et Johnson deviennent ingérables après l’élimination au premier tour des playoffs 1995 (3-1 face à Chicago). La direction des Hornets doit trancher en faveur de l’un des deux et choisit d’expédier « Zo » à Miami contre Glen Rice et Matt Geiger. « Grandmama » suivra un an après, transféré à New York. Charlotte a laissé passer sa chance. Michael Adams assiste en spectateur à l’implosion de l’équipe. Entre 1994 et 96, il ne dispute que 50 matches avec une contribution modeste. A 33 piges et après 11 années passées sur le circuit, il prend congé de la Ligue.

Passé entraîneur en 1999, Michael Adams officiera notamment chez les Vancouver Grizzlies – il participe au déménagement à Memphis – et les Washington Mystics (WNBA). Expérience de courte durée puisqu’il est remercié au bout d’une saison, en 2004, après avoir équilibré le bilan (17-17) et qualifié la franchise créée en 1998 pour ses troisièmes playoffs. Elimination en trois matches face au Sun de Connecticut.

On le croisa ensuite à Maryland où il était devenu ensuite responsable du développement des joueurs et il gérait à la fois le scouting et le recrutement. Gary Williams, head coach des Terrapins, l’intègre à son staff en avril 2005. Tout sauf une surprise puisque Adams avait évolué sous les ordres de Williams entre 1982 et 85, au cours de son séjour à Boston College. L’hebdo de référence « Sports Illustrated » l’a retenu parmi les 50 plus grands sportifs de l’Etat du Connecticut.

Michael Adams Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
1985-86 SAC 18 8 36.4 0.0 66.7 0.1 0.2 0.3 1.2 0.5 0.4 0.6 0.1 2.2
1986-87 WAS 63 21 40.7 27.5 84.7 0.6 1.4 2.0 3.9 1.4 1.4 1.3 0.1 7.2
1987-88 DEN 82 34 44.9 36.7 83.6 0.5 2.2 2.7 6.1 1.7 2.1 1.8 0.2 14.0
1988-89 DEN 77 36 43.3 35.6 81.9 0.9 2.8 3.7 6.4 1.9 2.2 2.3 0.1 18.5
1989-90 DEN 79 34 40.2 36.6 85.0 0.6 2.2 2.9 6.3 1.7 1.5 1.8 0.0 15.5
1990-91 DEN 66 36 39.4 29.6 87.9 0.9 3.0 3.9 10.5 2.5 2.2 3.6 0.1 26.6
1991-92 WAS 78 36 39.3 32.4 86.9 0.7 3.2 4.0 7.6 2.1 1.9 2.7 0.1 18.1
1992-93 WAS 70 36 43.9 32.1 85.6 0.7 2.7 3.4 7.5 2.1 1.4 2.5 0.1 14.8
1993-94 WAS 70 33 40.8 28.8 83.0 0.5 2.1 2.6 6.9 2.0 1.4 2.4 0.1 12.1
1994-95 CHA 29 15 45.3 35.8 83.3 0.2 0.8 1.0 3.3 1.4 0.8 0.9 0.0 6.5
1995-96 CHA 21 16 44.6 34.1 74.3 0.2 0.8 1.1 3.2 1.2 1.0 1.2 0.2 5.4
Total   653 31 41.5 33.2 84.9 0.6 2.3 2.9 6.5 1.8 1.7 2.2 0.1 14.8

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

Suivez toute l'actualité NBA sur la chaîne WhatsApp de Basket USA

Suivez nous également sur Google Actualités

Tags →