Avec certaines surprises parmi les 30 premiers choix (Yang Hansen aux Blazers en 16, Yanic Konan Niederhauser aux Clippers en 30, voire Drake Powell aux Nets en 22), le deuxième tour de la Draft va être l’opportunité de récupérer certains joueurs de talent, ce jeudi soir.
Comme Kyle Filipowski (32e), Ajay Mitchell (38e), Jaylen Wells (39e), ou Quinten Post (52e) l’an passé, des déçus de la première salve de joueurs retenus pourraient être les bonnes surprises de cette promotion dans quelques mois ou années. Tour d’horizon sur les joueurs qui pourraient compter parmi les premiers appelés par Mark Tatum, le bras droit du patron de la NBA, Adam Silver.
Maxime Raynaud (Stanford)
Ce n’est pas être chauvin que d’être un peu surpris de voir Maxime Raynaud encore disponible après le premier tour. Le Français s’était retiré en plein milieu du Draft Combine après y avoir été très bon, laissant penser qu’il avait déjà obtenu des garanties et n’avait pas besoin d’en montrer davantage. Il est le principal perdant des sélections de Hansen et Niederhauser au premier tour. Raynaud ne devrait toutefois pas attendre trop longtemps jeudi, alors qu’il était évoqué dans le Top 30 dans l’écrasante majorité des prévisions.
Sa superbe saison en 20 points – 10 rebonds devrait attirer plus d’une franchise, autant que son profil de “senior” à l’université, pouvant apporter dès son arrivée en NBA. Avec les choix 33 et 34, les Hornets qui se sont séparés en quelques mois de Nick Richards et de Mark Williams envoyés aux Suns, ont un grand besoin d’intérieurs. C’est aussi le cas pour les Celtics (32e choix) après le départ de Kristaps Porzingis vers Atlanta et l’incertitude autour de Luke Kornet, en fin de contrat.
Noah Penda (Le Mans)
Lui aussi était envisagé en fin de premier tour, voire mieux. Noah Penda paie peut-être son profil de couteau suisse, capable de beaucoup de choses sur un parquet mais sans exceller nulle part (10,3 points, 5,5 rebonds, 2,6 passes, 1,3 interceptions, 0,9 contre (saison régulière et playoffs confondus). Pour une équipe à la recherche d’un joueur de complément sur les postes 3-4, le Manceau a pourtant un solide dossier. Noah Penda est le genre de joueur qui collectionne les actions positives pour faire gagner une équipe. Certaines franchises du début de deuxième tour pourraient en profiter pour le drafter et le laisser s’aguerrir encore un peu en Europe, même si ce n’était peut-être pas la volonté première du joueur. Le voir descendre au-delà de la 40e place serait très surprenant.
Rasheer Fleming (St Joseph’s)
À l’image de Maxime Raynaud, Rasheer Fleming devrait à peine avoir le temps de froisser son costume avant d’être appelé. L’ailier-fort était une des très belles surprises de la saison NCAA avec un nouveau cap franchi dans ses progrès continus. Il faut dire qu’il est un monstre athlétique d’une longueur dingue avec une envergure de 2,27m pour “seulement” 2,04m sous la toise ! Il y ajoute une activité énorme en défense (1,5 contre et 1,4 interception) qui pourrait rapidement lui offrir des minutes dans une rotation. Son tir extérieur (39 % à 3-points, dont 41 % sur réception de passe sans défenseur) devrait pouvoir se transposer en NBA et en faire un “role player” intéressant des deux côtés du terrain. Les Timberwolves avec le 31e choix lui iraient comme un gant et Fleming permettrait à Minnesota de couvrir ses arrières en vue de la free agency.
Ryan Kalkbrenner (Creighton)
L’un des géants de cette Draft. Ses 2,16m et 2,28m d’envergure n’ont pas suffi à Ryan Kalkbrenner pour convaincre une équipe de miser sur lui au premier tour. Avec cinq années de NCAA derrière lui – il en avait obtenu une supplémentaire suite à la saison tronquée par le Covid-19 -, le pivot de Creighton n’est pas dans le moule de ces prospects au potentiel aussi grand que les incertitudes à court terme. La patte Kalkbrenner est claire : une excellente protection de cercle (2,7 contres cette saison, 3,1 en 2023-2024) alliée à une belle qualité de finisseur près du cercle (19,2 points à 65,3 %). Avec Maxime Raynaud, il est certainement le meilleur poste 5 encore disponible.
Adou Thiero (Akransas)
Dans une NBA de plus en plus portée vers le tir extérieur, Adou Thiero pourrait être vu comme un intrus. Le joueur des Razorbacks n’est pas un shooteur et tout porte à croire qu’il ne le deviendra jamais vraiment. Mais ce serait passer à côté de toutes les autres nombreuses qualités de l’ailier. Athlète parmi les plus impressionnants de cette cuvée, il brille avant tout par sa ténacité en défense sur l’homme et peut-être plus encore sur les lignes de passe (1,6 interception, 0,7 contre). La rampe de lancement idéale pour faire parler son explosivité en transition où il ne recule devant rien pour monter à l’arceau. Joueur intelligent, en progrès significatifs offensivement (de 2,3 points à 7,2 puis 15,1 à 54,5 % entre 2023 et 2025), le voir prendre une trajectoire “à la” Jimmy Butler et exploser sur le tard n’a rien d’impensable, toutes proportions gardées.
Johni Broome (Auburn)
Johni Broome est un cas un peu à part de cette liste, puisque lui n’était pas envisagé pour une éventuelle Draft au premier tour. Trop “âgé” avec ses cinq années en NCAA, pas impressionnant physiquement pour un pivot (2,06m, 2,14m d’envergure), pas assez vif pour un ailier-fort, la star d’Auburn ne rentre pas vraiment dans les cases des recruteurs NBA. Le finaliste au titre de joueur de la saison est pourtant un sacré basketteur, aux fondamentaux offensifs impeccables (18,6 points à 51 %, 2,9 passes), dur physiquement et qui ne rechigne pas aux basses besognes (10,8 rebonds, 2,1 contres). Son profil le rend plus difficile à intégrer dans le jeu actuel. Mais Johni Broome a le jeu pour être productif dès ses premiers pas dans la ligue, même sur des séquences réduites.
Chaz Lanier (Tennessee)
Comme Johni Broome, Chaz Lanier est un prospect d’expérience, qui a déjà dépassé les 23 ans. Son aventure NCAA n’a toutefois pas été linéaire, et son choix de rejoindre Tennessee en 2024 pour sa dernière année d’éligibilité aurait pu être une grosse prise de risque. Le successeur du Laker Dalton Knecht chez les Volunteers n’a pas baissé de pied en changeant de crèmerie. Il a même davantage cimenté sa place parmi les meilleurs shooteurs universitaires. L’ailier est un vrai sniper (18 points à 39,5 % à 3-points sur 8,2 tentatives), qu’il faut surveiller en permanence tant il est habile à se faufiler entre les écrans pour trouver ses positions. Il apporte peu dans d’autres secteurs du jeu, même s’il était bien plus présent dans l’attaque du cercle lors de ses quatre premières années en NCAA. Mais une franchise à la recherche d’un “role player” capable d’amener son adresse serait bien inspirée de sélectionner Lanier.