Dis, Lob City pourquoi tu tousses ? Le sketch du Toyota Center a duré 36 minutes de plus lundi soir. Devant une équipe d’Indiana impériale d’alchimie collective et portée par un grand Roy Hibbert (26 pts, 10 rbds), les Clippers ont pris une claque pendant trois quart temps avant un come-back remarquable instigué par ses doublures de luxe, Jamal Crawford (25 pts) et Lamar Odom (10 rbds) en tête. Les Pacers ont tremblé sur leurs solides fondations, mais sans craquer (106-109). C’est la 3e défaite de suite des Clippers.
Furibard et très agacé après le non match de ses joueurs à Houston, Vinny Del Negro espérait avoir été assez vindicatif dans son amertume publique pour pouvoir calmer ses nerfs lundi soir. Indiana arrivait certes à L.A. sur quatre succès de rang avec un écart moyen de 12 pts, mais l’envie de se racheter devait promettre passion, engagement et intensité dans les jambes et le cœur de Lob City. Après tout, la franchise n’a jamais atteint les 50 victoires sur une saison et l’histoire mérite bien un sursaut d’orgueil.
Le coach angeleno n’en aura constaté que deux au cours d’une première mi-temps indigne de la mission assignée : sur deux tirs primés consécutifs en début de deuxième quart temps – replaçant les futurs champions de la Pacific Division à -3 ; puis sur la claquette au buzzer de Caron Butler, ramenant les siens à -8 au buzzer de la mi-temps (43-51). Hormis ces deux signes extérieurs de grinta, les Clippers se sont fait endormir comme des sénateurs par le plaidoyer défensif des Pacers.
Chris Paul fantomatique
Si Indiana possède la meilleure défense NBA, c’est aussi pour sa capacité à casser le rythme de l’adversaire, et mieux imposer le sien. Incapable de mettre un shoot en début de match, Lob City a laissé Roy Hibbert se balader avec une facilité déconcertante (15 pts après 12 minutes). A l’image de son pivot (8/8 en première mi-temps), le patron de la Central Division parade d’une adresse insolente (65% en premier quart temps). Incertain avant la joute, Blake Griffin (11 pts à la pause) est abandonné par Chris Paul, qui ressemble plus à un assureur qu’un MVP de All Star Game.
Le banc californien tente bien de remettre allant et passion (15 des 22 pts en deuxième quart), D.J Augustin justifie aussi son temps de jeu (8 pts en 6 minutes) et Indiana garde son matelas. Sans franchement donner le sentiment ni de douter, ni de forcer son talent collectif. Les Clippers prennent le mur défensif en pleins paumes : 38% de réussite et 4 balles perdues dans le deuxième quart.
La cavalcade du banc des Clippers
Chambré par un Spike Lee local, Lance Stephenson répond derrière l’arc en bombant le torse et le gosier. La mi-temps n’a rien changé : les Clippers ont la tête dans le sac tandis et CP3 poursuit son chemin de croix. Le débours monte à -22 avec 4 minutes à jouer dans le troisième quart temps. Devant un cadenas bien verrouillé, Lob City n’a pas les armes tactiques pour compenser le trou noir de son guide. Rien ne rentre et le Staples roupille, assommé par la démonstration des Pacers. Odom et Bledsoe donnent naissance à un embryon d’enthousiasme mais les chouchous de l’arène sont encore à -16 à l’orée du troisième quart temps (65-81).
Vinny Del Negro lance alors sa phalange bis dans l’opération comeback. Elle débute sur un « and one » du Wildcat et perdure sur un trois points de Matt Barnes (77-87). George Hill et Paul George enchaînent deux missiles mais la furia blanche est lancée. Jamal Crawford et Lamar Odom remplacent le binôme CP3-BG32, Indiana vacille (88-93) mais les fondations sont solides. Sur une balle perdue de Crawford, David West calme rapproche les siens du +10 (97-88). Paul revient sur le parquet mais c’est Jamal le magicien qui capitalise les deux lancers de Lamar l’ancien pour faire trembler la bâtisse d’Indianapolis (93-97).
14/14 aux lancers pour Lob City dans le money time
Hibbert fait chou blanc aux lancers mais Griffin commet un marcher de poussin. Le Hoya se rattrape immédiatement avant de prendre sa sixième faute. Comme par hasard Griffin est tout seul dans la raquette sur la possession suivante. Son dunk dans un fauteuil replace L.A. à -2 et 1’11 au chrono. Vogel joue la carte West dos au panier, ça marche. CP3 répond par deux lancers. Hill l’imite, Indiana ne veut pas lâcher un succès tellement mérité.
Crawford poursuit le concours de lancers, où Lob City fait le plein (14/14 dans le dernier quart). Tyler Hansbrough n’est pas un prince de la réparation mais son poignet ne tremble pas au moment de redonner deux possessions d’avance aux Pacers (101-105). George a lui aussi les nerfs solides et rend caduque le panier préalable de CP3 (104-107). Le scénario tourne au thriller quand George offre un lancer à Crawford puis la possession à suivre aux Clippers. Paul manque la cible à 3-points mais Barnes suit au rebond offensif. Odom aura le tir de l’égalisation après deux nouveaux lancers de George. Indiana tient sa victoire. Comme à Dallas et San Antonio, Lob City s’incline dans le money-time. C’est le quatrième revers sur les cinq derniers matches, et l’équipe n’a toujours pas le titre de sa division en poche. Cela ne lui est jamais arrivé dans son histoire…
[videopub https://www.youtube.com/watch?v=6Xh6hPSKcj0]
[box boxscore_010413_lac-ind]