Ce week-end, Chris Paul était à Paris pour assister au tournoi Quai 54 sponsorisé par House of Hoops (Foot Locker) et Jordan Brand. L’occasion pour Basket USA de rencontrer le joueur des Hornets et d’assister au plus gros tournoi de streetball français, voire européen.
L’évènement commençait vendredi soir par la venue de CP3 à la boutique House of Hoops des Halles (Paris). L’occasion pour la dizaine de journalistes présents de découvrir un joueur détendu et très pro qui s’est plié au jeu des questions-réponses sans rechigner et avec un sens de l’humour qui aura séduit.
Morceaux choisis :
Comment expliques-tu les résultats décevants de cette année ?
Chris Paul : Ça a été une saison très difficile. On n’a pas réussit à développer des automatismes. J’ai raté beaucoup de match, il a fallu intégrer Emeka [Okafor]… on sera mieux la saison prochaine. Pour ma part c’est la première fois que je passe par une telle convalescence et vous craignez de ne plus être le même après. Mais je me sens bien et je continue de me préparer pour la saison prochaine.
Ton avis sur les Finals de cette année ?
Un match 7 des finales NBA, c’est un moment très excitant. Vous aimeriez être sur le terrain et vous vous demandez ce à quoi peuvent penser les joueurs. J’ai connu un match 7 en playoffs contre San Antonio et c’est vraiment un moment d’une grande intensité.
Il y a une grosse délégation française désormais en NBA. Quel est ton joueur français favori ?
Tony Parker sans hésitation. Je le considère comme un frère, je suis très proche de lui. Je me souviens à l’université, Tony était venu voir un de nos amis en commun. Ca m’a permis de le rencontrer et il avait été super sympa, m’avait donné des conseils et offert une paire de chaussures dédicacées. Depuis on est toujours resté en contact. Quand je vais à San Antonio, on dine ensemble, on passe du bon temps, et sur le terrain et nos confrontations font ressortir le meilleur de nous deux. »
Le 15 août, l’équipe de France affronte Team USA au Madison Square Garden. Attends-tu ce match ?
Ah bon ? Je ne suis pas au courant. Tony joue ?
Qu’est-ce que représente le Mondial pour les joueurs américains ?
Ça représente énormément. Vous savez, on a perdu en 2006 et c’était vraiment dur à vivre. On s’est rattrapé en 2008 mais aujourd’hui il y a de bonnes équipes un peu partout donc il faudra être prêt à donner le meilleur de nous-mêmes. Je comprends tout à fait que des joueurs comme Lebron ou Dwyane Wade qui doivent penser à leur contrat ne fassent pas le déplacement.
Monty Williams a été nommé coach des Hornets. Quel est ton sentiment là-dessus ?
Je suis excité. Il est prêt en tout cas. Il a été sous les ordres de Nate McMillan à Portland. J’ai côtoyé coach McMillan avec Team USA et je peux vous dire que quiconque a eu coach McMillan comme mentor est prêt à devenir un coach exceptionnel. »
Deron Williams a affirmé cette année qu’il est le meilleur point guard en NBA. Est-ce que cela te donne une motivation supplémentaire pour l’année prochaine ?
Non, pas du tout. Tout le monde pense être le meilleur. Vous êtes un bon journaliste, non ?
Euh… Oui.
Et le mec à côté de vous, il est meilleur que vous ?
Bien sûr que non.
C’est bien ce que je dis.
Avais-tu entendu parler du tournoi Quai 54 avant de venir ?
Oui j’en ai entendu parler avant. Reste à voir s’ils me laisseront jouer. J’adore le streetball. En fait je joue dès que je peux, même à la maison. C’est dans ces moments-là que vous développez vos tricks. Je suis excité à l’idée d’assister au tournoi.
CP3 a ensuite pris le temps de dédicacer des paires de sa nouvelle « signature shoe » pour les gagnants du concours House of Hoops, organisé depuis la page Facebook de la boutique. Pour notre part, nous l’avons retrouvé dès le lendemain au bord du terrain pour le début du tournoi du Quai 54, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois de plus le tournoi n’a pas déçu.
Placé dans l’écrin de l’esplanade du palais de Tokyo, le public venu très nombreux (il fallait être là tôt pour espérer entrer) a pu assister à un spectacle où l’alchimie entre basket et culture hip-hop est parfaite.
Le spectacle était d’ailleurs autant sur le terrain que dans les tribunes, où guest stars (Nicolas Batum, Rodrigue Beaubois, Thomas Ngijol, Jimmy Sissoko, Mac Tyer, etc.) et inconnus ont rivalisé de style et de bonne humeur, Mokobé étant lui chargé de maintenir tout ce beau monde à température.
Au niveau du basket, cela a été l’occasion de voir quelques stars du championnat de France (Ali Traore, William Gradit, Steed Tchicamboud etc.) se frotter à des équipes venues des quatre coins du monde. On a également assisté à un très bon concours de dunks avec un jury composé notamment de Kadour Ziani et de Chris Paul (qui s’est dit fan de Kadour dont il regarde les vidéos avec ses coéquipiers), au bout duquel Guy Dupuy a décroché une nouvelle victoire devant « Golden Child » (pour ceux qui ont assisté à l’évènement, on plaint le pauvre dunker russe).
En point d’orgue de la journée, Fat Joe est venu faire son show en enchainant ses hits repris par la foule avant de laisser la place à la grande finale, qui a vu la Fusion (l’équipe comptant le plus de pros français) remporter le titre pour la 3ème fois au détriment de l’équipe Dirty South venue d’Atlanta.
« Bring your game, not your name. » Le Quai 54 ne se repose pas sur ses lauriers et assoit un peu plus sa domination sur le streetball made in Europe.