La NBA au bord de l’apocalypse

On a tous attendu ce fameux 30 juin. Cette date qui correspond à la fin de l’actuel règlement salarial. C’est aussi aujourd’hui que les propriétaires et le syndicat des joueurs se rencontrent une dernière fois pour tenter d’éviter ce foutu lock-out, synonyme de grève patronale et d’arrêt de l’activité de la NBA.

Très franchement, il ne faut plus se faire d’illusion. On y va tout droit.

Les derniers échos en provenance des deux camps montrent que le fossé reste immense, et surtout que personne ne semble décidé à le combler.

Mais le pire, c’est le jour d’après. C’est ce qui va se passer à partir du 1er juillet.

NBA.com va être vidé de ses photos, vidéos et même peut-être articles. Les joueurs n’auront plus le droit de porter un vêtement avec le logo de leur équipe. Ils ne toucheront plus de salaire. Ils n’auront pas le droit d’aller s’entraîner dans les installations de leur équipe.

Il s’agit tout simplement de chômage technique. Certes, des chômeurs millionnaires, mais que les propriétaires empêcheront d’exercer leur métier, et leur passion.

Et si la saison était tout simplement annulée ?

Des propriétaires déterminés à pourrir le conflit si l’on en croit les dernières informations. A un tel point que l’annulation de la saison est clairement envisagée. Ils ont fait leur calcul. Pour renflouer leurs caisses, l’annulation de la saison serait même idéale.

Va-t-on en arriver là ? Peut-être. Tout simplement parce que les propriétaires auraient décidé de revenir en arrière dans les discussions. Si ce jeudi, les joueurs refusent la proposition de la NBA (« flex cap » de 62 millions et une masse salariale globale limitée à 2 milliards de dollars), le patronat aurait choisi ensuite de faire pire : hard cap de 45 millions ; suppression des contrats garantis ; baisse de 33% des salaires actuels.

Est-ce du bluff ?

C’est d’abord une stratégie classique dans des négociations. Sauf que les propriétaires sont déterminés à sortir la NBA de la crise.

« C’est la viabilité de la NBA sur le long terme qui est en jeu » déclare l’un d’eux.

Le plus désolant, au final, c’est qu’à aucun moment, le mot « fan » ou « supporter » ne soit intervenu dans le discours des deux camps. Comme mis à l’écart, sans être forcément méprisé.

Mais cela en dit long sur les réelles intentions de chaque camp : demeurer les plus riches du sport US, et tant pis pour ceux qui font vivre ce sport. C’est à dire le public d’abord, mais aussi le personnel dans les salles et dans les équipes, les vendeurs de maillots, les caméramen ou encore nous, tout au bout de la chaîne, les journalistes.