Le vestiaire est médusé par l’annonce. Quelques secondes avant de se retrouver au milieu des joueuses des Aces, Steve Hill, CEO de Las Vegas Convention & Visitors Autority, avait prévenu : « Les Aces ont connu un parcours historique, double championnes du monde. On est ici pour faire quelque chose d’historique avec elles aussi. »
BREAKING: We’re doing something that’s never been done before. We’re going #ALLINLV and sponsoring EVERY. SINGLE. PLAYER. on the @LVAces roster this season! pic.twitter.com/ntBZVZeFJu
— Las Vegas (@Vegas) May 17, 2024
En l’occurrence, un accord dans lequel l’entité touristique fournira un parrainage annuel de… 100 000 dollars à chaque joueuse des Aces pour cette saison et 2025. Une somme importante quand on sait que les deux joueuses les mieux payées de l’équipe, A’ja Wilson et Kelsey Plum, émargent à 200 000 dollars chacune.
Une nouvelle affaire pour les Aces
De quoi attirer l’attention de la WNBA qui, comme le rapporte ESPN, a ouvert une enquête sur l’accord conclu. Les avantages supplémentaires présumés ont également fait l’objet d’une enquête de la ligue sur les Aces la saison dernière, tout comme les allégations de Dearica Hamby, désormais joueuse des Sparks, selon lesquelles les Aces l’auraient échangée parce qu’elle était enceinte.
Les joueuses de Las Vegas ont d’ailleurs battu celles de Los Angeles samedi soir, malgré les 29 points de Dearica Hamby justement. Après la rencontre, Becky Hammon précise que le sponsoring évoqué plus haut semble bien lancé, mais qu’il n’implique pas la franchise en tant que telle.
« La plupart des sponsors visent nos deux meilleures joueuses. (A’ja Wilson) est prise en charge, elle a plein de choses en cours, (Kelsey Plum) aussi. Dans cette situation, d’après ce que j’ai compris, ils voulaient toute l’équipe. Ils ont donc appelé individuellement, les agents. Je ne connais pas les détails. Je n’ai rien à voir avec ça ; les Aces n’ont rien à voir avec ça », lâche la coach.
A’ja Wilson, qui vient d’apprendre sur son téléphone l’ouverture de l’enquête, s’interroge : « C’est quelque chose qui n’était jamais arrivé auparavant. Je ne comprends pas l’enquête, je ne me suis pas encore plongée dedans. J’ai juste regardé mon téléphone (après le match) et je me suis dit : ‘Oh, wow, juste un autre jour dans la vie des Aces’. »
Une rookie se pince pour y croire
Selon ESPN, cet accord n’enfreint pas le plafond salarial WNBA car l’autorité n’a pas orchestré le parrainage avec le club. Mais d’autres équipes sont susceptibles de se questionner sur l’équité du parrainage et sur le fait qu’il viole l’esprit des règles de plafonnement. Car ce genre de promesse financière est susceptible d’offrir un bel argument aux Aces, pour recruter des free agents.
« Parfois, je dois me pincer pour m’assurer que je ne rêve pas, mais c’est vraiment la vraie vie, et c’est ce que toutes ces joueuses méritent. Je ne recevrais pas ce bonus fou si toutes ces joueuses n’avaient pas joué de façon exceptionnelle ces dernières années », s’enthousiasme la rookie Kate Martin qui touchera 67 000 dollars en salaire cette saison.
Auteure de 22 points et 10 rebonds dans le match, A’ja Wilson préférerait que la démarche locale soit applaudie, plutôt que remise en question : « Lorsqu’il s’agit de développer le jeu, de passer à l’étape suivante, on ne peut pas toujours se contenter d’enquêter, d’enquêter, d’enquêter. Il faut plutôt dire : ‘On essaie de faire bouger les choses pour les franchises, les joueuses et les équipes.’ »
Ravie d’être soutenue de la sorte par la ville et la franchise, Wilson termine : « Je suis heureuse avec ou sans ces 100 000 dollars, parce qu’en fin de compte, on vise quelque chose de plus grand que ça. »