Léo Westermann, l’invité surprise

Une préparation d’une grande compétition n’est jamais un long fleuve tranquille avec les Bleus. La preuve avec ce forfait de dernière minute d’Antoine Diot, le retour manqué de Thomas Heurtel, et finalement l’arrivée surprise de Léo Westermann. Le tout en à peine 48 heures et à quelques heures du coup d’envoi de l’Eurobasket.

Membre de la génération 92, le meneur du CSP Limoges n’a que quelques heures pour découvrir le groupe après avoir loupé toute la préparation. Une perspective qui ne l’effraie pas.

« Premièrement, je connais tous les joueurs. Deuxièmement, j’ai déjà fait une préparation avec cette équipe de France [en 2013] et on sait que Vincent Collet travaille dans la continuité depuis quelques années. Et puis j’ai joué pas mal de fois à Strasbourg l’année dernière donc au niveau de systèmes de jeu et de ce que veut Vincent Collet, je le sais ».

Même optimisme chez Evan Fournier, qui fait partie de la même génération.

« C’est pas la mer à boire. Les systèmes, il les a déjà faits. Il a déjà eu Vincent à l’ASVEL, même si c’était que sur un mois je crois [en 2010]. Léo, c’est un joueur de basket. Il va très vite assimiler les systèmes, il va très vite faire son boulot et il n’y aura pas de problème ».

Lorsqu’il a fallu trouver un remplaçant à Heurtel, Vincent Collet s’est tourné vers Westermann car son jeu se rapprochait de celui de Diot.

« Par plusieurs côtés, Léo se rapproche d’Antoine. C’est plutôt un meneur organisateur, même si ça n’existe plus dans le basket moderne. Il est tourné vers l’organisation du jeu, il a cette capacité à faire jouer les autres. Surtout, il est bien dans le jeu qu’on pratique. »

Nicolas Batum : « On ne prend pas trop de risques avec Léo »

L’autre point fort, c’est son intelligence de jeu, essentielle pour une intégration éclair.

« Vu la situation, c’est la bonne solution car il a une très bonne capacité à s’intégrer avec un QI basket au-dessus de la moyenne » ajoute Collet. « À mon sens, il va vite compenser le handicap de ne pas avoir fait la préparation, de ne pas connaître les systèmes et la façon de jouer de l’équipe, par cette intelligence de jeu. Il devrait être capable de s’intégrer dans un laps de temps très court ».

Même discours chez Nicolas Batum qui rappelle que Westermann est un habitué du haut niveau, mais aussi qu’il a déjà joué avec certains membres du groupe.

« On ne prend pas de gros risques avec Léo. C’est un meneur gestionnaire, un meneur qui fait très, très peu d’erreurs. C’est quelqu’un qui a une belle expérience derrière lui, qui a fait de très belles saisons avec le Partizan, qui a eu quelques blessures mais qui a bien rebondi avec Limoges. Il va bien pouvoir gérer. Il est par exemple très proche d’Evan Fournier, il joue avec Mike Gelabale à Limoges et il a déjà joué en jeune avec Joffrey Lauvergne ».

Enfin, cette arrivée a des répercussions sur Nando de Colo qui va pouvoir se concentrer sur son rôle de deuxième arrière.

« Vincent m’avait dit qu’en fonction de ce qui allait se passer, il y avait une possibilité que je puisse jouer en tant que meneur. C’est pour ça que j’ai évolué sur ce poste pendant les matchs de préparation. Mais Léo vient d’arriver et normalement, jusqu’au contraire en tout cas, ce sera lui qui assumera le poste de deuxième meneur. Maintenant, moi, je me concentre sur ce que je dois faire en tant que deuxième arrière et puis, si je dois prendre la mène à un moment donné, on essaiera de faire le boulot ».

Propos recueillis à Montpellier

Photo : Bellenger/IS/FFBB