Nowitzki, Carter, Pierce… Les derniers joueurs du siècle dernier

Kobe Bryant, Tim Duncan et désormais Kevin Garnett sont partis et aujourd’hui, il ne reste plus qu’une poignée de joueurs arrivés en NBA au XXe siècle. Andre Miller actuellement sans contrat, ils ne sont plus que huit à avoir connu les Vancouver Grizzlies. C’est l’occasion de faire un tour d’horizon des derniers Mohicans de la ligue, dont il est temps de profiter avant qu’ils ne quittent le terrain à leur tour.

Au total, ils cumulent à eux tous six titres NBA, deux trophées de MVP des finales, un trophée de MVP de la saison régulière, 4 sélections dans une All-NBA First Team, 8 dans la Second Team, 8 dans la Third Team, 34 All-Star Games, un titre de meilleur défenseur de l’année et 3 trophées de Rookie de l’année.

Dirk Nowitzki (Dallas Mavericks) – drafté en 9e position en 1998 par les Bucks

À 38 ans, l’Allemand a prolongé cet été pour deux années supplémentaires avec Dallas, dont une optionnelle, chacune rémunérée à hauteur de 25 millions de dollars. Huitième joueur le mieux payé de la ligue, l’Allemand peut justifier ce salaire par ses concessions accordées à sa franchise ces dernières années et des performances encore remarquables pour un joueur de son âge. Les années passent mais l’ailier fort reste le meilleur joueur de son équipe, celui qui cristallise le plus d’attention chez ses adversaires et à l’exception de la seule saison 2012-13, il emmène son équipe en playoffs chaque année depuis 2001.

MVP en 2007, titré et MVP des finales en 2011, All-Star à treize reprises, douze fois dans une équipe All-NBA, Dirk Nowitzki est aussi le meilleur marqueur de l’histoire parmi les joueurs en activité et sauf blessure, il devrait profiter de cette saison pour atteindre la barre mythique des 30 000 points en carrière (29 491). Même s’il est au crépuscule de sa carrière, le futur Hall of Famer se fait encore plaisir et nous en procure tout autant.

Stats 2015-16 : 18.3 pts à 44.8%, 36.8% à 3-pts, 6.5 rbds, 1.8 pd en 31.5 min (75 matchs)
En carrière : 22 pts à 47.4%, 38.1% à 3-pts, 7.9 rbds, 2.5 pds en 35.3 min (1340 matchs)

Paul Pierce (Los Angeles Clippers) – drafté en 10e position en 1998 par les Celtics

Après plusieurs semaines d’hésitation, le champion NBA 2008 avec Boston a finalement respecté son contrat avec les Clippers : il s’apprête donc à disputer sa 19e saison en NBA. Et même s’il dispose d’une autre année de contrat, cette fois non garantie, il a d’ores et déjà annoncé que ce serait sa dernière campagne. Logique tant « The Truth » n’est plus que l’ombre de lui-même, du moins si l’on en reste sur la saison écoulée, la pire de sa carrière. Dépassé physiquement, imprécis au shoot et avec des coups d’éclat de plus en plus rare, Paul Pierce a erré comme un fantôme sur les parquets. La cause est-elle à chercher du côté d’un inéluctable déclin ou d’une adaptation difficile aux Clippers ? La réponse se fera très vite connaître au cours de la saison à venir.

Néanmoins, quelles que soient ses performances cette année, son retrait des parquets sera une lourde perte pour le patrimoine de la ligue : titré en 2008 et MVP des finales, quatre fois All-NBA, dix fois All-Star, 3e meilleur marqueur parmi les joueurs en activité (26 316 pts), le 10e choix de la draft 98 pourra partir tranquille au regard d’une carrière magnifique, pourtant gravement menacée après son agression lors de l’intersaison 2000 (onze coups de couteau reçus à la sortie d’un night club).

