Pendant que les quatre meilleures équipes de la NBA s’arrachent en playoffs, les équipes non qualifiées se concentrent déjà sur l’intersaison. Pour les « lottery team », c’est l’opportunité de réfléchir à de nouvelles bases ou de poursuivre leur plan de reconstruction. Après les Sixers, les Lakers, les Nets, les Suns et les Wolves, Basket USA continue son tour d’horizon avec les Pelicans.
LE BILAN
Les saisons se suivent et se ressemblent du côté de la Louisiane. Une nouvelle fois plombés par les blessures, les Pelicans ont survécu tout au long de la saison, sans jamais s’offrir une chance d’atteindre les playoffs. Ça a commencé avec une seule petite victoire lors des douze premiers matches, et ça s’est terminé par une double opération pour Anthony Davis. Alvin Gentry, champion en titre avec les Warriors et fraichement débarqué dans le Sud, n’a rien pu faire lors de cette non-saison en laquelle il fournissait pourtant beaucoup d’espoirs, à commencer par son franchise player qu’il annonçait bientôt MVP l’été dernier. Presque un an plus tard, celui-ci ne peux plus faire partie des têtes de gondoles de la ligue avec un bilan en dessous des 40% de victoires pour son équipe, et une absence bien coûteuse (24 millions de dollars) dans l’une des All-NBA Teams. Eric Gordon et Tyreke Evans n’ont joué que 70 matchs à eux deux pour les dernière et avant-dernière année de leur bail très mitigé à New Orleans. Pire : seuls deux joueurs ont disputé plus de 70 matches cette saison, total malheureux que seuls les autres poissards de Memphis ont égalés.
Les Pelicans ne sont pas les Lakers ou les Sixers, mais avec cet effectif promis aux playoffs, la déception est le seul sentiment restant de cet exercice 2016. Ou presque puisque quelques satisfactions sont sorti du bayou, comme la régularité d’Anthony Davis avant sa blessure, le niveau de Ryan Anderson et Jrue Holiday, ou encore les bons passages des pompiers de service en fin de saison. Surtout, la franchise a récupéré un bon sixième choix de draft pour construire ou trouver une tête d’affiche. Bref, après avoir connu l’illustration parfaite de « la saison plombée par les blessure », les Pelicans abordent une intersaison décisive pour repartir de l’avant à l’automne.
Avec le spécialiste de l’attaque Alvin Gentry à leurs commandes, les Pelicans ont choisi l’attaque plutôt que la défense cette année. Ses hommes ont fini 18e dans le premier domaine (105.6 points / 100 poss) avec la 19e adresse de la ligue mais la 9e derrière l’arc. Dans le second secteur par contre, les ex-Hornets terminent 27e avec une moyenne de 109.5 points encaissés sur 100 possessions. Sans compter ses 22e et 23e place au rebond et au contre malgré les présences de Kendrick Perkins, Alexis Ajinca ou Omer Asik aux côtés d’Anthony Davis.
LE MVP : ANTHONY DAVIS
Malgré une nouvelle vingtaine de matches manqués, Anthony Davis a signé une nouvelle ligne statistique impressionnante cette année. L’ancien Wildcat a cumulé 24.3 points, 10.3 rebonds et 2 contres de moyenne par match, de quoi lui valoir une place au All-Star Game malgré une situation délicate sur le plan collectif. Annoncé parmi les candidats au titre de MVP, le jeune intérieur n’a pu prétendre à aucune autre récompense individuelle à cause du mauvais bilan de son équipe.
Reste qu’après avoir progressé pendant ses quatre premières années dans la ligue, en jouant blessé comme il l’a avoué récemment, Davis semble avoir encore une belle marge de progression dans plusieurs aspects du jeu tant sa polyvalence est quasi-unique pour un joueur de sa taille. En témoigne sa propension à naviguer derrière l’arc cette année pour presque deux tentatives à 3-points par match à 32% Une nouveauté à perfectionner.
« Je me suis fait mal à l’épaule pendant mon année rookie, et j’ai juste toujours joué avec ça. Ils m’ont dit que ça devrait arriver à un moment ou un autre, et ça a empiré. C’est quelque chose dont je dois m’occuper aujourd’hui » expliquait Anthony Davis fin mars.
LA SITUATION
Ces Pelicans sont fragiles, c’est un fait. Les chiffres parlent d’eux-même : au total, Ryan Anderson, Eric Gordon, Tyreke Evans et Jrue Holiday cumulent 300 matches ratés sur les trois dernière années ! Anthony Davis de son côté en a manqués 45 depuis son arrivée en Louisiane en 2012, mais reste un diamant précieux autour duquel les dirigeants doivent continuer de construire, sa performance à 59 points et 22 rebonds en février peut en témoigner. Cinquième au classement du MVP l’an passé, l’intérieur avait alors emmené son équipe à 45 succès en saison régulière avant de se faire sweeper par les futurs champions de Golden State. Le jeune homme a prouvé qu’il était capable d’être un leader, d’autant plus s’il revient en pleine forme l’an prochain.
Probablement absent de toutes les récompenses individuelles décernées par la NBA, Davis va faire une croix sur 25 millions de dollars de bonus que sa franchise va devoir utiliser pour retenir un Ryan Anderson lui aussi toujours très bon. Celui-ci n’a pas fermé la porte de la Louisiane mais celle-ci ne restera ouverte qu’à condition d’avoir un bon projet à lui proposer. Les Pelicans ont en tout état de cause un peu d’argent, ainsi qu’un bon sixième choix de draft pour faire fructifier leur intersaison et compléter un effectif de dix joueurs sous contrat intelligemment construit au fil des ans (Alexis Ajinca, Omer Asik, Jrue Holiday, mais aussi Luke Babbitt, Quincy Pondexter ou Dante Cunningham).
