Preview Finals : Golden State (2) – Cleveland (4)

Pour la quatrième saison consécutive, les Warriors et les Cavaliers se retrouvent en finale NBA, une première dans l’histoire de la ligue mais également dans l’histoire des trois autres sports majeurs aux Etats-Unis. Si Stephen Curry, Kevin Durant, Draymond Green et Klay Thompson sont toujours là pour protéger le titre acquis la saison dernière, LeBron James arrive lui avec un effectif complètement chamboulé et comparable à celui du premier chapitre entre ces deux équipes, en 2015. 

Après trois années de domination, les deux équipes ont toutefois dû s’employer pour revenir sur le devant de la scène. Derrière un LeBron James aussi stratosphérique qu’isolé, les Cavs ont eu besoin de sept matchs pour venir à bout des Pacers, avant de balayer Toronto sans l’avantage du terrain, et de remporter un septième match décisif à Boston, après avoir été mené 0-2 et 2-3, pour rejoindre la finale. Côté Warriors, si leur finale de conférence face à Houston s’est terminée de la même façon, avec une victoire à l’extérieur lors du Game 7, le reste de leur playoffs a été plus aisé malgré l’absence de Stephen Curry lors des six premiers matchs.

Si les bookmakers font de Golden State le favori incontestable, n’oublions pas que LeBron James a pour habitude de défier les probabilités les plus folles. Personne n’était revenu d’un déficit de 1-3 en finale avant le titre de Cleveland en 2016. Avant cette saison, aucune équipe avec l’une des trois pires défenses de la saison régulière (les Cavs étaient 29e sur 30) n’avait gagné une série de playoffs et voici les Cavs en finale. Si c’est toujours une mauvaise idée de parier contre le King, face aux Warriors, Cleveland n’aura cependant aucune marge de manoeuvre.

En 2016 et 2017, Kyrie Irving était un cauchemar pour la défense de Golden State. Malheureusement pour Cleveland, il n’est plus là. À sa place, George Hill devra être agressif pour user Stephen Curry. Évidemment, il serait injuste de comparer le néo-Cav à “Uncle Drew”. Toutefois, Quand George Hill est plus actif, Cleveland gagne. Il tente plus sa chance et crée pour ses coéquipiers. Quand il est transparent, Cleveland perd. Face à Stephen Curry, George Hill n’a toutefois rien à perdre. Personne ne s’attend à ce qu’il remporte son duel face au double MVP mais il devra le faire travailler autant que possible.

Stephen Curry a connu des playoffs en dents de scie, alternant le très bon et le très moyen contre les Pelicans et les Rockets. Si les Warriors ont par moment abusé des isolations de Kevin Durant en finale de conférence, ils ont fini par retrouver leur identité lors des Game 6 et 7 derrière le retour au premier plan de leur meneur. Si le momentum d’une série ne se transfère pas forcément à la suivante, la forme du numéro 30 n’augure rien de bon pour la défense de l’Ohio.

Avantage : Golden State

Encore plus que la saison dernière, le duel entre LeBron James et Kevin Durant va valoir son pesant de cacahuètes. Tout le monde le sait, comme en atteste ses sept matchs à plus de 40 points et ses trois triple double en playoffs, le King doit tout faire pour Cleveland. S’il n’a pas besoin de motivation supplémentaire, faire face à Kevin Durant, qui a gagné le trophée de MVP des finales la saison dernière, devrait nous offrir un LeBron James revanchard.

La réciproque est aussi valable. Depuis son arrivée en NBA, KD se mesure à LeBron. Après une série compliquée face à Houston, mais qui l’a quand même vu battre le record de points marqués sur une finale de conférence Ouest (213), Kevin Durant pourrait s’amuser dans la défense de Cleveland, forçant LeBron James à devoir le défendre la majorité du temps plutôt que de s’économiser de ce côté du terrain. La seule présence du King nous donnera un Kevin Durant à son meilleur niveau.

Aux côtés de ces deux extraterrestres, Klay Thompson devrait prendre le dessus face à un JR Smith trop irrégulier. Il faut également garder à l’esprit que le “Splash Brother” n’aura pas à s’épuiser sur Kyrie Irving comme c’était le cas lors des deux dernières finales.

Avantage : Golden State

Nous partons ici du principe que Kevin Love, même s’il risque de manquer le premier match, retrouvera rapidement sa place de titulaire et que Tyronn Lue fera confiance à son expérience et à celle de Tristan Thompson face à la doublette Draymond Green – Kevon Looney. Les deux joueurs devront être à leur meilleur niveau si Cleveland veut avoir une chance.