Stats 2015-16 : 6.1 pts à 36.3%, 31% à 3-pts, 2.7 rbds, 1 pd en 18.1 min (68 matchs)
En carrière : 20 pts à 44.6%, 36.9% à 3-pts, 5.7 rbds, 3.6 pds, 1.3 int en 34.6 min (1318 matchs)

Vince Carter (Memphis Grizzlies) – drafté en 5e position en 1998 par les Raptors

Si ses jambes ne le portent plus aussi haut qu’avant, Vince Carter présente toujours beau à 39 ans, et l’ancien roi du dunk fut l’un des grands artisans de la qualification des Grizzlies en playoffs la saison dernière. À son âge, peu peuvent se targuer d’une condition physique aussi remarquable et c’est bien ce qui lui permet d’envisager de poursuivre à l’issue de cette saison.

Même si le Slam Dunk Contest est désormais loin, le vétéran est toujours capable de quelques posters et au regard de son importance dans le vestiaire, symbolisé par son titre de meilleur coéquipier de l’année, toutes les raisons sont réunies pour que l’ex-icône d’And 1 fasse encore durer le plaisir. Vince Carter rentre dans sa 19e saison en tant que cinquième meilleur marqueur parmi les joueurs en activité (23 969 pts), sixième shooteur à trois-points de l’histoire, double fois dans une All-NBA Team, huit fois All-Star et l’un des plus gros marteleurs de cercle de l’histoire.

Stats 2015-16 : 6.6 pts à 38.8%, 34.9% à 3-pts, 2.4 rbds, 0.9 pd en 16.8 min (60 matchs)
En carrière : 18.8 pts à 43.9%, 37.3% à 3-pts, 4.6 rbds, 3.4 pds, 1.1 int en 32.4 min (1274 matchs)

Jamal Crawford (Los Angeles Clippers) – drafté en 8e position en 2000 par les Cavs

Joueur le plus jeune de la liste (36 ans), Jamal Crawford a pourtant lui aussi débuté sa carrière au XXe siècle, en l’an 2000. Passionné infatigable du jeu, il ne s’arrête jamais de fouler le terrain, prolongeant à chaque intersaison le plaisir sur les terrains de la Drew League.

Après seize saisons NBA, l’un des meilleurs dribbleurs de l’histoire ne brille certes pas par son abnégation défensive mais il reste un joker de luxe en attaque. Triple meilleur sixième homme de la ligue, l’arrière des Clippers a prolongé cet été pour trois ans (la dernière année étant optionnelle) et il incarnera à nouveau l’option préférée de Doc Rivers en sortie de banc. Soliste magnifique, deuxième meilleur pourcentage aux lancers-francs de la ligue la saison passée (90.4%) après Steph Curry, il était aussi le 4e meilleur scoreur de la ligue parmi les joueurs de 35 ans et plus, après Dirk Nowitzki, Kobe Bryant et Pau Gasol.

Stats 2015-16 : 14.2 pts à 40.4%, 34% à 3-pts, 1.8 rbd, 2.3 pds en 26.9 min (79 matchs)
En carrière : 15.5 pts à 41%, 34.9% à 3-pts, 2.4 rbds, 3.6 pds, 1 int en 30.9 min (1100 matchs)

Jason Terry (Milwaukee Bucks) – drafté en 10e position en 1999 par les Hawks

À 39 ans, Jason Terry s’offre une nouvelle aventure dans le Wisconsin, à Milwaukee, la sixième franchise de sa carrière. Intéressé par un poste de coach en NCAA cet été, le champion NBA 2011 s’est finalement laissé convaincre par la proposition de son ex-coéquipier à Dallas et coach des Bucks, Jason Kidd.

Est-ce la dernière campagne du vétéran en NBA ? Rien n’est moins sûr puisqu’il semble toujours avoir la faim. Cela dépendra très probablement de sa production cette année, or la blessure de Khris Middleton et la suspension d’O.J. Mayo pourraient bien lui offrir un temps de jeu un peu plus conséquent que prévu.