COACH : Alvin Gentry
Avec presque trente ans d’expérience sur les bancs de la NBA, Alvin Gentry est un vieux de la vieille. Spécialiste de l’attaque, il gérait celle des Warriors l’an passé pour les mener au titre, avant de quitter Steve Kerr pour la Louisiane. L’ancien coach des Suns, à la tête desquels il a atteint la finale de conférence en 2010, a connu une entrée en matière délicate à la Nouvelle-Orléans. Ambitieux l’été dernier, il a déchanté à l’automne, ses hommes perdant 11 de leurs 12 premiers matches. L’attaque fut bonne, la défense moins, son assistant Darren Erman n’ayant pas trouvé les solutions pour se servir de la taille de leur raquette.
Gentry a connu des fortunes diverses depuis 2000 avec les débuts de l’époque Steve Nash comme assistant de Mike D’Antoni et une fin difficile comme entraineur en chef, avant de gagner beaucoup de matches avec les Clippers puis les Warriors comme assistant. Le coach connaît les hauts et les bas de la ligue et commencera vraiment son mandat l’an prochain si son équipe est en bonne santé. Avec la pression de faire les playoffs et celle d’un GM avec qui on lui prête quelque tensions, même si Dell Demps assure le contraire.
« Je veux juste dire que ma confiance en Alvin n’a pas vacillé. Mon seul regret, c’est que notre équipe ne soit pas à 100%. Alvin n’a pas eu l’opportunité de la coacher à 100% mais je pense qu’il a fait un travail fantastique » a déclaré Demps pour faire taire les rumeurs.
L’ENVELOPPE À DÉPENSER : 22 millions de dollars
L’EFFECTIF : huit joueurs sous contrat garantis, deux non-garantis, une player option
FREE AGENTS : Eric Gordon, Norris Cole, Ryan Anderson, Kendrick Perkins, Toney Douglas (non-garanti), Bryce Dejean-Jones (non-garanti), Alonzo Gee (player option)
TOURS DE DRAFT 2016 : 6e, 39e et 40e choix
LA DRAFT
La balance penche vers Buddy Hield pour le sixième choix. La star d’Oklahoma serait parfait pour prendre la suite d’Eric Gordon, et c’est un leader. A surveiller aussi : Jamal Murray. Mais ce n’est pas certain qu’il soit encore disponible en 6e position.
Si leurs cibles sont déjà sélectionnées, on ne serait pas étonné d’apprendre que les dirigeants préfèrent utiliser ce choix pour récupérer une tête de gondole expérimentée. Pourquoi pas en le couplant avec un ou plusieurs de leurs douzaine de joueurs sous contrats pour drafter plus haut… On imagine que leur rêve serait de récupérer Ben Simmons, mais il est intouchable.
Certaines mock draft prédisent en outre la sélection de Tyler Ulis avec leur 39e choix, un meneur au profil très intéressant qui pourrait se révéler être un bon steal pour jouer derrière Jrue Holiday. Egalement en possession du 40e choix, les Pelicans pourraient essayer de s’en servir pour remonter un petit peu dans l’ordre de sélection.
FREE AGENCY
New Orleans va devoir faire un choix sur le dossier Ryan Anderson : prolonger celui qui, un temps fragile, a cette année produit des statistiques plus que respectables : 17 points et 6 rebonds à 37% derrière l’arc, sa spécialité. Si l’ancien MIP ne revient pas, les Pelicans pourrait faire une croix sur leur ailier-fort, et ainsi se renforcer au poste 3. Pêle-mêle, Nicolas Batum, Chandler Parsons, Harrison Barnes, Jeff Green, Matt Barnes, Luol Deng et Maurice Harkless pourraient être disponibles. Parmi eux, on note qu’Harrison Barnes connait bien Alvin Gentry pour avoir évoluer sous ses ordres l’an passé.
Toujours sur les lignes extérieures, la franchise pourraient miser quelques billes sur un ou plusieurs des joueurs arrivés pour jouer les pompiers en fin de saison. On pense à James Ennis, qui a disputé neuf rencontres en fin de saison après être passé par Miami et Memphis cette année, pour 16 points de moyenne en 31 minutes, à Tim Frazier qui a signé 13 points, 7.5 passes et 4 rebonds en 30 minutes à 42% à 3 points sur 16 rencontres ou encore Jordan Hamilton et ses 11 points et 6 rebonds en 27 minutes sur 11 matches. Trois joueurs familiarisés avec la franchise que celle-ci peut signer à bas prix.
A la mène, Jrue Holiday a réalisé une belle saison, se rapprochant de son niveau All-Star, et globalement, la franchise devra surtout s’occuper du poste de meneur de jeu remplaçant laissé vacant par le free agent et inconstant Norris Cole. L’option Tyreke Evans comme deuxième meneur reste jouable.
Sous les panneaux, il faudra peut-être remplacer Ryan Anderson, idéal comme 4 fuyant, mais qui cherchera sans doute une place de titulaire ailleurs (Sacramento ?).
Comme beaucoup d’équipes, New Orleans va devoir choisir entre reconstruire avec la draft ou tenter un coup dans la free agency. Avec un objectif clair pour Alvin Gentry après avoir tenté plus de quarante combinaisons différentes cette saison : trouver de la stabilité.
« On aimerait ne pas être les premiers dans cette catégorie » regrette l’entraineur. « Il y a tellement de choses dictées par les blessures. »
Tout est dit.
PRÉCÉDEMMENT
Intersaison 2016 – Minnesota Timberwolves
Intersaison 2016 – Phoenix Suns
Intersaison 2016 – Brooklyn Nets
Intersaison 2016 – Los Angeles Lakers
Intersaison 2016 – Philadelphie Sixers