Le vestiaire est presque vide quand il sort de la douche. Randy Wittman est en tête à tête avec JaValee McGee, gestes à l’appui il lui donne un rapide cours particulier.
Kevin ne le remarque pas, il s’habille. Le Guyanais (4 pts et 5 bds face aux Clippers) bavarde un peu avec nous le temps d’être opérationnel pour répondre à vos questions.
« J’ai joué combien de minutes ? », nous demande-t-il, énervé après son lay-up raté.
Après Ian Mahinmi, le vice-champion d’Europe se prête à notre nouvelle rubrique, « Posez vos questions à ». Il le fait à son image, détendu, avec humour mais sérieusement.
mess24 : Comment vois-tu ton avenir avec Washington si tu ne gagnes pas plus de temps de jeu ?
Si je n’arrive pas à jouer plus, forcément eux ne me garderont pas et je devrais alors voir de nouveaux horizons. Je n’y pense pas pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je viens d’être drafté et c’est un processus qui est encore à ses débuts. Ce n’est pas mort, le coach me dit que je peux gagner ma place et c’est ce que j’essaye de faire.
The Cavs Back : Quels étaient tes joueurs préférés lorsque tu as commencé le basket ?
Je m’y suis mis très tard, à 14 ans. A cet âge là, je suis alors très foot et je n’ai aucun modèle ou idole en basket. J’ai grandi dans une famille de foot, mes deux parents y ont joué et comme je suis Guyanais, je suivais beaucoup Florent Malouda. Après quand je me suis vraiment au basket, j’aimais bien l’équipe d’Orlando quand Rashard y était, avec Turkoglu aussi. J’ai toujours aimé Dwight Howard. J’ai également eu ma période San Antonio.
Romainmolo : Aux Wizards, qui est le joueur le plus chambreur ?
Ils chambrent tous mais je dirais Nick (Young) et Rashard (Lewis).
KingoftheDivan : As-tu déjà expliqué à McGee la traduction française de son prénom ?
Oui (sourire malicieux), évidemment. Je lui ai même dit que ça serait bien marrant si un jour il jouait avec Thabeet (rire).
SteveNashMVP : Que penses-tu de Jeremy Lin ?
Il est très, très bon. Contre nous, il m’a impressionné. Sortir comme ça sans confiance et exploser, en NBA c’est très, très dur. Il arrive de nulle part et quand c’est le cas comme lui, parvenir à réaliser ses performances, c’est super fort.
Romain : Que doivent changer les Wizards pour arriver à rejouer les playoffs à moyen terme ?
La mentalité mais déjà là ça va mieux. On un état d’esprit différent, c’est le bon chemin. Nous sommes en train avec le nouveau coach de nous donner une identité. Avant ce n’était pas le cas. Quand tu joues OKC tu sais que ça va défendre, quand c’est Golden State alors tu sais que ça va être du jeu rapide. Nous, personne ne pouvait vraiment dire. Nous n’avions pas ça. On pousse plus la balle maintenant mais notre identité est aussi de défendre. Le potentiel est vraiment bon dans ce groupe, on vite arriver à bien progresser.
IguodalaForever : Kevin, est-ce qu’avec Randy Wittman tu as l’impression d’avoir ta chance ? Etait-ce le cas avec Flip Saunders ?
C’est clair qu’avec le nouveau coach, je joue plus. Il me fait plus confiance. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec Flip, car j’avais réalisé un bon training camp. Mais après, ça n’a pas enchaîné, je ne jouais pas. Wittman me parle beaucoup plus, ça change et ça fait du bien. Cela me rassure. C’est un bon, vraiment. Sur le plan technique et tactique comme sur le plan humain.
RB4 : Quel est pour toi l’intérieur le plus dur à contenir ?
Dwight Howard, avec lui être pivot c’est un métier. C’est chaud, il est très fort. En plus, il a encore progressé à l’intersaison. Il y aussi Tyson Chandler, surtout sur les prises de position pour bloquer au rebond. Il bouge tout le temps, il est très chiant à jouer.
Lakers : Quel est le joueur qui t’a le plus impressionné depuis que tu es arrivé en NBA ?
Sans aucun doute Kevin Durant. Il sait tout faire sur un parquet et en plus il est clutch.
Basket_Salsa : Comment gères-tu le fait de passer après un Euro euphorique d’un temps de jeu conséquent à Vitoria à un temps de jeu réduit dans une équipe de bas de classement en NBA ?
Je ne cache pas que c’est dur. Si je disais l’inverse, je mentirais. J’avais un bon temps de jeu dans une grosse écurie d’Euroligue et là j’ai encore l’impression d’être dans ma première année en NBA, je me sens encore rookie. Je suis solide dans ma tête mais ça m’atteint. Il n’y rien que tu puisses faire, même le plus costaud mentalement des gars serait affecté. Mais je dois ne pas y penser car le jour où j’aurai ma chance, je devrai jouer et être bon.
RunTMC : Quelles sont tes relations avec Ronny Turiaf ?
Bonnes, il a su me parler et m’aider à rester positif quand ça n’allait pas du tout. Quand j’étais très énervé il me calmait. Ronny, c’est un des leaders. On sait que même s’il ne marque pas 20 points, il sera utile à sa façon. Il aidera autrement.