Dream Team : deux docus, deux plaisirs

Après 2 ans de travail et 20 ans après les faits, c’était hier que le journal L’Equipe présentait son webdocumentaire sur la Dream Team réalisé par Jérôme Cazadieu. Il sera en ligne à partir du jeudi 19 juillet sur le site du journal et L’Equipe Magazine de ce samedi comportera un supplément exceptionnel sur l’équipe américaine qui avait éclaboussé de son talent les JO de Barcelone en 1992.

Le précédent NBA TV

La NBA avait lancé la mode lors des dernières Finals avec son propre documentaire anniversaire sur l’équipe olympique. Reposant essentiellement sur la diffusion d’images inédites de la préparation de la Dream Team, le film produit par NBA TV et réalisé par la doublette Danny Meiseles et Dion Cocoros avait créé un précédent.

Mais le travail réalisé par Cazadieu et son équipe (et notamment son cadreur et photographe) est tout à fait remarquable. Il l’est d’abord parce qu’au contraire du documentaire produit par NBA TV, celui-ci revient plus largement sur la dimension mondiale du phénomène.

Certes, on y voit les légendaires scènes de bousculade à la sortie des hôtels barcelonais, mais on comprend surtout avec les témoignages de Pau Gasol, Dirk Nowitzki, et Tony Parker – qui sont la génération directement influencée par la Dream Team – comment cet assemblage de stars NBA a changé la face du monde du basket.

Tous spectateurs du show Dream Team

Les images d’archives affluent alors pour nous replonger dans la folie ambiante du moment Dream Team, avec l’Equipe de France qui l’affronte en préparation à Monte Carlo et qui jubile à la fin du match de pouvoir embrasser les vedettes qu’ils regardent à la télé pendant la nuit. À ce moment là, tout le monde est spectateur de cette Dream Team.

Pour les plus jeunes d’entre nous, il faudrait quelques heures d’explication de textes, mais les commentaires d’époque suffisent à comprendre que le basket en France, et en Europe en général, était encore à des années lumières de ce qu’il est devenu aujourd’hui. Pau Gasol reconnaît par exemple qu’il a été fasciné par cette équipe qui est arrivée dans sa ville, et alors qu’il était dans un camping aux alentours, il a vu son destin basculer.

Un nouveau regard sur la remise des médailles

De la même manière, les interviews de Toni Kukoc ou du spécialiste (et inventeur de l’expression Dream Team) Jack McCallum sont inestimables car elles nous apprennent encore de nouvelles choses sur les moments décisifs de cette aventure olympique. La « Panthère Rose » nous rappelle ainsi que la finale a été plus disputée que le score final ne l’indique en réalité, et que parmi l’équipe croate, il y avait des supers joueurs dont Radja et un certain Petrovic.

Avec des entretiens réalisés avec toutes les personnalités de l’effectif américain (sauf Michael Jordan), le documentaire Dream Team de L’Equipe offre un vrai moment de nostalgie rempli d’humour et d’émotion. Magic Johnson irradie de son sourire légendaire le documentaire alors qu’un Karl Malone détendu (mais toujours aussi mastoc) vous accueille dans son gymnase de Lousiana State.

Finalement le documentaire revient sur la cérémonie de remise des médailles qui a en fait été le théâtre d’une scène peu commune puisque les joueurs de l’équipe américaine, sous l’influence quasi despotique de « Sa Majesté », ont tous planqué le logo Reebok qui plastronnait leur veste en sorte de ne pas faire ombrage à la marque Jordan qui elle a résolument été la grande gagnante de l’événement.

Et de l’interactivité en bonus

Entre grandeur et réalité marketing, le webdoc de Jérôme Cazadieu célèbre en tout cas le vingtième anniversaire de la Dream Team comme il se doit. Avec une foultitude de bonus et d’activités interactives, nul doute que le site du journal sera pris d’assaut ce weekend. À vos claviers !