Steve Nash : « Je ne peux plus physiquement »

Alors que la pluie de louanges, de ses amis Dirk Nowitzki ou Boris Diaw, continue de s’abattre sur la NBA après l’annonce officielle de sa retraite sportive, Steve Nash commence peu à peu à se rendre compte de ce qui l’attend dans sa nouvelle vie.

« Un sportif meurt deux fois »

Auteur d’une très belle lettre sur le site The Players’ Tribune, le meneur légendaire des Suns a en fait avoué qu’il savait depuis octobre dernier que sa carrière était terminée. L’annonce officielle avait simplement été ajournée de sorte que les Lakers puissent essayer d’opérer des mouvements (ce que les Cavs ont tenté) avant la date limite des transferts.

Steve Nash a bel et bien fini sa carrière en violine et or pour ce qui était un choix de carrière osé… et qui s’est malheureusement avéré être un fiasco total. Néanmoins, les fans des Lakers qui l’arrêtent dans la rue ne lui offrent que soutien et tapes amicales. Le vétéran canadien a ainsi essayé jusqu’au bout de revenir au jeu qu’il adore…

« C’est difficile d’arrêter quelque chose qu’on a fait, non stop, pendant les 18 dernières années de sa vie, » explique-t-il sur ESPN. « Tous les sportifs vivent ce moment-là. Et on parle souvent du fait que les sportifs meurent deux fois. Sans paraître prétentieux, je pense que c’est un peu vrai car il faut vraiment se séparer de son ancien « soi » pour pouvoir redémarrer une autre vie. Si on veut être heureux et apprécier la vie, on doit affronter cette transition et trouver de nouvelles manières de s’exprimer. »

Une fichue chute de présaison à Dallas en 1998

Ce que l’on oublie, c’est que Steve Nash a dû affronter de nombreuses épreuves très tôt dans sa carrière. Avec 7 points, 4 passes et 2 rebonds de moyenne sur ses 4 premières saisons, il est peu dire qu’il n’était encore qu’un anonyme avant d’entrée dans le nouveau millénaire. D’abord tombé dans la mauvaise situation à Phoenix, où il faisait banquette derrière deux indéboulonnables, Jason Kidd et Kevin Johnson, il est ensuite littéralement tombé… sur le dos avant même son premier match sous la tunique des Mavs ! Résultat : une vertèbre fracturée. Pour essayer de relancer sa carrière à Dallas, il y a mieux.

Et puis, en novembre 2012, blessé lors d’un choc contre Damian Lillard, Steve Nash souffre d’une fracture du péroné. Signé par les Lakers le 5 juillet 2012, à 25 millions sur trois ans, il n’aura donc jamais l’occasion de développer son basket léché avec Kobe Bryant, Pau Gasol et Dwight Howard. Coupé dans son élan pour l’ultime défi de sa somptueuse carrière, le meneur devra jeter l’éponge pour de bon en 2014.

Ayant développé une spondylolisthésis, c’est-à-dire un glissement de vertèbres, Steve Nash a longtemps lutté contre tous les pépins qui ont découlé de cette fichue chute de 1998. Mais un ultime pet au genou a eu raison de ses efforts.

« Je m’en sors pas trop mal. Ce qui me sauve c’est que le matin, je me lève et je me demande si je pourrai jouer aujourd’hui. Et ça me prend 30 secondes pour me rendre compte que non, je ne peux vraiment pas. La réponse a toujours été là, en face de moi. Je ne peux plus physiquement. Je me dois d’être honnête avec moi-même et je dois accepter le fait que même si je me préparais pendant les 10 prochaines années, je ne serai toujours pas capable d’aider l’équipe. Ça m’a rendu la chose acceptable. La transition peut être compliquée, et je ne sous-estime pas les risques, mais je suis confiant. »

Avec un dernier contrat en poche, ça devrait aller !