Dans une équipe très jeune (25.5 ans en moyenne) et en déficit de shoot extérieur, son expérience et son adresse de loin ne seront pas de trop, même si l’influence du meilleur sixième homme 2009 devrait évidemment rester limitée.

Stats 2015-16 : 5.9 pts à 40.2%, 35.6% à 3-pts, 1.1 rbd, 1.4 pd en 17.5 min (72 matchs)
En carrière : 14.3 pts à 44.4%, 37.9% à 3-pts, 2.4 rbds, 4.1 pds, 1.2 int en 31 min (1285 matchs)

Metta World Peace (Los Angeles Lakers) – drafté en 16e position en 1999 par les Bulls

De retour en NBA la saison passée après une campagne chinoise, Metta World Peace sera cette année encore au training camp des Lakers afin de gagner sa place dans le dispositif de Luke Walton.

Même s’il n’est plus le formidable joueur d’antan, l’ailier a toutes ses chances au regard de ce qu’il a montré dans le marasme angeleno la saison passée : toujours positif, exemplaire dans l’effort, encore en mesure de rendre de gros services défensifs, le joueur de 36 ans était l’un des joueurs les plus investis sur le terrain. Cette année, il ne devrait pas se comporter différemment : « Si je cours à côté d’un lion sur le terrain, le lion va me regarder et me dire : ‘Respect, Metta ! Respect ! », a t-il ainsi déclaré lors du media day en référence à son état de forme.

Ne serait-ce que pour ses sorties médiatiques, une nouvelle saison avec ce champion NBA, All-Star, défenseur de l’année en 2004 et quadruple membre des All-Defensive Team serait grandement appréciée.

Stats 2015-16 : 5 pts à 31.1%, 31% à 3-pts, 2.5 rbds en 16.9 min (35 matchs)
En carrière : 13.5 pts à 41.5%, 34% à 3-pts, 4.6 rbds, 2.7 pds, 1.8 int en 32.4 min (966 matchs)

Mike Miller (Denver Nuggets) – drafté en 5e position en 2000 par le Magic

Le rookie de l’année 2001 rentre dans sa dix-septième saison NBA alors qu’il envisageait sa retraite en… 2012.

Même si son rôle tient désormais davantage de l’entraîneur-joueur, sa présence dans l’effectif des Nuggets semble être d’une grande aide pour le coach Mike Malone. Déterminé à accompagner la progression de ce jeune effectif, Mike Miller pourrait même aller au-delà de cette saison (il dispose d’une année de contrat non garantie pour 2017-18).

D’après lui et son entraîneur, le vétéran de 36 ans serait en condition suffisante pour obtenir du temps de jeu cette saison. Le meilleur sixième homme de l’année 2006 et double champion NBA n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Stats 2015-16 : 1.3 pt à 35.5%, 36.5% à 3-pts, 1.1 rbd, 0.9 pd en 7.9 min (47 matchs)
En carrière : 10.8 pts à 45.9%, 40.7% à 3-pts, 4.3 rbds, 2.6 pds en 27.3 min (1012 matchs)

Elton Brand (Philadelphie Sixers) – drafté en 1ère position en 1999 par les Bulls

Alors qu’il avait annoncé sa retraite au cours de l’été, Elton Brand est rapidement revenu sur sa parole (une constante, diront les mauvaises langues) pour rempiler à Philadelphie.

Dans la cité de l’Amour fraternel, le co-rookie de l’année 2000 jouera le relais du coach Brett Brown dans le vestiaire mais il pourrait se voir offrir un peu de temps de jeu. Néanmoins, le double All-Star et membre de la All-Second Team (2006) ne devrait pas prolonger davantage le plaisir à l’issue de cette saison.

Stats 2015-16 : 4.1 pts à 43.1%, 3.7 rbds, 1.1 pd en 13.2 min (17 matchs)
En carrière : 15.9 pts à 50%, 8.5 rbds, 2.1 pds, 1.7 ct en 33 min (1058 matchs)