Lockout oblige, les joueurs NBA se doivent de s’entretenir un minimum sous peine de perdre leurs capacités physiques, et par suite, leurs contrats.
Alors que beaucoup se mesurent les uns aux autres pendant les nombreuses ligues d’été qui s’organisent dans chaque ville américaine, ou que d’autres entretiennent des rêves de médaille avec leurs sélections nationales, Kevin Love, comme Chase Budinger, a choisi le volley ball.
La dernière mode du cross-training
Pour de nombreux sportifs de haut-niveau, l’entretien de la forme physique peut souvent s’apparenter à des travaux d’Hercule ou des stages commandos qui viennent briser la monotonie des sessions de shoots interminables dans les gymnases désertés. Mais une autre méthode voit progressivement le jour : celle du cross training. Il s’agit en fait simplement de changer de sport pour à la fois travailler à des exercices physiques nouveaux qui viendront renforcer la musculature générale et acquérir de nouveaux réflexes qui pourront apporter dans le sport d’origine.
Pour Kevin Love, en l’occurrence, la décision de se mettre au volley-ball rentre tout à fait dans cette ligne de conduite.
« En t’essayant à un nouveau sport, particulièrement dans un laps de temps aussi court, tu prends conscience de la difficulté. Jouer dans le sable, se prendre la balle à une telle vitesse ou avec les effets que les pros y mettent : ça te fait respecter les joueurs encore plus rapidement. »
Complètement vierge de pratique, le néo All Star apprend autant en humilité qu’en mobilité. Comme le dit Eric Fonoimoana, médaillé d’or au JO de Sydney en 2000, c’est le sable et la difficulté de garder son équilibre qui font les grands joueurs de beach-volley.
Et, selon les observateurs du tournoi de Manhattan Beach qui regroupait d’autres joueurs NBA tels que Luke Walton, Jordan Farmar et Richard Jefferson, le massif intérieur se débrouille quand même mieux que le Shaq, qui s’était ridiculisé lors de son reality show contre la paire américaine composée de Kerri Walsh et Misty May-Treanor et couronnée en 2008 à Pékin.https://www.youtube.com/watch?v=rKwlC6KtyNc
Son ancien coach de Minnesota, Kurt Rambis, et par ailleurs grand amateur du volley qu’il pratiquait chaque été lorsqu’il était encore joueur des Lakers notamment, a apprécié sa prestation. Et il était au premier rang de ses supporters, car son fils Jesse est celui qui a appris à Kevin les rudiments du « beach. »
« Kevin est très facile à coacher, il imprime ce que vous dites et le mets directement en action. Il est très grand et très actif, mais évidemment, il a besoin d’expérience. Jesse m’a dit qu’il était bien meilleur le second jour que le premier ; ça vous laisse entendre combien Kevin est un plaisir à entraîner. »
Contrairement à Budinger, qui a ça dans les gênes, Love est d’abord là pour apprendre.
« Evidemment, je me doute que je ne vais pas tout déchirer et gagner, » en rigole Kevin Love, « Je cherche juste à prendre du bon temps tout en essayant de ne pas me faire trop humilier. Je voulais essayer un nouveau sport pendant le lockout quand le temps viendrait. Qui ne tente rien n’a rien comme on dit. On verra bien ce que l’on peut en retirer. »