Cleveland élimine Chicago avec un LeBron James blessé

Il reste sept secondes à jouer. LeBron James est sur la ligne des lancers, Cleveland mène de trois points.

Le très probable MVP réussit le premier mais rate le second. Un tir qu’il prend de la main gauche, révélant alors une blessure au coude droit qui ne l’a pas empêché de scorer 16 points dans la seconde période. Mais LBJ est contrarié.

« Je ne sais pas d’où ça vient ni ce que c’est et ça m’ennuie. J’espère que ça va aller mieux. Mais je ne m’en fais pas plus que cela et les fans n’ont pas à être inquiets. Il n’y a aucune raison de paniquer car je ne crois pas que ce soit sérieux », assure le King après la courte victoire des Cavs (96-94) sur des Bulls combattants et méritants.

Derrick Rose et Luol Deng ont bien failli ramener la série à Chicago. Mais les Cavs auront finalement trois jours pour préparer la venue de Boston samedi pour la revanche de l’épique série des playoffs 2008.

Dominer n’est pas gagner, et pour ne pas avoir su sceller la messe quand elle semblait être dite, Cleveland s’est fait peur mardi soir. Avec un matelas de 9 points à 3.30 minutes de la fin, le champion de la conférence régulière pensait enfin tenir sa victoire et son billet pour la demi-finale de conférence face aux C’s. Les fans de la Quick Loans Arena s’y voyaient déjà. Mais le duo Rose-Deng va remettre Chicago à une petite longueur deux minutes plus tard. Tout est à refaire. James va mettre deux lancers pour redonner de l’air à ses troupes. Derrick Rose a alors la possession pour égaliser. Le meneur des Bulls, auteur d’un match dantesque (31 points) s’embourbe tête de raquette, se complique la tâche sur un lay-up désespéré. LBJ prend le rebond. La suite, on connaît.

« On avait quatre points d’avance, je n’aurais jamais shooté main gauche si nous en avions eu moins », explique la star, qui a frôlé le triple-double (19 pts, 10 rbds, 9 assists), laissant Antwan Jamison alimenter la marque (25 pts).

Cette blessure au coude, l’Elu l’a cachée depuis deux jours et il a même passé des radios.

« Je suis prêt à jouer », lance-t-il d’un ton vindicatif, comme pour se rassurer lui-même.

Il a 72 heures pour se soigner et débuter la série face aux Celtics à 100% de ses moyens.

« Tout le monde dit qu’ils sont vieux mais ils vont tout donner et avec leur expérience, ça va être une série compliquée. Mais ça va être marrant », commente Jamison, qui n’a pas connu la série en sept matches de 2008.

La bonne nouvelle à Cleveland, c’est que le Shaq est opérationnel et prêt pour la bataille. Il l’a prouvé mardi soir. Idem pour Delonte West, pas perturbé pour un dollar par son prochain procès. Tout le monde est en ordre de marche dans l’Ohio. Tout le monde sauf peut-être LeBron lui-même. Affaire à suivre.

Dans l’Illinois, le suspense ne réside désormais plus que sur le futur de Vinny Del Negro sur le banc des Bulls. Depuis les rumeurs de son altercation physique avec John Paxson, le sort de l’ancien shooteur des Spurs semble scellé. Mais Del Negro dispose d’un atout notable dans sa manche: le soutien sans faille de Derrick Rose, le franchise player.

« On va en playoffs pour la deuxième fois de suite, ça serait vraiment inhabituel de remercier un coach sur ce bilan là. Mais dans cette ligue, les choses changent souvent et surtout les coaches. C’est difficile d’être entraîneur en NBA. Je serais choqué s’il n’était pas encore avec nous pour la saison prochaine. Mais la décision appartient au front-office et je me dois d’être solidaire de ceux qui m’ont drafté.« 

De son côté, le principal intéressé ne change pas son discours d’un iota. La rhétorique reste la même:

« Je n’y pense pas, franchement. Je n’ai même pas envie de m’en soucier. C’est entre les joueurs et moi et je suis fier d’eux. Fier de leur attitude. J’adore cette expérience, j’en profite. Je sais à quel point mon staff a bossé sur depuis deux ans et ce que nous avons accompli. Quiconque veut me juger peut le faire. Des décisions doivent être prises pour aller de l’avant maintenant, mais j’ai été trop chanceux dans ma vie et ma carrière pour m’en faire pour ça. »