[preview 2015/16] Numéro 13 : Milwaukee Bucks

[preview 2015/16] Numéro 13 : Milwaukee Bucks Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, place aux Bucks, sixièmes à l’Est l’an passé. La franchise est sur une courbe ascendante, renforcée par une bonne intersaison. Cependant, quelques doutes subsistent…

ÉTAT DES LIEUX

À la rentrée dernière, personne ne se risquait à pronostiquer les playoffs pour Milwaukee. Plombée par un bilan de 15 victoires et 67 défaites, l’équipe avait terminé bon dernier de la NBA. Mais reprise en main par Jason Kidd, la jeunesse des Bucks a progressé à vitesse éclair. Fondée sur une rigueur défensive exténuante pour ses adversaires, la philosophie du coach paye. Brandon Knight mué en patron, les Bucks glanent 29 succès en 52 matchs à la surprise générale, avant le All-Star Game. L’équipe s’appuie sur la polyvalence et la dimension athlétique de ses joueurs, pour la plupart en mesure d’évoluer sur plusieurs postes avec bonheur. Le talent de Giannis Antetokounmpo se révèle au grand jour, des joueurs comme Khris Middleton ou John Henson confirment et les vétérans OJ Mayo, Zaza Pachulia ou Jerryd Bayless assurent l’encadrement du groupe. Seules ombres au tableau : la blessure pour la saison du grand espoir Jabari Parker après 25 matchs et la dépression de Larry Sanders, finalement coupé.

Malgré l’engouement autour des résultats de l’équipe, il était dit que sa jeunesse engendrerait aussi des fluctuations de niveau. Cela se confirme après la trêve, d’autant que la direction de l’équipe décide un remaniement d’ampleur avec le départ de Brandon Knight pour les Suns en vue d’acquérir Michael Carter-Williams, en provenance des Sixers. Le meilleur rookie 2014 peine à prendre ses marques, guère aidé par de nombreux pépins physiques. La mécanique des Bucks s’enraye mais l’équipe parvient à se qualifier pour les playoffs avec un bilan tout juste équilibré. Las, avec une rotation réduite à neuf joueurs, Milwaukee baisse les armes face aux Bulls au premier tour, non sans bravoure (4-2).

L’intersaison fut l’opportunité pour les nouveaux dirigeants d’asseoir la progression du groupe. Renforcé par Greg Monroe, Greivis Vasquez, le rookie Rashad Vaughn et le retour de Jabari Parker à terme, Milwaukee espère s’imposer définitivement dans l’élite de la conférence Est. Pour Jason Kidd, c’est un autre défi qui se présente : ses Bucks sont désormais attendus et il doit trouver un nouvel équilibre, aussi bien en défense qu’en attaque, avec les recrues.

ARRIVÉES

Greg Monroe (Pistons), Greivis Vasquez (Raptors), Rashad Vaughn (draft), Chris Copeland (Pacers), Josh Powell (Rockets), Marcus Landry (Saragosse)

DÉPARTS

Zaza Pachulia (Mavericks), Ersan Ilyasova (Pistons), Jared Dudley (Wizards), Kendall Marshall (Sixers)

LE CINQ DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

Greivis Vasquez, Tyler Ennis, Jorge Gutierrez, OJ Mayo, Jerryd Bayless, Rashad Vaughn, Chris Copeland, Damien Inglis, John Henson, Johnny O’Bryant III, Miles Plumlee

LE JOUEUR À SUIVRE

Giannis Antetokounmpo

C’est presque tout le cinq majeur des Bucks qui sera observé de près : Michael Carter-Williams et Greg Monroe en raison des doutes qui les entourent, Khris Middleton pour la confiance de sa franchise, signifiée cet été par son contrat de 70 millions de dollars sur cinq ans et Jabari Parker pour l’état de son genou. Mais l’attraction de la saison de Milwaukee sera sans doute Giannis Antetokounmpo. Même si les stats ne le révèlent que partiellement (9.8 pts à 57% aux tirs, dont 38.5% à 3-pts, 6.9 rbds en 24 min), l’ailier a réalisé un très bon Eurobasket avec la Grèce, coupé en plein élan par l’Espagne en quart de finale, non sans briller dans la défaite (12 pts à 50%, 17 rbds, 2 cts en 34 min !).

Ses qualités athlétiques, sa polyvalence sur le terrain et sa progression dans la compréhension du jeu sont autant d’éléments qui suscitent l’enthousiasme. Le Grec a toutes les cartes en main pour s’imposer à son poste. Il est déjà l’un des défenseurs les plus athlétiques et, s’il confirme cette stabilité nouvelle dans le tir, le joueur peut faire très mal. Il n’a pas encore 21 ans, sa marge de progression est énorme, ce qui est effrayant (« Greek Freak ») au regard de ses progrès.

MASSE SALARIALE

74.5 millions de dollars (15e sur 30)

MOYENNE D’ÂGE

24.7 ans

Avec des changements par petites touches, Milwaukee travaille dans la stabilité. Jason Kidd insiste avec sa philosophie, utilisant les matchups en fonction des adversaires, et non du statut de ses joueurs. À Milwaukee, la star, c’est l’équipe. En progrès aux tirs, Michael Carter-Williams devient la double menace espérée, à la création et à la finition. En toute sobriété, Khris Middleton et Jabari Parker alimentent l’attaque de l’équipe avec fiabilité et constance. Fidèle à ses engagements estivaux, Greg Monroe se fond dans le collectif, des deux côtés du terrain. L’équipe profite des fulgurances de Giannis Antetokounmpo, et l’émergence d’autres jeunes tels que Rashad Vaughn, Tyler Ennis et Damien Inglis. Milwaukee, c’est une équipe NCAA en NBA : de l’énergie en défense, et de la vitesse en attaque. Sur le banc, Greivis Vasquez, Jerryd Bayless, OJ Mayo et John Henson font le boulot en cas de baisse de régime, et c’est même l’un des points forts de l’équipe. En défense, la taille, l’amplitude et la vitesse des joueurs provoquent toujours des maux de tête chez les adversaires. En progrès, l’équipe conclut sa campagne avec un bilan positif avec de nouveaux playoffs à la clé.

L’intégration de Greg Monroe ne se révèle pas concluante. Efficace en attaque, le pivot peine toujours en défense, ce qui gêne son équipe au second rideau. Aussi créatif soit-il, le jeu de Michael Carter-Williams présente encore beaucoup de déchets, à mille lieux de l’efficacité de Brandon Knight. Les seuls Greivis Vasquez et Rashad Vaughn ne suffisent pas à soutenir Khris Middleton en termes d’adresse extérieure et le manque de spacing de l’équipe devient un problème récurrent face aux adversaires, désormais prêts à profiter des brèches. L’effet de surprise ne fonctionne plus. Plus prévisibles en raison des présences de Greg Monroe et Jabari Parker, joueurs de demi-terrain, les schémas offensifs perdent de leur spontanéité, voire de leur fluidité. Surtout, les pertes de joueurs comme Zaza Pachulia, Ersan Ilyasova ou Jared Dudley affectent la densité de l’équipe. Les postes sont certes doublés, voire triplés, mais les remplaçants ne présentent plus la même expérience. Le niveau de jeu fluctue fréquemment et Milwaukee cède du terrain sur la longueur. Les playoffs s’éloignent et les dirigeants doivent à tout prix améliorer l’adresse extérieure.