Avec sept joueurs en double-figure et un Zach Randolph encore royal, Memphis devient la 10e équipe de l’histoire de la NBA à remporter quatre matches de rang et une série après deux défaites initiales. Blake Griffin limité à 14 minutes et Jamal Crawford muet (0 point), les Clippers sont incapables d’altérer la confiance offensive de Grizzlies euphoriques (118-105).
Si pour Jean-Jacques Rousseau il vaut mieux être homme de paradoxes que de préjugés, les Clippers sont aujourd’hui les deux à la fois. Dans une bataille de tranchées qui ne leur allait pas, ils ont répété les mêmes erreurs que lors des trois défaites précédentes, exposant toutes leurs incohérences.
Memphis trouve toujours une solution offensive
Alors oui le rebond a été mieux tenu (35 prises contre 34) et les pertes de balles limitées à 13. Mais quand le mat du voilier a penché, que le vent de la défaite a soufflé trop fort, l’équipage de Vinny Del Negro – dont les choix sont toujours aussi étranges, n’a pas eu l’âme assez solide pour éviter de dériver.
Quand Caron Butler et Chris Paul instiguent un 7-0 pour rapprocher le bateau des terres du Game 7, à 5 minutes de la fin, Jerryd Bayless (18 pts) et Zach Randolph (23 pts) rallongent immédiatement l’horizon. Le -6 redevient -12 et le FedEx Forum ressort son « Beat LA ». Le stop défensif nécessaire n’est jamais venu. Devant leurs tubes cathodiques, les fans angelenos l’attendent encore, dépités.
C’est bien simple, Memphis a toujours su mettre le panier du soulagement, celui qui en quelques secondes tuait tout espoir dans l’œuf. Lorsque Lob City devait enrayer le 7-0 assassin des Ours en fin de troisième quart-temps, où était l’intensité défensive ? Quincy Pondexter à trois points puis Bayless au buzzer ne sont pas du genre à se faire prier, et encore moins avec trois succès consécutifs dans la balance.
Des accrochages, de la tension et des expulsions
L.A n’a jamais abdiqué ni baissé la tête, mais les coups de butoir lui ont filé de grosses migraines. Comme le constatait Lionel Hollins après coup, ses Grizzlies ont « rarement mis autant de points. » Tony Allen et ses 19 unités – record de playoffs pour le maître ès défense – symbolisent la puissance de frappe offensive d’un collectif solidaire et uni. Il faut dire que le décor lui convenait : avec ses 7 fautes techniques, deux expulsions, 71 lancers-francs tentés et 58 fautes sifflées, ce Game 6 a frôlé le paroxysme de la rugosité.
L’accrochage entre Griffin et Z-Bo en début de troisième quart puis le mauvais geste de Chris Paul sur Marc Gasol à deux minutes du terme reflètent à merveille l’esprit houleux d’un match à la vie à la mort. Le décès des Clippers était déjà constaté quand CP3 (28 pts) a rejoint les vestiaires, laissant Matt Barnes (30 pts, 10 rbds) remuer longtemps la tête de dépit. Sur le banc, Jamal Crawford est livide. En 12 minutes il n’a pas inscrit le moindre point (0/5). Inutilisés depuis le début de la sérié, Willie Green et Grant Hill ont joué plus que lui, Eric Bledsoe se contentant de 9 minutes. Cohérence…
Du changement prévu à Los Angeles ?
Construits pour faire mieux que la saison passée, les Clippers quittent les playoffs après six matches. Eux qui après les deux premiers semblaient si appliqués, motivés et brillants. Deux joutes dans le Tennessee auront suffi à faire basculer une série qui va laisser des traces à Los Angeles. Personne ne peut en douter.
Ce scénario là n’était pas prévu, pas après une saison à 56 victoires, et pas comme ça, pas avec Griffin diminué sur le banc et CP3 expulsé aux vestiaires. Pas devant une équipe qu’ils avaient battu six fois sur leurs sept derniers affrontements. « Il était hors de question de revivre la déception de la saison passée », commentait Hollins pour justifier la réécriture du script par ses Grizzlies. OKC est prévenu !
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.