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La folle et intense expérience d’une Européenne devenue danseuse NBA

NBA – Entre auditions hyper sélectives et rythme effréné, la Belge Elisa Palermo revient sur son passage de deux ans au sein des Miami Heat Dancers.

Elisa Palermo pompom cheerleader

Lorsqu’il fête son anniversaire, le Heat ne fait pas les choses à moitié. La saison passée, dans le cadre d’une série d’événements pour célébrer ses 35 ans d’existence, la franchise floridienne a convié ses anciennes danseuses, les Miami Heat Dancers. Elisa Palermo se retrouve parmi les quelque 150 femmes présentes sur le parquet, plusieurs générations confondues.

« Certaines filles étaient là l’année de ma naissance ! C’était hyper inspirant de voir des filles de la cinquantaine qui ont toujours autant la pêche. On a toutes dansé. C’était chouette de retourner dans cette ambiance, sans pression », commence par livrer cette Belge originaire de région wallonne, contactée par Basket USA.

Cette « pression » au sein du Heat et de sa formation de « cheerleaders », elle l’a largement expérimentée. Retour fin 2017, au moment de son arrivée à Miami avec son mari français. Happés par la « frénésie » floridienne et tombés amoureux de la ville, ils décident de s’y installer pour un moment. Avec un objectif déjà en tête chez elle : continuer à danser en intégrant une équipe de danseuses professionnelles.

« Citez trois joueurs du Heat »

La danse est une histoire sérieuse chez les Palermo : sa mère a pratiqué, sa sœur, qui est maintenant chargée de projet pour une compagnie belge, également. Elisa, elle, sans être « une grande fan » de basket, a déjà tourné sur les parquets européens. Elle était par exemple de la Coupe du monde organisée en 2014 en Espagne. Durant l’été 2018, alors qu’elle pense également à la troupe des Dolphins (NFL), elle passe l’audition pour intégrer les très populaires et renommées Dancers.

L’audition, ou plutôt les auditions, car un véritable parcours de la combattante l’attend, au milieu de 350 à 400 filles, certaines venues de loin de l’autre bout des États-Unis (Los Angeles). Les candidates sont testées sur différents types de danses, y compris sur le versant hip hop, plus présent à Miami qu’ailleurs. « J’étais très surprise de passer » cette étape rapporte notre danseuse qui a baigné, plus jeune, dans la danse classique, puis le jazz et le contemporain.

À l’issue de cette journée, autre épreuve : un questionnaire autour de la culture basket et du Heat. Citer trois joueurs de l’équipe, le coach, le nombre de titres remportés… « J’avais révisé un peu », se souvient celle qui butera sur une question autour de la ligne à 3-points. S’ensuit un entretien devant 15-20 personnes de différents services de la franchise (marketing, communication…) pour connaître les motivations et parcours de chacune.

Une rousse… face à d’autres rousses

Son humour « à l’européenne » semble séduire le jury. Son âge, 27 ans, ne pose pas de problème alors qu’elle se retrouve en compétition avec des jeunes femmes encore à l’université pour certaines. Une compétition, où chacune essaie de tirer l’autre vers le haut, plus « positive et saine » que ce qu’elle a vécu à Paris. L’usage veut également que les nouvelles arrivantes passent en « battle » face aux anciennes leur ressemblant. « Moi qui suis rousse, j’étais alignée avec d’autres rousses. »

Elisa Parlemo devra par la suite encore passer par une épreuve physique : débouler les marches de la salle du Heat avec… une lourde tenue de pompier sur le dos, pour tester le niveau de résistance des jeunes femmes.Elisa Palermo pompom cheerleader

Interviews radio et tv s’enchaînent pour évaluer la façon dont les danseuses, véritables ambassadrices du club dans la fameuse « communauté », s’expriment. Il faut savoir « se tenir ». Être photogénique, aussi, évidemment, pour apparaître sur les supports de communication de la franchise et présenter un profil complémentaire aux autres. « On ne peut pas être 20 blondes ou 20 brunes, ils aiment qu’il y en ait pour tous les goûts », formule Elisa Palermo qui, à l’issue de tout ça, sera retenue parmi les 20 candidates sélectionnées pour la saison.

