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Interview Rudy Gobert : « Le titre, tant que je ne l’ai pas dans les mains… »

NBA – Rudy Gobert a refait un point avec nous sur son très bon début de saison chez les Wolves.

Rudy Gobert avec les WolvesDéfaits pour la septième fois de la saison, seulement, les Wolves de Rudy Gobert gardent le sourire.

La déception est, certes, présente dans le vestiaire visiteur du Paycom Center d’Oklahoma City, mais les coéquipiers du pivot français n’en demeurent pas moins blagueurs et enjoués, alors que Minnesota reste leader de la conférence Ouest. Les jeunes d’un côté (Anthony Edwards, Jaden McDaniels, Naz Reid) et les vétérans de l’autre (Rudy Gobert, Mike Conley, Karl-Anthony Towns)…

Pour Rudy Gobert, auteur d’un « petit » match à 10 points et 5 rebonds, c’est l’exception qui confirme la règle. Les Wolves n’ont pas joué à leur niveau et ils l’ont payé cash !

« On avait un temps de retard sur tout, moi le premier »

Rudy Gobert, vous avez lâché prise définitivement dans le dernier quart-temps. Est-ce que vous êtes un peu émoussés physiquement, après un enchaînement de matchs et de voyages pas évident (Miami et Philadelphie à l’Est, un arrêt à Minnesota, puis Sacramento et donc OKC à l’Ouest) ?

On n’a pas été dans nos standards, des deux côtés du terrain. On avait un temps de retard sur tout, moi le premier. Derrière, OKC a très bien joué et, en plus, ils ont été très adroits. Des joueurs comme Lu Dort, [Jalen] Williams, ont mis dedans. Bien sûr, Shai [Gilgeous-Alexander] a fait du Shai. Mais quand les autres s’y mettent aussi, ça devient difficile. C’est une équipe difficile à manoeuvrer, qui n’est pas là où elle est dans le classement sans raison. Il faut que l’on soit meilleurs.

Quand vous dites que vous étiez en retard défensivement, est-ce également par rapport au jeu « atypique » de Chet Holmgren, qui vous a beaucoup attiré à l’extérieur ?

Je n’étais juste pas à mon niveau habituel. Il y a des matchs comme ça dans une saison. Le plus important, c’est de pouvoir rebondir après. On va regarder la vidéo et voir ce que je peux faire mieux, ce que l’on peut mieux faire collectivement aussi. On a Dallas dans deux jours [à Minneapolis, ndlr].

Vous êtes tout de même au sommet de la conférence Ouest, avec 22 victoires et 7 défaites, le deuxième meilleur bilan de la ligue. Est-ce que vous êtes surpris de ce succès ?

Le succès n’arrive jamais par accident. Il arrive à force de travail et, bien sûr, à force d’y croire. On croit tous en nous. Notre but est d’être le plus haut possible pour jouer les playoffs et viser le titre. C’est clairement notre objectif. Ça demande beaucoup de travail, mais on est prêt à le faire. Après, une saison NBA est faite de hauts et de bas. On doit continuer de construire de bonnes habitudes, comme on l’a fait depuis l’année dernière et depuis le camp d’entraînement, qui était très bon. On touche du bois [il se retourne et tape sa main sur le vestiaire derrière lui], mais pour l’instant, on est tous en bonne santé. On travaille dur chaque jour, individuellement et collectivement.

Votre succès arrive rapidement tout de même, sachant que votre groupe ne vit finalement que sa deuxième saison ensemble. Et encore, Mike Conley est arrivé en cours de saison dernière…

Comme je le dis souvent, les grandes choses ne se font pas du jour au lendemain. Avant de réussir, il faut parfois échouer. L’année dernière, on a connu beaucoup d’adversité, de pépins physiques, pas mal de choses qui nous ont obligés à nous adapter. Mais cette année, ça nous a rendus plus forts. J’étais fier de l’équipe l’an passé [malgré l’échec en playoffs]. Même en playoffs, on s’est battus contre une très bonne équipe de Denver, malgré les blessures et tout ce qui nous est tombé dessus. Il y a toujours du positif et, à partir du moment où tu crois en tes coéquipiers, en ton coaching-staff et en toi, tout est possible. L’expérience de l’année dernière nous a permis d’être qui l’on est cette année. Ça fait partie de la route vers le succès. On a appris de nos erreurs. On a confiance en nos forces et, tant que l’on continue de faire le travail, on en sera récompensé.

