Chaque année, c’est un peu la même question à la fin des Summer League, et surtout de la plus importante d’entre elles, celle de Las Vegas : y a-t-il vraiment des enseignements à tirer des ligues d’été ?
La question se pose d’autant plus cette année que des Français y étaient attendus, notamment les deux premiers choix de la dernière Draft, Zaccharie Risacher et Alex Sarr… et on ne peut pas dire qu’ils aient impressionné.
LES ROOKIES
Zaccharie Risacher : 14.5 points à 39% de réussite dont 25% à 3-points, 5.0 rebonds et 2.0 passes
Atlanta Hawks | 2 matchs | 30 minutes de moyenne
Le premier choix de la Draft a réalisé un bon premier match, avant de se rater dans le second et de soigner un petit bobo pour la suite de la compétition. Clairement, le jeu individualiste de la ligue d’été n’était pas fait pour lui, alors que son profil de « 3&D » en fait (pour le moment ?) surtout un joueur de système, qui se nourrit des autres.
En attaque, il a été plus intéressant lorsqu’il a coupé vers le cercle, notamment sans ballon, pour être servi dans la raquette. En défense, sa taille, son envergure et son sens du placement en font clairement un joueur dans le moule de Shane Battier, ce dont les Hawks ont bien besoin. Mais il lui faut évidemment se renforcer sur le plan musculaire, afin de pouvoir résister aux monstres physiques de la ligue.
Le symbole de sa nervosité, c’est sans doute cet « airball » aux lancers-francs, à la fin du premier match.
« C’est la première fois de ma vie que ça arrive. Je ne sais pas comment on dit en anglais, la sueur ? J’ai réalisé au milieu du tir et je me suis dit que je ne pouvais pas l’arrêter. Donc je l’ai juste balancé. Mes coéquipiers en rigolaient. J’en ai rigolé aussi, mais je devais par contre être certain de mettre le second ».
Alex Sarr : 5.5 points à 19% de réussite dont 12% à 3-points, 7.0 rebonds et 2.5 contres
Washington Wizards | 4 matchs | 30 minutes de moyenne
9/47 au tir dont 2/17 à 3-points. Même si le deuxième choix de la dernière Draft n’est pas le premier rookie à se montrer maladroit en Summer League (Victor Wembanyama, Trae Young et bien d’autres sont aussi passés par là), le petit frère d’Olivier a « fait fort », avec notamment un match catastrophique à 0/15 face aux Blazers.
Faut-il déjà s’inquiéter pour le joueur des Wizards ? Pas forcément. Défensivement, l’intérieur a ainsi affiché sa mobilité et sa capacité à protéger le cercle. Offensivement, il a montré qu’il pouvait se créer ses tirs.
Le plus gros problème, c’est qu’il a joué en attaque comme un Jordan Poole de 2m13, s’en remettant presque exclusivement à son adresse, sur des tirs pas forcément simples en sortie de dribble. Il s’est ainsi peu rapproché du cercle, et n’a pratiquement provoqué aucune faute, ne shootant que quatre lancers-francs en quatre matchs.
Autre point à surveiller : sa capacité à tenir le rebond, alors qu’il s’est fait bouger physiquement sous le cercle.
Tidjane Salaün : 9.0 points à 42% de réussite dont 10% à 3-points et 7.0 rebonds
Charlotte Hornets | 3 matchs | 19 minutes de moyenne
S’il a aussi été maladroit de loin, et qu’il n’a pu jouer que trois rencontres, Tidjane Salaün n’a lui pas déçu. Parce que le tir extérieur n’est pas considéré comme son point fort et qu’il a surtout montré, sur quelques séquences, tout ce qu’il pouvait apporter physiquement, notamment sur jeu rapide ou dans l’attaque du panier.
Fort athlète, le 6e choix de la dernière Draft a tout pour être un « energizer » intéressant pour les Hornets.
