« La plupart des représentants des joueurs (qui ont voté à l’unanimité contre l’offre de la NBA) sont incapables de distinguer une décertification, une renonciation et « Danse Avec les Stars ».
En une phrase, Adrian Wojnarowski (Yahoo! Sports) a résumé la situation compliquée dans laquelle se sont plongés les joueurs.
C’est très bien de répondre par l’arme nucléaire à la mauvaise foi de la NBA, mais encore faut-il savoir où on met les pieds.
Basket USA fait le point.
Quelle est la différence entre la décertification et la renonciation ?
Lundi soir, c’est le syndicat qui a pris l’initiative de renoncer à poursuivre les négociations en proclamant ce « disclaimer of interest » (« déni d’intérêt » ou « renonciation »). C’est donc un acte qui vient de la direction, et qui a été validé par les joueurs.
La décertification, souhaitée par plus de la moitié des joueurs, aurait été une initiative des joueurs contre le syndicat.
En clair, le syndicat a pris les devants, mais le résultat est le même : une dissolution avec une association de joueurs qui n’a plus qu’un but commercial et non plus de défense des droits des joueurs. L’avantage de la renonciation, c’est qu’elle est immédiate alors que la décertification prend au moins un mois.
Les négociations peuvent-elles reprendre ?
La NBA n’a plus d’interlocuteur, et le syndicat a proposé deux avocats pour défendre les intérêts des joueurs. Il s’agit de Jeff Kessler, ennemi juré de David Stern, et de David Boies, qui avait défendu la NFL contre les joueurs. Vous avez bien lu : les joueurs seront défendus par celui qui a fait gagner la NFL contre les joueurs…
Si la NBA souhaite renouer le dialogue, elle ne peut le faire qu’avec ces deux hommes, et non plus avec Billy Hunter ou Derek Fisher. Mais la NBA doit aussi s’assurer que les joueurs, qui ne sont plus unis autour d’un syndicat, acceptent que ces deux avocats négocient pour eux.
Pourquoi cette dissolution est un « acte de guerre » ?
L’union dissoute, les joueurs vont pouvoir attaquer en justice la NBA et les propriétaires au nom de la loi anti-trust. Ils pourront, par exemple, réclamer des indemnités pour les salaires non versés. Pour l’instant, les deux avocats étudient toutes les options.
« Nous espérons que l’absence d’interlocuteur pour négocier la convention collective poussera les propriétaires à revoir leurs positions » a expliqué David Boies.
Pour l’instant, il faut donc attendre la réaction des propriétaires et/ou de la NBA. David Stern semble déterminé à faire plier les avocats de l’ex-syndicat, estimant que les joueurs se sont engouffrés dans une voie où ils ont perdu d’avance.
Peut-il y avoir un accord sans union ?
Officiellement non. Une convention collective doit être signée entre la NBA et un syndicat. Pas d’union, pas d’accord salarial. Sauf que si la justice estime que le lockout était injustifié et que les propriétaires étaient de « mauvaise foi » dans les négociations, elle peut ordonner la reprise de la saison, sans accord salarial, ni union ! On pourrait alors repartir sur les bases de l’ancien accord salarial, voire sans accord ! Sauf que pour en arriver là, il faudrait une procédure de plusieurs mois…
La NBA a-t-elle encore une arme dans sa manche ?
David Stern avait déclaré qu’en cas de décertification, tous les contrats seraient annulés.
« S’il n’y a plus d’union, alors il n’y a plus 4 milliards de revenus à se partager pour garantir les contrats. »
Avant d’en arriver là, on imagine que le patron de la NBA étudiera une piste moins radicale…