Un avocat des joueurs : « la NBA a bluffé mais a perdu la main »

Interrogé par AP sur la décision des joueurs d’attaquer la NBA en justice au nom de la loi anti-trust, l’un des deux avocats en charge du dossier, David Boies reprend la métaphore du poker pour expliquer cette décision.

Cet été, il avait permis à la NFL de prendre le dessus sur l’union des joueurs dans leur conflit, et il connaît donc parfaitement ce type de procédure.

Boies juge que les propriétaires ont sous-estimé les joueurs dans cette partie.

« Lorsque vous bluffez au poker, et que ça marche, vous êtes un héros. Mais si quelqu’un s’en aperçoit, vous perdez. Les propriétaires ont présumé de leur main, en poussant les joueurs au-delà de ce qui était raisonnable, affirme Boies. C’est la raison de ces poursuites. On ne lâche pas des centaines de millions de dollars sans avoir la volonté de parvenir à un accord, et c’est ce qu’on fait les joueurs. C’était une erreur de la part des propriétaires d’en demander plus. »

Via ces plaintes, Boies confirme que les joueurs vont demander réparation, et pourrait toucher jusqu’à trois fois leur salaire perdu. Tout ça parce que David Stern est allé trop loin avec ses ultimatums.

« Ils ont fait un travail de sape pour que les joueurs fassent concession sur concession. Mais se comporter de manière aussi gourmande est dangereux. »

Quelle sera la suite des évènements après ces deux plaintes déposées auprès de tribunaux de Minneapolis et de Californie du Nord ?

« La procédure peut prendre des mois mais j’ai bon espoir qu’on trouve un accord plus rapidement. Il est dans l’intérêt des deux camps que cela ne dure pas. Plus ça va durer, plus les dommages seront grands pour les joueurs, mais aussi pour le public et le basket en général. On espère donc que tout va se résoudre rapidement. »

Est-ce que ça sous-entend que les négociations pourraient reprendre ?

« Les joueurs ont prouvé qu’ils voulaient négocier. Mais on ne peut pas négocier tout seul. Il faut que l’autre assis en face de vous fasse preuve de bonne volonté, et souhaite négocier. »