« On a une équipe assez unique »

Justement, quelles sont les forces majeures de cette équipe selon vous ?

On a une équipe assez unique. On a des joueurs très talentueux, beaucoup de taille, beaucoup de joueurs longs. Je n’ai pas besoin de mentionner de noms, on sait de qui je parle. Et puis, [l’une de nos forces, c’est] la défense. On a construit de bonnes habitudes défensives et on veut continuer comme ça. On sait que, si on veut aller là où l’on veut aller, il faut que l’on soit un cauchemar pour nos adversaires. Ça n’a pas été le cas [hier] soir [rires], mais sur le début de saison, c’est ce que l’on a réussi à accomplir. On a encore une grosse marge de progression.

Dans quels domaines voyez-vous justement cette marge de progression ?

C’est la consistance. Pouvoir être concentré sur les petits détails sur l’intégralité des matchs. Et puis, on doit mieux commencer les matchs, mieux jouer en premier quart-temps. Quand les moments difficiles arrivent, on doit être plus constants et résilients. On l’a plutôt bien fait jusque-là. On doit être persistents et plus réguliers. Peu importe ce qui se passe, on doit être concentrés sur les petites choses que l’on doit faire.

Vous évoquiez la constance : vous n’avez tout de même concédé que deux défaites par mois jusqu’à présent. C’est très peu !

Ce n’est pas forcément une question de victoire ou de défaite. Les gens regardent le bilan forcément, et c’est important de gagner. Mais on a gagné des matchs où l’on n’a pas été constants durant 48 minutes. On a été suffisamment bons pour gagner, mais on a encore une énorme marge de progression là-dessus. C’est ça qui est intéressant.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur la saison passée, une saison de transition où votre transfert (et sa contrepartie énorme) vous a valu quelques moqueries ?

Les gens peuvent se moquer autant qu’ils ne le veulent, je vis mon rêve chaque jour ! Il y a toujours des attentes et, d’une certaine manière, c’est une marque de respect. C’était une année, surtout au début, un peu compliquée, c’est sûr. Je suis fier de ce que j’ai fait, j’ai toujours été là pour mon équipe. Même les blessures, je me suis battu pour être sur le terrain le plus possible. Statistiquement, c’était une saison où je sais que j’étais en-dessous de ce que je sais pouvoir faire, mais j’étais quand même présent. Je suis là où je suis aujourd’hui parce que je ne me suis jamais arrêté de travailler. Et je n’écoute pas ce que les gens peuvent dire. Si tout était facile dans la vie, on n’apprécierait pas autant les bons moments…

L’an passé, on avait un peu l’impression que vos coéquipiers (voire le staff) n’avaient pas encore reçu le mode d’emploi pour optimiser vos qualités. Est-ce que vous ressentez que ce n’est plus le cas ? Est-ce qu’il y a eu un travail particulier de l’équipe pour justement mieux vous trouver à l’intérieur ?

C’est un mélange de beaucoup de choses. De mon travail. De l’alchimie de l’équipe. Ça prend du temps. Le basket est un sport qui est instinctif. Pour un joueur comme moi, qui change la manière de jouer de l’équipe défensivement et offensivement, il faut du temps. Tu ne peux pas arriver et demander aux autres joueurs de savoir tout à coup envoyer les bonnes passes au alley-oop, bien se placer en défense… Ça prend du temps. Il faut travailler, répéter les mouvements. Il faut aussi avoir ces moments durs, pour construire des automatismes. On sait que l’on n’a pas non plus énormément de temps. Notre fenêtre, c’est maintenant et les prochaines années. On travaille en gardant ça en tête.

« Je suis content que ces discussions aient eu lieu »

Vous disiez dans nos colonnes que vous pensiez évoluer à votre meilleur niveau en carrière. Est-ce que l’on peut aussi expliquer ça par un surplus de motivation après un été (très) compliqué en équipe de France ?

Je n’ai jamais besoin de surplus de motivation, honnêtement. Je n’ai rien à prouver, à part à moi-même. Longtemps, j’ai voulu prouver aux gens mais, maintenant, j’en suis à un stade de ma carrière où j’ai déjà accompli des choses que personne d’autre n’a accompli. Ma compétition, elle est avec moi-même. Bien sûr, j’étais très déçu après la Coupe du monde, mais c’est peut-être ce dont on avait besoin. Si on prend la vue d’ensemble, c’est peut-être ce qu’il nous fallait pour arriver aux JO avec une mentalité différente. Individuellement, j’ai vécu un été incroyable. Les gens qui me connaissent savent que je bosse dur, mais cet été en particulier, j’ai pu me concentrer et me mettre dans le rouge encore plus. J’ai fait le meilleur été de ma carrière, en termes de charge de travail. J’ai bossé très dur. Tôt ou tard, ça va payer. Je ne pense pas encore être au niveau où je peux être. En tout cas, je sais que l’équipe a besoin que je continue de monter en puissance.

