Quelques jours après l’ouverture du marché 2010, les 3 mégastars (James, Wade et Bosh) qui doivent animer le marché n’ont pas encore fait leur choix.
De leur sort dépend celui d’autres superstars (Stoudemire, Boozer, …). En fait, seul Joe Johnson semble être définitivement fixé à Atlanta (6 ans, 119 millions de dollars).
Basket USA profite de ce calme début de semaine (avant la tempête ?) pour faire un bilan sur les joueurs ayant d’ores et déjà signé, en examinant leur « rentabilité », c’est-à-dire en comparant performances et salaire.
A la date de la rédaction de cet article, 11 agents libres (ie jouant en NBA la saison dernière) ont signés un contrat depuis le 1er juillet : Blake, Frye, Gay, Gooden, Johnson (Amir), Johnson (Joe), Milicic, Nowitzki, Pierce, Salmons et Warrick. (mise à jour 16h05 avec rajout de Pierce)
Ci-dessous, le tableau synthétique des signatures et des contrats.
Joueur |
Equipe |
Contrat (m$) |
Durée |
Moy salaire / saison |
Nowitzki |
Mavericks |
80 |
4 |
20,0 |
Johnson (J) |
Hawks |
119 |
6 |
19,8 |
Gay |
Grizzlies |
82 |
5 |
16,4 |
Pierce |
Celtics |
61 |
4 |
15,3 |
Salmons |
Bucks |
39 |
5 |
7,8 |
Johnson (A) |
Raptors |
34 |
5 |
6,8 |
Gooden |
Bucks |
32 |
5 |
6,4 |
Frye |
Suns |
30 |
5 |
6,0 |
Milicic |
Wolves |
20 |
4 |
5,0 |
Warrick |
Suns |
18 |
4 |
4,5 |
Blake |
Lakers |
16 |
4 |
4,0 |
Pour comparer les valeurs des joueurs, nous avons choisi d’examiner le Win Share, statistique introduite par basketball-reference et reprise dans un article de libertyballers. Cette statistique mesure (approximativement, c’est le jeu) le nombre de victoires dues à la présence d’un joueur sur le terrain. Nous utilisons aussi le Win Share extrapolé sur 48 minutes et 82 matchs, comme si les joueurs avaient en permanence été sur le parquet. Ceci permet de niveler les différences entre un joueur ayant joué 21 minutes et un autre 29 par exemple.
En terme de « rentabilité », il est important de tenter de comparer ce qui est comparable. Pour cela, nous avons choisi de regrouper les joueurs par minutes jouées par match. Les rendements décroissants étant ce qu’ils sont, il est difficile de mettre en regard deux joueur qui jouent l’un 17 et l’autre 39 minutes par match. En effet on observera une productivité par minute bien souvent artificiellement supérieure pour celui qui joue le moins.
Rappelons qu’on ne compare pas les qualités intrinsèques des joueurs, mais bien le rapport « qualité/prix ».
Cela nous conduit à découper la liste des 10 joueurs en 2 : les superstars (Nowitzki, Gay, J Johnson), auquel il faut rajouter Salmons, qui ont joué plus de 30 minutes ; et les autres.
Joueur |
Moy salaire / saison |
min / m |
WS |
m$ / WS |
WS 48/82 |
m$ / WS 48/82 |
Salmons |
7,8 |
35,0 |
7,1 |
1,1 |
9,9 |
0,8 |
Pierce |
15,3 |
34,0 |
8,3 |
1,8 |
13,5 |
1,1 |
Nowitzki |
20,0 |
37,5 |
12,3 |
1,6 |
15,9 |
1,3 |
Johnson (J) |
19,8 |
38,0 |
8,4 |
2,4 |
11,5 |
1,7 |
Gay |
16,4 |
39,7 |
6,4 |
2,6 |
7,9 |
2,1 |
Ci-dessus le tableau pour les superstars, précisant leur Win Share (WS), leur WS par 48 min/82 matches (WS 48/82) ainsi que le coût ramené au Win Share ($/WS) et au Win Share 48/82 ($/WS 48/82).
Premier remarque : c’est Salmons le plus productif, c’est-à-dire celui qui contribue le plus (WS 48/82) par dollar investi. Sa production est bonne (9,9 de WS 48/82) tout en étant significativement inférieure à celle de Nowitzki par exemple, mais son salaire est 60% moins important ! S’il parvient à maintenir ce niveau de jeu, alors on pourra dire que les Bucks auront réalisé une affaire.
Parmi les stars, Nowitzki est le plus productif en valeur absolue (Win Shares de 12,3), mais aussi rapporté à 48 minutes/82 matchs (15,9). Pierce et lui constituent les joueurs les plus rentables du groupe des stars, avec 1,1 et 1,3 million de dollar par victoire apportée s’ils passaient 48 minutes sur le parquet. La réduction significative de paie acceptée par Pierce permettent aux Celtics de réaliser, au moins à court terme, une très bonne opération.
On peut aussi remarquer que Gay est sensiblement plus cher et moins rentable que ses camarades. Les Grizzlies ont donc clairement fait un pari sur l’avenir en investissant 82 millions : espérer que son jeune âge (bientôt 24 ans) lui permette de s’améliorer pour devenir la superstar qu’ils attendent de lui. En attendant, c’est un investissement risqué.
On peut réaliser le même tableau pour les autres joueurs.
Joueur |
min / m |
WS |
m$ / WS |
WS 48/82 |
m$ / WS 48/82 |
Warrick |
20,5 |
4 |
1,1 |
10,2 |
0,4 |
Frye |
27,0 |
6,4 |
0,9 |
11,6 |
0,5 |
Johnson (A) |
17,7 |
4,5 |
1,5 |
12,3 |
0,6 |
Gooden |
25,1 |
4,4 |
1,5 |
9,9 |
0,6 |
Blake |
27,0 |
3,3 |
1,2 |
6,1 |
0,7 |
Milicic |
21,4 |
0,7 |
7,1 |
4,1 |
1,2 |
Comparé à ses contributions (à New York et à Minnesota), Milicic apparaît comme vraiment peu rentable comparé à sa classe. De la part d’un joueur qui a passé 21 minutes sur le parquet, Minnesota serait en droit d’attendre une plus forte contribution. L’investissement de 20 millions de dollar est donc particulièrement risqué : l’éclosion tant attendue du joueur devra encore se traduire dans les statistiques et les résultats sur le terrain.
Les 5 autres joueurs forment un peloton dont Warrick et Frye sortent vainqueurs en terme de rentabilité.
Au contraire, Blake, la dernière recrue des Lakers, constitue un investissement plutôt risqué. Un Win Share de 3,3 alors qu’il joue 27 minutes est insuffisant. L’arrivée de Andre Miller puis le transfert aux Clippers dans l’échange ayant permis à Camby de rejoindre la Cité des Roses ne lui ont pas permis de renouveler la très bonne saison 08-09.
Gageons que c’est sur un retour à ce niveau que compte le front office des Lakers.