Quinten Post, le Magnus Carlsen de la NBA

Alors que Victor Wembanyama affrontait le maître international Julien Song dans son hôtel, avant d'annoncer un tournoi mêlant basket et échecs ce dimanche au Chesnay, c'est Quinten Post qui remportait le tournoi d'échecs entre joueurs NBA organisé à Las Vegas, le pivot des Warriors devançant Rajon Rondo et Grant Williams.

« C'est une expérience totalement différente » détaille-t-il. « Il n'y avait pas vraiment d'attente quand j'ai joué aux échecs contre Magnus (Carlsen). Il y en a quand je joue en NBA contre LeBron ou n'importe qui d'autre. »

Grant Williams vainqueur du « Head & Hand »

Quinten Post espérait d'abord pouvoir disputer la Summer League mais suite à un problème à la cheville, il s'est donc retrouvé au « Chesstival » organisé par Derrick Rose. Un tournoi d'échecs « freestyle » (les pièces, hors pions, étant placées de façon aléatoire, afin d'éviter trop de théories et de pièges en début de partie) en deux étapes, les basketteurs étant d'abord associés à des joueurs d'échecs professionnels dans un système « Head & Hand ».

En clair, le joueur d'échecs annonce la pièce à jouer et le basketteur la déplace ensuite. Un système où le joueur d'échecs doit prendre en compte le niveau de son coéquipier, en le dirigeant vers des coups clairs.

En finale, face à Grant Williams et Judit Polgar, Fabiano Caruana a ainsi surestimé Tony Snell en lui indiquant de déplacer son cavalier dans une position d'équilibre, pensant que l'ancien joueur des Bucks allait jouer un coup d'attente. Au lieu de ça, il a échangé sa pièce contre le fou de son adversaire, en se retrouvant perdant…

Associé à Tania Sachdev, Quinten Post a perdu en demi-finale de cette première partie du tournoi, avant donc de se rattraper dans les affrontements directs, battant Tony Snell, Harrison Ingram, Daryl Morey et De'Anthony Melton, tout en faisant nulle (égalité) face à Grant Williams. De quoi remporter 25 000 dollars pour une association.

L'opportunité de défier Magnus Carlsen

En compétiteur, et avec sa confiance au maximum, Quinten Post a ensuite défié Magnus Carlsen en un-contre-un.

« Mon grand-père, en fait mes deux grands-pères, jouent beaucoup aux échecs, et c'est ainsi que j'ai commencé, assez tôt » explique-t-il. « Pour moi, c'était l'opportunité de dire à mes enfants que j'ai affronté le champion du monde. C'est le meilleur de l'histoire donc j'ai saisi ma chance de le défier. C'était fun, mais je n'ai pas gagné. »

Mais les deux hommes ont pu faire connaissance.

« Magnus est en fait un énorme fan des Warriors. Il m'a dit qu'il regardait tous les matchs. Donc c'était facile de discuter, d'autant qu'il a l'air de s'y connaître en basket. C'est un gros fan de Steph également. Il est super cool. On a parlé des échecs, de la vie, du basket et je lui ai dit de venir à un match s'il passait à San Francisco. »

Sur l'échiquier, comme sur les terrains de NBA, Quinten Post se définit comme un joueur avant tout offensif. En tout cas, au moins pour quelques jours, il s'est senti comme le Magnus Carlsen de la NBA.

« Je pense pouvoir le dire » répond-il ainsi lorsqu'on lui demande s'il est le meilleur joueur d'échecs de la Grande Ligue. « Je pense que j'ai eu une bonne chance (de l'être). Peut-être que tout le monde n'était pas là pour jouer. Nous verrons bien. Le nombre de joueurs augmentera probablement l'année prochaine, et nous verrons bien. »