Il ne se rendra pas à Paris comme les autres. Et ne recevra pas non plus de médaille si les Américains s’invitent sur le podium. Mais Jim Boylen a été un élément important du parcours de Team USA ces derniers mois.
Comme Team USA a été un facteur moteur dans la vie du coach. Celui-ci, au moment de l’épidémie de Covid, a perdu son frère, atteint d’un cancer, et connu un divorce. Un difficile enchaînement pour le technicien, tout juste remercié par les Bulls après son mandat de deux ans comme coach principal (2018-2020).
Sans savoir de quoi son avenir serait fait, l’ancien assistant coach (Rockets, Pacers, Spurs…) va recevoir un coup de fil décisif en 2021. Celui d’USA Basketball lui demandant de prendre la tête de la sélection américaine pour les fenêtres de qualifications à la Coupe du monde 2023.
« Le seul moyen d’y participer est de ne pas avoir de travail. J’ai dit à Sean Ford (le chef du programme masculin) que je nagerais pour le faire », se souvient le coach, qui se fichait bien de récupérer un poste bien moins prestigieux que celui occupé par Steve Kerr aujourd’hui.
Car sa tâche aura une valeur autrement plus importante sur le plan personnel. « La bénédiction, c’est que j’ai pu faire le deuil de mon divorce et être avec mes enfants. J’ai pu faire le deuil de mon frère et me remettre d’avoir été viré », lâche Jim Boylen, à la tête d’une équipe essentiellement composée de joueurs de G-League.
Une meilleure version de lui-même
Et tant pis si ce cadre FIBA n’a pas grand-chose de comparable aux ambiances de playoffs à l’United Center, qu’il n’a connues que comme assistant. « L’aspect compétitif était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment-là de ma vie », lâche le coach, selon qui « il y a 77 possessions dans un match FIBA, et 102 dans un match NBA. Chaque possession en FIBA est comme de l’or. »
Sous ses ordres, les Américains ont remporté 9 de leurs 12 sorties lors des qualifications entre novembre 2021 et février 2023. Team USA s’est rendue à la Coupe du monde où elle a terminé à la quatrième place, décrochant son ticket olympique.
Se qualifier au rendez-vous international de l’an dernier était un impératif absolu. Sans cela, Jim Boylen serait passé pour le « gars qui a perdu et qui n’a pas pu amener les États-Unis à la Coupe du monde ».
Présent à Las Vegas, dans le cadre de la préparation de l’équipe première, auprès de la « Select Team », il a ainsi contribué, d’un peu plus loin, à la virée olympique de l’équipe. Et cette expérience a contribué à le ramener sur les bancs NBA. La saison passée, il était ainsi assistant de Rick Carlisle aux Pacers.
« Je suis un meilleur entraîneur, une meilleure version de moi-même que je ne l’étais. J’ai grandi, je me suis fait un peu botter les fesses, et c’est ce qui compte. Je m’en sors très bien », termine-t-il.