Est-ce que vous avez digéré cet échec ? Est-ce que vous avez pu en parler entre vous, pour aplanir les choses, sachant que les uns les autres ont dû passer rapidement à autre chose après la Coupe du monde ?

On a tous nos saisons, on a tous les JO en tête. On a eu des conversations. Parfois, perdre peut être un mal pour un bien. On a eu des discussions que l’on n’aurait pas eu autrement. Là, on vise quelque chose de très grand cet été et je suis content que ces discussions aient eu lieu. Ce n’est pas facile de gagner et c’est important d’être honnête, avec soi-même mais aussi entre nous.

Pensez-vous pouvoir « récupérer » le titre de Défenseur de l’année, que vous avez déjà remporté trois fois ? 

Je ne sais pas, tu en penses quoi, toi ?

Je pense que vous êtes bien parti pour…

Je ne sais pas, on verra. Après, comme je le dis toujours, je me concentre surtout sur l’équipe. Le défenseur de l’année, c’est quelqu’un qui arrive vraiment à impacter son équipe et ses adversaires. Tous les matins, je me réveille en me disant que je suis le meilleur défenseur du monde. Je fais tout pour être le plus impactant possible de ce côté-là du terrain. À partir du moment où j’arrive à jouer à mon niveau, je pense –en toute humilité– qu’il n’y a personne d’autre dans la ligue qui a autant d’impact en défense. C’est à moi de garder le même niveau d’exigence et de continuer de monter en puissance…

Pensez-vous être plus près du titre ici qu’à Utah, où vous avez également été leader de la conférence Ouest par le passé ?

Le titre, tant que je ne l’ai pas dans les mains, il est très loin [rires]… À Utah, je pensais que l’on avait une équipe capable de le faire et, ici, je pense aussi que l’on a une équipe capable de le faire. Maintenant, il se passe tellement de choses dans une saison NBA… C’est un travail de tous les jours. On a encore une longue saison devant nous. On doit continuer de progresser et travailler. Quand les playoffs vont arriver, on devra être les meilleurs possibles pour aller au bout.

Propos recueillis à Oklahoma City

Rudy Gobert Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
2013-14 UTH 45 10 48.6 0.0 49.2 1.1 2.3 3.4 0.2 1.3 0.2 0.7 0.9 2.3
2014-15 UTH 82 26 60.4 0.0 62.3 3.2 6.2 9.5 1.3 2.1 0.8 1.4 2.3 8.4
2015-16 UTH 61 32 55.9 0.0 56.9 3.4 7.5 11.0 1.5 2.7 0.7 1.9 2.2 9.1
2016-17 UTH 81 34 66.1 0.0 65.3 3.9 8.9 12.8 1.2 3.0 0.6 1.8 2.6 14.0
2017-18 UTH 56 32 62.2 0.0 68.2 3.0 7.8 10.7 1.4 2.7 0.8 1.9 2.3 13.5
2018-19 UTH 81 32 66.9 0.0 63.6 3.8 9.0 12.9 2.0 2.9 0.8 1.6 2.3 15.9
2019-20 UTH 68 34 69.3 0.0 63.0 3.4 10.1 13.5 1.5 3.2 0.8 1.9 2.0 15.1
2020-21 UTH 71 31 67.5 0.0 62.3 3.4 10.1 13.5 1.3 2.3 0.6 1.7 2.7 14.3
2021-22 UTH 66 32 71.3 0.0 69.0 3.7 11.0 14.7 1.1 2.7 0.7 1.8 2.1 15.6
2022-23 MIN 70 31 65.9 0.0 64.4 3.3 8.3 11.6 1.2 3.0 0.8 1.7 1.4 13.4
2023-24 MIN 76 34 66.1 0.0 63.8 3.8 9.2 12.9 1.3 3.1 0.7 1.6 2.1 14.0
Total   757 30 65.5 0.0 63.9 3.4 8.4 11.8 1.3 2.7 0.7 1.7 2.1 12.7

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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