Course au Rookie of the Year : Brandon Jennings ou Tyreke Evans ?

Après un quart de la saison disputé (20 matches environ), Basket USA vous propose un classement de la course au titre de meilleur rookie de l’année, basé sur les performances de chacun à ce stade de la saison.

Dans une draft que l’on disait comme très moyenne (seul Blake Griffin étant considéré comme un futur all-star), les surprises ont été nombreuses au fil des matches. Alors que Griffin ne devrait pas revenir avant mi-janvier, ses concurrents, Brandon Jennings et Tyreke Evans pour ne citer qu’eux, ont pris une avance qui semble irrattrapable pour le titre de Rookie Of the Year (ROY).

1-Brandon Jennings (Milwaukee) : Jennings arrive en tête de notre classement, talonné de près par Evans de Sacramento. Leurs stats sont quasiment identiques, à la seule différence que le meneur des Bucks est bien meilleur derrière l’arc et prend moins de rebonds. La vitesse d’exécution, son adresse au tir et sa force mentale font de Jennings un leader sur le terrain. La combinaison de ses talents font de lui un joueur très difficile à stopper, notamment avec les règles en vigueur. Surtout, le jeune meneur semble avoir acquis de son année en Europe, une confiance en lui, une force de caractère qui l’aident lorsque son équipe est en difficulté, et qu’il doit faire des actions décisives. Sa sélection de tirs est son plus gros défaut. Il semble s’être un peu amélioré dans ce domaine depuis quelques jours, mais il était courant de le voir shooter à 30% lors des match récents de son équipe. Cela s’apprend avec l’expérience.

2-Tyreke Evans (Sacramento) : Tyreke Evans progresse très vite. C’est l’exemple parfait du joueur qui doit jouer dans un système adapté à lui. Depuis que les Kings lui ont donné les rênes, ses statistiques ont largement augmenté. Il est comparé à Lebron James, car notamment très grand (1m96) et athlétique pour son poste, mais il doit gagner en explosivité pour que la comparaison soit plus justifiée. Avec 20 points de moyenne ainsi que 5 passes et rebonds, Evans est très complet, mais sa lacune majeure réside dans son shoot. Malheureusement, c’est un problème d’équilibre au moment de shooter, ce qui est difficile à corriger. A la vitesse où il progresse, et selon la maturité affichée, Evans devrait atteindre la pleine mesure de son potentiel plus rapidement que ses collègues rookies.

3-James Harden (Oklahoma) : Le GM des Thunder, Sam Presti avait l’opportunité de choisir Ricky Rubio ou Tyreke Evans en troisième position, mais il a préféré choisir James Harden, qui à l’inverse d’un Evans, est un scoreur avec un grand talent de passeur, et qui n’a pas besoin de la balle dans les mains pour influer sur un match. A voir jouer James Harden, on dirait qu’il est dans la ligue depuis des années, tellement son jeu est  intelligent, malin, et toujours contrôlé. C’était le choix parfait pour Oklahoma qui comptait déjà Kevin Durant et Russell Westbrook dans ses rangs. Harden peut encore s’améliorer physiquement, et ne sera peut-être jamais all-star, mais c’est le joueur qui se fond parfaitement dans un collectif, et qui n’est pas obsédé par sa ligne de stat. Il peut sortir de sa boite lorsque son équipe en a besoin, comme il l’a montré face à Golden State, ou il termine le match avec 26 points, 9 rebonds et 5 passes.

4-Ty Lawson (Denver) : Lawson a réussi à se faire une petite place aux côtés de Chauncey Billups en jouant 21 minutes par match, et un analyste d’ESPN se demandait même cette semaine, si Denver n’était pas meilleur avec lui plutôt que Billups. L’ancien Tar Heel marque 9 points de moyenne, et shoote à 50%. Il ne concède que très peu de turnovers, tandis qu’il distribue 3,4 passes par match. Son apprentissage de la NBA aux côtés de Billups ne pouvait pas mieux se dérouler. C’est le joueur de banc qu’il manquait aux Nuggets.

5-Jonny Flynn (Minnesota) : Le néo-Wolve a réussi à s’imposer au poste de meneur titulaire, alors que les Wolves avaient recruté Ramon Sessions à cet effet. En 29 minutes, l’ancien Orange tourne à 14 points et 4 assists de moyenne. Flynn est presque imbattable en un-contre-un, mais, Kurt Rambis essayant de jouer en « Triangle Offense », Flynn doit apprendre à faire circuler la balle au service de son équipe, et non pas « danser » face au défenseur avant de pénétrer. Il doit aussi développer un shoot à 3-points plus efficace que 33% pour devenir plus qu’un bon manieur de balle.

6-Stephen Curry (Golden State) : La plus grande question concernant Stephen Curry était son adaptation sur le plan physique et défensif à la NBA. En revanche ses talents offensifs n’ont jamais été remis en cause. En 31 minutes, Curry est à 11 points, 5 assists, et 45% au tir de moyenne. Comme presque tout les rookies, l’ancien joueur de Davidson joue trop vite, se précipite trop, ce qui est facilement repérable chez lui à cause du rythme de jeu des Warriors. Il s’enferme trop souvent, ne pouvant plus ressortir la balle, par manque d’anticipation, de lecture de jeu.

7-Taj Gibson (Chicago) : L’ex-Trojans a su faire oublier Tyrus Thomas à Chicago. Pour un joueur drafté en 26e position, c’est comme qui dirait un bon rapport qualité-prix. En jouant 24 minutes en moyenne, Gibson affiche une ligne de stats honorable : 8,2 points, et 5,7 rebonds par match. Il a récemment explosé face à New Jersey lors du naufrage des Bulls : 20 points, 6 rebonds et 3 blocks, et il affiche à son tableau de chasse un double-double contre Cleveland (14 points, 13 rebonds).

8-Dejuan Blair (San Antonio) : En étant choisi en 37e position de la draft, l’ancienne star de Pittsburgh est sûrement tombé dans la meilleure qui soit pour lui. Entouré de stars vieillissantes qui aspirent à un titre, et n’étant donc pas attendu comme le sauveur, il joue sans pression. Il a la confiance de Greg  Popovich qui le fait jouer 14 minutes par match, ce qui lui permet de tourner à presque 6 points et 5,4 rebonds de moyenne.

9-Darren Collison (New Orleans) : Lors de la blessure de Chris Paul, Collison a dû assurer l’intérim, ce qu’il a fait avec brio, marquant presque 15 points de moyenne, et réussissant un double-double contre Atlanta avec 22 points et 11 passes. Pas mal pour l’ancien Bruins que l’on destinait aux profondeurs du banc, barré par la star locale, Chris Paul.

10-Wes Matthews (Utah) : En dixième position nous attirons votre attention sur Wes Matthews. Vous ne le connaissez sûrement pas, à moins d’être fan de Marquette, ou du Jazz. Il est le fils de Wes Matthews (Senior), champion NBA avec les Lakers à la fin des années 80. Non drafté, il se bat lors de la Summer League pour obtenir une place dans l’effectif d’Utah, mais il fait mieux, puisque Jerry Sloan le fait jouer près de 25 minutes par match. Il ne sera jamais rookie de l’année, mais son parcours méritait d’être souligné.

Mentions : Demar Derozan, Omri Casspi, Marcus Thornton, Chase Budinger