Parmi les grands perdants de la draft 1984, les Blazers sont souvent les plus raillés pour avoir choisi Sam Bowie en deuxième position, laissant Michael Jordan être sélectionné par les Bulls en troisième position.
Portland s’est toujours justifié de ce choix par la présence de Clyde Drexler dans l’effectif, et l’équipe avait besoin d’un intérieur.
Mais l’équipe qui a finalement nourri le plus de regrets, c’est Philadelphie. Nous sommes donc en 1984, et les Rockets et les Clippers se livrent alors une bataille de médiocrité pour obtenir le premier choix.
« Ils ont fait exprès de perdre, de manière flagrante. Le tanking, ce n’est pas nouveau. C’est la preuve ultime », raconte le vice-président du Magic, Pat Williams, alors GM des Sixers à l’époque, au Sporting News.
Les Sixers sont très attentifs aux résultats des Clippers car depuis 1978, ils possèdent le choix de l’équipe de San Diego. Avant le dernier match de la saison, les Clippers ont toujours la dernière place de la ligue, devant Houston. Les Rockets, comme prévu, s’inclinent à Kansas City mais les Clippers, on ne sait comment, plantent 146 points au Jazz, qualifié pour les playoffs, et l’emportent.
Un match et du tanking qui changent tout
Comme à l’époque, le premier choix est attribué par un pile ou face entre les deux plus mauvaises équipes de chaque conférence, Philadelphie voit Houston passer devant les Clippers et ainsi prendre l’un des deux premiers choix, avec Portland qui a récupéré le choix d’Indiana, plus mauvaise équipe de l’Est. Comme Portland avait prévu de drafter Akeem Olajuwon (le H arrivera plus tard), cela ouvrait la voie pour les Sixers de prendre Jordan, que le coach Billy Cunningham voulait.
« Nous étions torturé entre Olajuwon et Jordan, mais ce gars de North Carolina était vraiment bon », se souvient Williams. « Mais en un match, nous sommes passés de Olajuwon ou Jordan au cinquième choix… Nous étions dévastés, effondrés. »
Le tanking des Rockets a donc empêché les Sixers de drafter le futur meilleur joueur de l’histoire. Mais les propriétaires n’ont guère apprécié qu’une équipe perde volontairement plusieurs rencontres en fin de saison, c’est ainsi qu’est née la lottery l’année suivante.
« La draft terminée, les propriétaires se sont réunis en juin 1984 car ils n’étaient pas contents. Ils ont expliqué que l’attitude des Rockets était mauvaise, une horreur pour la ligue », raconte Williams. « Ils ont annoncé la fin du pile ou face, et l’instauration d’une loterie. On ne pouvait pas revivre ça. »
Les Sixers proposent Julius Erving aux Bulls !
Pas découragés, les Sixers tentent alors de monter un trade, proposant carrément Julius Erving (idole de Michael Jordan) et superstar de la ligue contre le ce 3e choix.
« Je pensais que le deal était conclu avec le propriétaire des Bulls, mais Rod Thorn, le GM, a annulé la proposition » raconte Harold Katz, l’ancien propriétaire des Sixers.
Finalement titulaire du 5e choix, qu’ont fait les Sixers ?
« On cherchait un ailier-fort et on nous a parlé d’une sorte de Wes Unseld qui pouvait dribbler. On a pris ce joueur qui a fini dans les 50 meilleurs de l’histoire et qui est peut-être l’athlète le plus unique à avoir foulé cette planète. Donc ce fut aussi une réussite. »
Le nom de ce joueur ? Charles Barkley…