« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce vieil adage pourrait parfaitement correspondre à l’impact de la France sur la NBA. Encore absente des parquets nord-américains il y a moins de vingt ans, la France est devenue en l’espace de quelques années le premier pourvoyeur de talent, si l’on excepte les Etats-Unis.
Pourtant, ce sont près de trente pays qui ont devancé l’Hexagone en envoyant l’un de leur ressortissant en NBA. Mais depuis 1997 et la sélection d’un certain Olivier Saint-Jean par les Sacramento Kings, ce ne sont pas moins de vingt joueurs tricolores qui ont foulé les parquets du plus prestigieux championnat du monde. Certains sont devenus des stars mondiales, d’autres ont connu des carrières respectables, et d’autres encore n’ont malheureusement pas réussi à y faire leur trou.
Mais qu’importe, rien que le fait de pouvoir dire que l’on a eu la chance de jouer en NBA reste une réussite phénoménale. Formés dans nos centres français ou dans le système universitaire américain, nos compatriotes de la NBA ont conquis la planète basket et le réservoir ne semble pas désemplir. Quatre joueurs draftés en 2013 et 2014 attendent d’ailleurs leur tour…
N°15 : Yakhouba Diawara
Formé à: Pepperdine (NCAA)/ Dijon, Fortitudo Bologne
Draft: non retenu
Saisons: 4 (2006 à 2010 avec Denver et Miami)
Matchs en saison régulière: 187 (dont 56 comme titulaire)
Matchs en playoffs: 9 (dont 0 comme titulaire)
Moyennes: 3,5 points à 35,7%, 1,4 rebond, 0,7 passe décisive
Totaux: 655 points, 258 rebonds, 122 passes décisives
Record en carrière: 23 points (face à Philadelphia le 2 janvier 2007)
Awards: –
Son parcours:
26 juillet 2006: Signe avec les Denver Nuggets en tant qu’agent libre.
7 août 2008: Signe avec le Miami Heat en tant qu’agent libre.
Gains: $2,920,174
Yakhouba Diawara n’a pas connu une carrière fantastique en NBA mais son parcours à de quoi en faire rêver plus d’un… Parti se former dans le championnat universitaire américain à Pepperdine, petite université de la banlieue de Los Angeles, le « Yak » réalise un joli cursus en NCAA mais ne fait pas partie des meilleurs prospects suivis par les scouts NBA. C’est donc fort logiquement qu’il n’entend pas son nom être prononcé le soir de la Draft en 2005. Mais c’est alors que Diawara va connaitre une ascension fulgurante. Rentré en France dans le club de ses débuts, Dijon, il met rapidement le feu aux parquets de la Pro A à tel point que le Fortitudo Bologne, l’un des plus grands clubs d’Europe, ne vienne le débaucher à la mi-saison. Très à l’aise dans le championnat italien, Diawara gravit les échelons à la vitesse de l’éclair. Il est finalement récompensé le 26 juillet 2006 puisque les Denver Nuggets lui proposent un contrat de deux ans. En l’espace de quatre mois, Diawara est passé d’un club de bas de tableau de Pro A à une place garantie dans le championnat le plus relevé et le plus prestigieux du monde.
Ses débuts sont d’ailleurs très encourageants. Il obtient rapidement la confiance de George Karl qui n’hésite pas à lui donner plus de vingt minutes de temps de jeu dès son premier match. Au mois de décembre, il joue jusqu’à quarante minutes et si ses performances offensives sont parfois douteuses (3 sur 15 le 22 décembre face à Sacramento, 0 sur 11 le 31 décembre face à Dallas ou encore 1 sur 9 le 6 janvier face à Utah), Karl le laisse sur le terrain pour sa défense de fer et son énergie. Mais après de nouvelles déconvenues en attaque durant les mois de janvier et de février, Diawara voit son temps de jeu se réduire et il n’entre alors plus que sur des séquences précises, basées essentiellement sur la couverture individuelle d’un extérieur adverse. Au final, sa saison de rookie reste plutôt positive, mais on sent qu’il aurait pu et du faire mieux et que sa chance est peut-être déjà passée…
Cette hypothèse se révèle exacte, malheureusement. Diawara joue beaucoup moins lors de sa deuxième saison, malgré quatorze nouvelles apparitions dans le cinq majeur. Ses chiffres sont pratiquement divisés par deux et l’on se dit alors que le dernier chapitre de sa carrière en NBA vient de s’achever. Mais les qualités défensives de Diawara séduisent Pat Riley qui lui propose un nouveau contrat de deux ans avec le Miami Heat. Cette offre est inespérée et il la saisit sans hésiter. Avec le Heat, Diawara reste dans le même registre d’extérieur-défenseur. Son temps de jeu fluctue en fonction des adversaires, et il a même souvent la chance de commencer les matchs (21 fois au total). Cependant, une fois encore, Diawara ne parvient pas à convaincre totalement son coach malgré de nombreuses opportunités. Sa deuxième saison en Floride est anecdotique puisqu’il n’entre qu’à six reprises sur le parquet pour un total de deux paniers inscrits. Diawara ne se fait alors plus d’illusions et sait que son aventure aux Etats-Unis est terminée. Courtisé par plusieurs clubs européens, notamment en Italie, il s’engage avec l’Enel Brindisi avant de passer par Varèse, Venise et enfin de revenir en France à Gravelines.