Lockout : la fin de la « classe moyenne » ?

Les discussions entre propriétaires et joueurs semblent plus tendues que jamais. Alors que les deux camps s’affrontent sur le modèle économique, c’est aussi deux conceptions de la NBA qui s’opposent. Et ce que craignent les joueurs, c’est que le système de « hard cap » voulu par les patrons ne fasse disparaître la « classe moyenne », c’est-à-dire les role-players, essentiels à une équipe.

« Si les propriétaires s’assoient juste avec la proposition qu’ils ont apportée, alors il n’y aura pas pas d’accord », explique ainsi Jermaine O’Neal. « Enlever la mid-level exception [qui permet de signer un joueur pour 5,585 millions de $] va tuer le jeu. Ça va tellement individualiser le jeu. Le basketball se base sur un système. Chacun a son rôle. Ce n’est pas comme si tout le monde courait dans tous les sens ».

Pour le pivot des Boston Celtics, les patrons essaient de ne créer que deux classes de joueurs : les stars, qui seront toujours aussi bien payées, et les autres, qui verront leurs salaires réduits. Ce sont eux qui ont peur du lockout.

« Nous avons de très bons joueurs avec la mid-level exception dans cette ligue, des joueurs quasiment All-Star. Si vous dites, en gros, que vous réduisez les salaires, vous allez donner le maximum à deux joueurs de l’équipe et laisser les autres avec 1, 2 ou 3 millions de dollars ».

En limitant le côté garanti des contrats, les propriétaires cherchent également à trouver une liberté financière plus importante, quitte à modifier leur effectif plus souvent. C’est cette incertitude dont les joueurs ne veulent pas, surtout ceux qui ne sont pas des stars. Une majorité.