Pacôme Dadiet : 6.8 points à 31% de réussite dont 11% à 3-points, 4.2 rebonds et 1.2 passe
New York Knicks | 5 matchs | 26 minutes de moyenne
Melvin Ajinça : 7.2 points à 30% de réussite dont 20% à 3-points, 2.6 rebonds et 0.6 passe
Dallas Mavericks | 5 matchs | 22 minutes de moyenne
Les deux autres Français draftés cette année (mais au deuxième tour), Pacôme Dadiet et Melvin Ajinça, ont également eu du mal à se mettre en valeur dans cette Summer League, entre maladresse et ballons perdus.
LES AUTRES
Nadir Hifi : 11.3 points à 43% de réussite dont 14% à 3-points et 2.0 passes
Minnesota Timberwolves | 3 matchs | 15 minutes de moyenne
Lui non plus n’a pas trouvé la mire de loin, mais Nadir Hifi a pourtant marqué les esprits. Car en peu de temps de jeu avec les Wolves, il a montré qu’il était capable de se créer un tir sur quasiment chaque prise de balle.
Il a ainsi particulièrement fait mal aux Pacers, en leur passant 18 points en 14 minutes. Évidemment, le jeu de la Summer League est aussi plus adapté à son propre style, puisque le meneur/arrière du Paris Basketball est avant tout un très fort joueur de un-contre-un, et que ses talents de scoreur s’adaptent beaucoup mieux à Las Vegas.
Malheureusement pour lui, il a dû vite mettre un terme à la Summer League pour faire face à une urgence familiale.
Rayan Rupert : 12.0 points à 41% de réussite dont 23% à 3-points, 4.0 rebonds et 3.2 passes
Portland Trail Blazers | 5 matchs | 31 minutes de moyenne
Armel Traoré : 7.2 points à 59% de réussite dont 20% à 3-points, 4.8 rebonds et 0.6 interception
Los Angeles Lakers | 5 matchs | 17 minutes de moyenne
Moussa Diabaté : 12.2 points à 64% de réussite, 7.4 rebonds
Los Angeles Clippers | 5 matchs | 23 minutes de moyenne
Théo Maledon : 14.0 points à 53% de réussite dont 50% à 3-points et 5.3 passes
Orlando Magic | 3 matchs | 23 minutes de moyenne
Killian Tillie : 8.4 points à 49% de réussite dont 41% à 3-points et 3.8 rebonds
Boston Celtics | 5 matchs | 17 minutes de moyenne
Sidy Cissoko : 7.3 points à 21% de réussite dont 9% à 3-points, 4.5 rebonds et 2.0 passes
San Antonio Spurs | 4 matchs | 28 minutes de moyenne
Hugo Besson : 7.8 points à 33% de réussite dont 18% à 3-points, 2.3 rebonds et 3.3 passes
Milwaukee Bucks | 4 matchs | 17 minutes de moyenne
Mohamed Diarra : 7.5 points à 50% de réussite et 3.0 rebonds
Los Angeles Lakers | 2 matchs | 12 minutes de moyenne
Neal Sako : 2.5 points à 100% de réussite et 3.0 rebonds
Miami Heat | 2 matchs | 9 minutes de moyenne
Pour les autres Français, on notera l’activité de Rayan Rupert, qui a montré qu’il pouvait élargir son registre habituel, ainsi que l’énergie d’Armel Traoré, le nouveau « two-way contract » des Lakers.
Moussa Diabaté a aussi fait bonne impression, tout comme Théo Maledon, à l’aise avec le groupe d’Orlando.
Après avoir affiché son adresse extérieure à Las Vegas, Killian Tillie est lui en quête d’un contrat pour relancer sa carrière, idéalement en NBA mais possiblement en Europe.
Peu de choses à dire sur Hugo Besson, Mohamed Diarra et Neal Sako, ce dernier finissant tout de même champion avec le Heat, mais en ayant très peu vu le parquet. Davantage responsabilisé, Sidy Cissoko a par contre souffert, et le jeune Français n’a clairement pas marqué des points aux Spurs.