[reportage] Dans l’enfer des Bobcats, deuxième partie

Suite et fin de notre reportage chez les Bobcats, plus mauvaise équipe NBA.

Ce dimanche soir, on les retrouve pour un Charlotte – Philadelphia. Après leur succès face aux Raptors, les ex-coéquipiers de Boris Diaw avaient alors l’occasion de s’imposer pour une deuxième fois d’affilée.

Deux jours plus tard, me revoici à Charlotte pour le match qui oppose cette fois les Bobcats aux Sixers. La rencontre s’annonce plus compliquée que face aux Raptors tant les coéquipiers d’Andre Iguodala ont réalisé un bon début de saison du côté de Philadelphie. C’est ma dernière soirée US avant mon retour au bercail. Pour varier les plaisirs, je décide de marcher jusqu’à la salle depuis mon hôtel, le Double Tree, situé à South Park. J’ai besoin d’une vingtaine de minutes pour traverser un centre ville désert sous une chaleur humide.

Corey Maggette out, c’est Reggie Williams, une vieille connaissance, qui entre ce soir dans le 5 des Bobcats. J’hérite cette fois d’une place côté visiteur et j’aurais le plaisir de m’assoir juste devant les Cheerleaders dont le souffle parfumé m’accompagnera pendant une bonne partie du match. J’installe tranquillement sous les panneaux ma chaise rembourrée aux couleurs du North Carolina State Wolfpack avant de monter dans les gradins faires quelques emplettes au Team Store. J’y ressors avec quelques babioles pour la petite famille, histoire de me faire pardonner mon absence.

La salle n’est pas pleine…

Comme lors du match face aux Raptors, la salle n’est pas comble mais le public a tout de même répondu présent avec environ 12 000 spectateurs, ce qui n’est pas si mal au regard des résultats sportifs de la franchise. On a d’ailleurs à faire à un public assez familial et métissé, tant d’un point de vue social qu’ethnique.

Voici venu le moment des hymnes, une starlette locale dans une robe bleue électrique s’égosille sur le National Anthem. Je reste toujours pantois devant le recueillement du public en ces instants emprunts de solennité. La présentation des joueurs débute dans une pénombre absolue jusqu’à ce qu’un faisceau de lumière n’annonce un à un les 5 titulaires. A l’applaudimètre, c’est D.J. Augustin qui semble emporter les suffrages du public.

La rencontre peut débuter. Les deux premiers quart-temps sont assez équilibrés mais la menace offensive est plus diversifiée côté Sixers. Jrue Holiday et Thaddeus Young ont la main chaude à l’extérieur et dans la raquette. Les Bobcats ne pèsent pas bien lourd face aux assauts répétés de Spencer Hawes et du Rookie de Temple, Lavoy Allen. Malgré cela, les joueurs de Charlotte s’accrochent avec un Kemba Walker en verve ce soir et Thaddeus Young a beau réussir un monster dunk au buzzer pour donner l’avantage aux Sixers 46-44 à la mi-temps, tout reste à faire entre les deux équipes.

Pour ma part, je dois me soumettre à un drôle de rituel lors des lancers francs de Charlotte. En effet, j’occupe une position délicate entre le cameraman et les Cheerleaders. Or celui-ci cadre systématiquement de près les Cat Girls avant chaque lancer pendant qu’elles agitent frénétiquement leurs pompons pour encourager leur Bobcats. Je dois donc me courber au maximum pour sortir du champ de la camera tandis que leurs pompons m’effleurent l’échine !

Le Lou sort du bois

Côté Philadelphie, un joueur me fait très grosse impression tant il réussit tout ce qu’il tente : c’est le petit Lou Williams. Il enquille les paniers à mi-distance comme on enfile des perles (copyright George Eddy), réussissant à maintenir ainsi les Bobcats la tête dans le sac et impulsant un 12-2 en troisième quart temps puis un 8-0 en début de 4éme qui plie définitivement le sort de la rencontre. Le score final sera sans discussion possible puisque Philadelphie s’impose 105 à 80, soit la troisième victoire des Sixers sur les Bobcats cette saison, en autant de rencontres.

Je regagne à pied mon hôtel dans la nuit étoilée. Cette parenthèse en Caroline du Nord a été un vrai plaisir. Quelques heures après la rencontre, Michael Jordan démentira les velléités de revente qu’on lui prête, du moins dans l’immédiat. Par contre il envisagerait cette possibilité dans 3 ou 4 ans si sportivement le paysage n’avait pas évolué. Qu’il se console en se disant qu’il a gagné un nouveau supporter de l’autre côté de l’Atlantique…

Pour prolonger cette carte postale et revivre l’ambiance de la Time Warner Cable Arena, toutes les photos des deux rencontres, c’est ici :

https://www.flickr.com/photos/tsavoja/sets/72157629339182310/

https://www.flickr.com/photos/tsavoja/sets/72157629282304056/