Sans Kyrie Irving, Kevin Love doit prendre ses responsabilités comme deuxième option offensive des Cavs et il devra marquer bien plus que ses 13.9 points de moyenne depuis le début des playoffs. À ses côtés, Tristan Thompson devrait bénéficier de l’incertitude autour d’Andre Iguodala pour pouvoir jouer face aux pivots de Golden State. En 2016, il avait été un poison au rebond offensif. En 2017, il avait été réduit à néant par les écrans retards de Zaza Pachulia.

Le Géorgien devrait toutefois rester cloué sur le banc, comme c’était le cas lors des deux confrontations entre les deux équipes en saison régulière. Si Kevon Looney était titulaire face aux Rockets, Steve Kerr pourrait cependant décider d’opter pour Jordan Bell, qu’il avait titularisé contre les Cavs en saison régulière.

Peu importe le cinquième Warrior, Draymond Green sera comme d’habitude le fer de lance de la défense de Golden State. Il sera amené à défendre sur LeBron James sur des switchs, à protéger le cercle et à gober les rebonds. Dans son sillage, les Warriors ont limité Houston sous la barre des 100 points lors de cinq matchs de suite. Seule ombre au tableau, son manque d’adresse. Cleveland pourrait s’en servir pour “cacher” LeBron James sur lui en défense et lui permettre de venir aider. Cette stratégie sera cependant liée à la performance de Jeff Green face à Kevin Durant…

Avantage : Golden State

Les deux équipes possèdent chacune, et pour des raisons différentes, un banc limité. Côté Warriors, la blessure d’Andre Iguodala a forcé Steve Kerr à jongler avec Shaun Livingston, Nick Young, Quinn Cook et Jordan Bell. Face à Cleveland, David West pourrait toutefois retrouver sa place dans la rotation, au contraire de Zaza Pachulia et de JaVale McGee. Patrick McCaw, qui a fait son retour lors du Game 6 contre Houston, donne également une option supplémentaire aux champions en titre. Le rendement de leurs remplaçants a toutefois été difficile à prévoir tout au long des playoffs et cette tendance pourrait se confirmer en finale.

Pour Tyronn Lue, trouver des joueurs performants en sortie de banc est devenu un calvaire. L’entraineur a pourtant tout essayé. Tout le monde a eu sa chance pour finalement atteindre le verdict suivant. Seuls Kyle Korver, Jordan Clarkson, Jeff Green et Larry Nance Jr. semblent avoir une place dans la rotation alors que Rodney Hood a disparu de la circulation. Kyle Korver et jordan Clarkson risquent cependant d’avoir du mal défensivement dans cette série donc rien n’est figé pour le coach et face aux gabarits de Golden State, Rodney Hood pourrait théoriquement avoir un rôle à jouer.

Égalité

Steve Kerr et Tyronn Lue ont connu des saisons compliquées. Si le Warrior a dû batailler toute l’année pour garder ses troupes engagées et pour palier aux blessures, le Cav a du lui recommencer à zéro après le grand chamboulement de son effectif avant le All Star Game, tout en gérant ses problèmes de santé.

En playoffs, Tyronn Lue n’a jamais cessé d’innover pour trouver les bonnes combinaisons autour de LeBron James, en particulier contre les Pacers au premier tour. Steve Kerr a lui hérité d’un problème de riche avec le retour de Stephen Curry et ses conséquences sur une attaque habituée à jouer sans lui et pour Kevin Durant.

“Je suis un grand fan de Ty (Lue) et je pense qu’il ne reçoit pas assez de crédit pour le boulot qu’il fait,” expliquait Steve Kerr hier. “C’est sûrement le prix à payer quand vous coachez LeBron. Il y a beaucoup de bénéfices mais il y a aussi un certain fardeau. Et Ty a fait un boulot phénoménal avec cette équipe, en trouvant les bons ajustements pendant tous les playoffs.”

Tyronn Lue est toutefois limité par un effectif beaucoup moins talentueux que son adversaire. Steve Kerr peut lui compter sur ses quatre All Stars mais également sur sa capacité à s’ajuster, donnant ici aussi l’avantage aux Warriors. Face à un adversaire moins talentueux que Houston, il devrait également commencer la série avec une rotation plus habituelle.

Avantage : Golden State

La défense de Cleveland peut-elle copier celle de Houston ? Oui et non.

Oui au niveau de l’engagement, de la dureté et de l’intensité. Si les Cavs ne comptent plus que quatre joueurs champions en 2016 dans leur effectif actuel (LeBron James, Kevin Love, JR Smith et Tristan Thompson), ils savent que la recette pour gêner Golden State et d’être aussi physique que possible sur et loin du ballon pour limiter les mouvements des joueurs et de la balle. De ce point de vue-là, Houston a rendu une copie quasi parfaite et Cleveland ferait bien de s’en inspirer.

“On a regardé tous leurs matchs face à Houston, et on sait ce qu’ils ont fait pour gêner Golden State et les pousser dans leurs derniers retranchements,” confiait Jeff Green.

