La NBA et le Jazz pleurent Mark Eaton (1957-2021)

A quelques heures de la 3e manche face aux Grizzlies, le Jazz est endeuillé par le décès de l’une des figures marquantes de son histoire. Ancien pivot de la franchise dans les années 80-90, Mark Eaton s’est éteint à l’âge de 64 ans. Selon KU TV, il serait décédé lors d’une sortie à vélo vendredi soir.

Mark Eaton était un monstre physique. Taille : 2,23m. Poids : 134 kg. Un véritable géant, un des seuls à pouvoir gêner le Kareem Abdul-Jabbar de la grande époque sur la côte Ouest. Et depuis sa fin de carrière, il vivait une retraite sportive paisible comme restaurateur de Park City dans l’Utah qu’il n’avait jamais quitté depuis sa Draft en 1982.

Mécanicien de formation

L’histoire de Mark Eaton débute en Californie du sud où il grandit paisiblement et montre des aptitudes au water polo qu’il préfère alors au basket. Mais sans avoir conscience du potentiel exceptionnel qu’il représente avec son physique d’un autre temps, le grand Mark décide de passer un diplôme de mécanicien dans une université de Phoenix avant de revenir travailler chez lui à Anaheim.

C’est là qu’il est découvert par un coach de lycée local, Tom Lubin, qui le convainc de venir faire un essai dans son équipe de Cypress. Eaton s’exécute et se découvre une vocation. Il écrase l’adversité et dès sa seconde saison emmène les siens vers le titre de l’état.

Deux fois drafté !

Bien que drafté par les Suns, il préfère peaufiner ses moves chez les Bruins d’UCLA, université formatrice de big men par excellence (Abdul Jabbar, Walton, Love, Moiso, Gadzuric, euh… on déconne !). Mais il ne voit que très peu de temps de jeu et se retrouve donc une seconde fois drafté à trois ans d’intervalles en 1982.

Le Jazz a flairé le bon coup en 72e choix et ne regrettera pas cette décision. Eaton va faire une entrée fracassante dans la ligue. Reprenant l’axiome légendaire de Red Auerbach : « la taille ne s’apprend pas », Frank Layden, le coach exubérant d’Utah, en fait rapidement son titulaire.

Sa moyenne de contres augmente de manière stratosphérique durant ses trois premières saisons. Visez plutôt : 3,4 puis 4,3 et finalement le top avec 5,6 contres de moyennes par match durant la saison 84-85. Imaginez-vous une seconde ! Quasiment 6 contres, plus 11 rebonds, (et 10 points), en 34 minutes de jeu, voilà une ligne de stats qui envoie du lourd et ses 5.6 cts par match restent encore aujourd’hui un record NBA.

Meilleur défenseur et All-Star

Et de fait, la ligue le sacre meilleur défenseur de l’année. Eaton sera présent dans les All Defensive Teams à 5 reprises (3 fois dans la première, 2 dans la seconde). Avec son corps de bûcheron et son envergure d’albatros du crétacé, sa capacité de dissuasion en fait un atout majeur de l’amélioration constante du Jazz avec évidemment l’éclosion du duo Stockton – Malone.

Après quelques années de moins bien, Eaton reprend sa marche en avant en 1989, saison durant laquelle il obtiendra sa seule sélection All-Star Il sera à nouveau élu meilleur défenseur de l’année avec des moyennes de 10 rebonds et 3,8 contres par match.

Sa carrière se termine presque logiquement à cause de nombreuses blessures au genou et au dos, le gentil dinosaure redevient fossile. Mais s’il reste dans l’Utah pour s’occuper de sa ferme et d’un restaurant, il ne demeure pas très loin du basket que ce soit pour les commentaires télé ou par le biais de l’association des retraités de la ligue. Sans oublier son Jazz où il s’était lié d’amitié à Rudy Gobert, son digne successeur comme pivot du Jazz mais aussi meilleur défenseur de la NBA.

Il y a un mois, Sports Illustrated avait justement publié un reportage sur les liens très forts qui les unissaient hors du terrain, notamment pour des longues balades à vélo…