Cleveland a le dernier Mo

Avant le match, il était beaucoup question du coude de Lebron James : Est-il en pleine possession de ses moyens ? Pourra-t-il porter les siens contre les rivaux du Massachussetts ? Lui répond sans ambages qu’il a « une politique d’aucune excuse ». Et à l’instar de Kobe, il veut briller dans les moments où l’histoire de la ligue s’écrit, peu importe son état physique.

Boston peut confirmer que l’animal est d’une autre planète, et que son plus fidèle compagnon, Mo Williams, est l’homme de tous les retournements de situation.

Mais dans le 1^e quart, le King semble quelque peu diminué. Il ne tente que 5 petits shoots et n’en réussit qu’un seul. Et de manière générale, c’était Boston qui prend le meilleur départ. Paul Pierce score a volo, alors que Rondo termine la période avec brio sur un3-points tout en faisant tourner sa boutique avec beaucoup de sérénité. La physionomie du match correspond à un match pour les hommes en vert : un petit score, des adversaires particulièrement maladroits (6/20). Et à leur crédit, une belle répartition des tâches conclue par une bonne adresse. Un petit écart de 6 points pour les C’s à la fin du premier quart (26-20).

La situation ne s’arrange pas nécessairement pour les locaux quand le second acte débute. O’Neal prend sa troisième faute d’entrée et quitte ses partenaires en n’ayant eu un impact proche du néant. Les Celtics poursuivent quant à eux leur chantier. Rondo distribue le caviar à ses partenaires tandis que Ray Allen à distance maintient l’écart à +9 (42-33) à 5 minutes du retour aux vestiaires. Delonte West a bien tenté un rapprocher en scorant 6 points de suite, obligeant Doc Rivers à rameuter ses troupes sur un temps mort, mais les Cavs ne parviennent pas à revenir à hauteur.

A la pause, 54-43 pour Boston.

Mais à Cleveland, on est tous des témoins, comme le signale cet immense panneau publicitaire de la marque à la virgule sur les buildings du Downtown Ohio. Et, une fois n’est pas coutume, le phénomène du jour n’est pas Lebron James (quoi que), mais en l’occurrence, c’est plutôt Mo Williams.

Alors que son équipe patauge encore dans une bouillie de basket offensif, sur une contre attaque presque anodine, le meneur all-star s’en va postériser comme si de rien était ce bon Paul Pierce. Oui, vous avez bien lu, Mo Williams s’offre une Noah sur Pierce ! C’est son premier dunk sous les couleurs de Cleveland !

Sur l’action, les Cavaliers ne reviennent qu’à 9 points de Boston mais le plus dur est fait sur ce dunk surprise. Il enclenche effectivement la mécanique lourde de Cleveland, cité industrielle s’il en est : un 43 à 22 va découler de cette action ! Williams plante 14 points dans le 3eme quart dont 10 de suite. Il finira avec 20 points, 6 passes et 5 rebonds.

La dynamique a complètement changé de camp. Comme le dira Doc Rivers après le match, Boston s’est éloigné de son plan de jeu. Ses joueurs se sont contentés de jump shots lointains ; ils n’ont pas su maintenir leur effort entamé en première mi-temps sur la totalité des 48 minutes de jeu. Au jeu des chiffres, notez plutôt : après un 53% de réussite aux shoots dans les deux premiers quarts, les C’s cumulaient un piteux 9/20 et 6 balles perdues en troisième. Et Cleveland prerd logiquement l’avantage au score sur un lay up tout en puissance de Lebron (main gauche) : 79-78 à la fin de la période.

La foule est à nouveau en plein dans le match. L’intensité des playoffs est complètement retrouvée. Sauf pour les Celtics qui perdent pied au fur et à mesure que les Cavs retrouvent leur force défensive qui avait fait d’eux le meilleur bilan de la ligue en saison régulière. La seconde mi-temps ressemble carrément à un run de 24 minutes ; une série interminable pour la cavalerie enfin lancée à plein galop.

Le Shaq effectue lui son retour sur le parquet et se signale. Une grosse faute « made in playoffs » sur Rondo qui se retrouve sonné, à rouler sur le parquet de la Quicken Loans Arena. Une faute qui confirme l’impact direct que peut encore avoir le Big Aristote (pas très philosophe sur ce coup là d’ailleurs).

Lebron James entre en scène comme à l’accoutumée pour terminer le travail. Son rôle de « closer » lui va encore une fois à merveille puisqu’il score 12 points dans le crunch time avec le 3-points libérateur qui clôture la marque à 101-93. Le marteau d’Akron scelle  par là aussi son futur couronnement de MVP avec une fiche statistique royal : 35 points, 7 passes et 7 rebonds, et 3 interceptions et 2 contres. Pas mal pour un blessé.

Après cette victoire, Coach Brown s’estimait particulièrement satisfait de l’attitude calme de ses joueurs tout au long de la partie ; de leur capacité à rester placides dans leur première mi-temps chaotique.

Pour sa part, Boston est retombé dans ses travers avec une attaque à nouveau sclérosée : 5/20 aux shoots et 3 balles perdues dans le dernier quart. Autant dire, une balle dans le pied à ce niveau de la compétition. Et surtout, une occasion ratée de prendre un match à l’extérieur : une obligation si Boston veut reconquérir l’Olympe après son échec l’an dernier.