Malheureusement pour les Cavs, ils ne possèdent ni l’effectif des Rockets, ni la rigueur défensive pour exécuter ce plan de jeu. Si leur évaluation défensive en playoffs est meilleure de 3.6 points par 100 possessions par rapport à la saison régulière, ils n’ont pas eu à rencontrer une attaque comme celle de Golden State. Après une saison à travailler ce schéma défensif, les Rockets ont fini par mordre la poussière. Il serait utopique de penser que les Cavs seront capables de naviguer les écrans et les coupes des Warriors sans faire la moindre erreur. Et face à Golden State, vous n’avez pas le droit à l’erreur.

Sur qui LeBron James pourra-t-il compter ? Comme lors de la finale 2015, LeBron James aura beau se démener, il ne pourra pas gagner cette série tout seul, pas contre cette équipe. Lors des deux dernières années, il pouvait au moins compter sur Kyrie Irving. Cette fois, il aura toute l’attention de la défense de Golden State sur lui. Ses coéquipiers auront donc l’occasion de briller, mais en sont-ils capables ?

À l’exception de Kyle Korver, aucun Cavalier ne dépasse les 37% de réussite à 3-points. Kevin Love et J.R. Smith tournent même à 38% et 35.5% aux tirs pendant les playoffs. Si les Cavs voudront ralentir le tempo, ils pourraient toutefois essayer de pousser la balle de façon judicieuse pour trouver des tirs ouverts en transition. Personne ne s’attend à ce que Cleveland gagne cette série, il n’y a donc aucune pression sur les seconds couteaux et ça pourrait également jouer en leur faveur.

À quelle version de Golden State aurons-nous droit ? En finale de conférence, face à une équipe construite pour les battre et ayant gagné 65 matchs en saison régulière, les Warriors se sont permis de sous-estimer leur adversaire. Ils ont failli en payer le prix fort lors des Games 6 et 7 avant d’être sauvé par leur traditionnel troisième quart temps dévastateur.

Face à Cleveland, il sera intéressant de voir comment les hommes de Steve Kerr gèrent leurs sautes de concentration. La présence de LeBron James, la rivalité entre les deux équipes, et l’opportunité de réaliser le doublé devraient leur suffire à être rigoureux mais rien n’est moins sur, en particulier cette saison.

Si les Cavs ont besoin d’être à leur meilleur niveau pour avoir une chance dans cette série, les Warriors peuvent eux aller chercher quatre victoires même en étant moyen. Attention toutefois à ne pas donner une brèche à LeBron James. Si Golden State commet des erreurs défensives évitables et que Cleveland est dans le coup en fin de match, le King les fera payer.

Golden State 2-0

25 décembre : Golden State – Cleveland (99-92)
15 janvier : Cleveland – Golden State (108-118)

Pour sa huitième finale de suite, et la neuvième de sa carrière, LeBron James part de très loin pour mettre de nouveau ses mains sur le trophée de champions NBA. Difficile d’imaginer un scénario où Cleveland est capable de battre les Warriors quatre fois en deux semaines. Depuis l’arrivée de Kevin Durant, Golden State n’a perdu que six matchs en sept séries…

Comme la saison dernière, les Cavaliers manquent de joueurs pouvant être performants des deux côtés du terrain. Les prouesses offensives de Kevin Love, Kyle Korver et Jordan Clarkson effacent-elles leurs faiblesses défensives ? Tristan Thompson peut-il avoir un impact offensif déterminant ? J.R. Smith et Jeff Green peuvent-il être réguliers ? La liste de questions qui entourent cette équipe est malheureusement sans fin.

Côté Warriors, il y a beaucoup plus de certitudes. Ils peuvent jouer grand, ils peuvent jouer petit, ils peuvent défendre… et ils peuvent aussi gaspiller des ballons. Les seules inconnues concernent Andre Iguodala et un niveau d’engagement collectif sur courant alternatif. La frontière entre confiance et suffisance a toujours été fine pour Golden State. À chaque tour de playoffs, après une ou deux bonnes performances, ils ont lâché du lest et se sont fait punir à chaque reprise.

Game 1 : à Golden State, dans la nuit du jeudi 31 mai au vendredi (à 3h00)
Game 2 : à Golden State, dans la nuit du dimanche 3 juin au lundi (à 2h00)
Game 3 : à Cleveland, dans la nuit du mercredi 6 juin au jeudi (à 3h00)
Game 4 : à Cleveland, dans la nuit du vendredi 8 juin au samedi (à 3h00)
Game 5 : à Golden State, dans la nuit du lundi 11 juin au mardi (à 3h00)**
Game 6 : à Cleveland, dans la nuit du jeudi 14 au vendredi (à 3h00)**
Game 7 : à Golden State, dans la nuit du dimanche 17 juin au lundi (à 2h00)**

**si nécessaire