Sa première sur le parquet de celle qu’on appelait encore l’American Airlines Arena ? « On se fait dessus ! », formule la jeune femme qui se retrouve avec près 20 000 paires d’yeux à les regarder, ses coéquipières de danse et elle. Dès ses premiers pas, elle est marquée par la solennité de l’hymne national chanté avant le match. Un moment de silence complet vite balayé par « la fureur, le bruit, le bourdonnement » de l’antre NBA. La voilà officiellement au cœur du réacteur du Heat.

Elisa Palermo se retrouve « benchée », comme les joueurs

Alors, terminées les auditions ? Pas vraiment. Avant « chaque match, on doit ré-auditionner. Cela détermine le placement, devant ou à l’arrière, ou même être ‘benché’. C’est assez humiliant car il faut être présent au match, pour l’accueil. Ça m’est arrivé une ou deux fois, les premier mois. On y est toutes passé, c’est normal, il faut s’adapter au style de l’équipe. »

Et à la quantité de chorégraphies à apprendre, à l’instar d’un joueur face à un ensemble de systèmes. Au Heat, pour chaque match, à domicile bien sûr, une danse nouvelle et donc des heures de travail en amont. Des séances de répétition qui peuvent parfois s’étirer jusqu’à tôt le matin.

Elisa Palermo pompom cheerleader

« C’est très intense, ce n’est pas juste les matchs. Il y a les entraînements, les promotions, les événements caritatifs… C’est clairement un job à plein temps. Il faut être à disposition de l’équipe toute la saison », décrit notre spécialiste. Qui ajoute : « Mais la paie ne suit pas. » Elle n’a pas le droit d’évoquer de montant, mais elle estime que le salaire n’était « pas à la hauteur du travail fourni ».

Pendant ces deux années « très, très compliquées » à ce niveau, elle doit ainsi donner des cours de danse en parallèle et intervenir pour d’autres compagnies. Reste que le lien avec le club floridien est permanent. « On respire, on dort Miami Heat », livre la danseuse qui accumule ainsi quantité de « goodies » aux couleurs blanche et rouge.

L’ex-femme d’Erik Spoelstra était danseuse

Les joueurs ? Les « Dancers » les côtoient au quotidien, car lorsque les premiers s’échauffent, les secondes occupent la partie centrale pour revoir leurs gammes. Une proximité relative car il est « clairement écrit dans le contrat » qu’une « amitié » ne doit pas se former. En théorie du moins, car Elisa, qui se souvient d’un Goran Dragic ou d’un Dwyane Wade (et sa femme Gabrielle Union) toujours avenants, rappelle le cas Erik Spoelstra : son ex-femme Nikki Sapp était une « cheerleader » du club.

Quant aux rapports avec les fans, aucune mauvaise aventure. Elle apprécie toujours aller à la rencontre de Français qui la contactent sur les réseaux sociaux. Pour le reste, la « distance » est toujours de mise. Finalement, après deux ans au Heat, d’autres opportunités s’offrant à elle, Elisa Palermo, âgée de 32 ans aujourd’hui, décide de tourner la page, en ne gardant « que de bons souvenirs ». Un regret toutefois, cette pression continue qui l’a empêchée de profiter à fond de cette expérience unique.

On lui demande ce que lui inspire de voir certaines franchises se passer de « cheerleaders » au sens strict, comme les Spurs, ou de présenter des troupes mixtes. Elle se souvient que ces questions avaient été soulevées en interne lorsqu’elle était à Miami, à une période où des danseuses attaquaient en justice des franchises NBA ou NFL, estimant avoir été sous-payées et maltraitées.

Selon Elisa, il a alors été question de « supprimer » les Dancers, qui ont finalement été maintenues en restant 100% féminines. Celle qui a récemment ouvert sa propre compagnie de divertissement et qui travaille dans des endroits luxueux de Miami, n’imagine pas voir ces troupes de danseuses disparaître. « Ce serait élever une opportunité à tellement de jeunes femmes. Au niveau communautaire, on voit toutes ces petites filles… Si on leur enlève ça, ce rêve, cette magie… »

Elisa Palermo attend maintenant le prochain anniversaire du Heat, avec qui elle compte prendre rendez-vous tous les cinq ans. À croire que cette magie ne risque pas de la quitter.

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