Seules quatre équipes affichent un bilan supérieur à 70% : les Celtics, les Wolves, les Bucks et les Sixers. Alors qu’on leur promettait un début de saison, voire une saison, difficile à cause du feuilleton Harden, les coéquipiers de Joel Embiid manœuvrent parfaitement, et la direction a visé juste en récupérant des « role players » contre le meilleur passeur de la dernière saison.
Le plus compliqué pour Nick Nurse ? Donner du temps de jeu à tout le monde. Si Nicolas Batum s’est vite installé dans le cinq de départ, c’est plus compliqué pour d’autres, et le seul moyen de contenter les joueurs du bout du banc, c’est de gagner très largement. Comme ce fut le cas cette semaine avec quatre fessées infligées aux Wizards, aux Pistons par deux fois, et aux Hornets. En quatre matches, le différentiel est monstrueux : + 148 !
Une « third unit » efficace
« Ils méritent de jouer, mais parfois la vie est ainsi faite », témoigne Joel Embiid. « C’est pour cette raison que nous voulons simplement jouer du mieux possible pour leur donner une chance. On voit aussi que lorsqu’ils entrent dans le match, ils ne font pas n’importe quoi. Ils continuent de défendre à fond et, offensivement, d’attaquer le panier. Ils essaient toujours de faire le bon choix ».
Les joueurs concernés sont Danuel House Jr, Mo Bamba ou KJ Martin. Ils prennent le relais dans les 4e quart-temps pour conserver un écart et se montrer. Leur sérieux est louable dans le « garbage time ».
« Souvent, quelqu’un traverse la moitié du terrain et tire », rappelle Nick Nurse à propos de ces quatrièmes quart-temps à sens unique. « Mais ils restent très connectés les uns des autres, et c’est ce qui m’intéresse : chacun d’entre eux a montré qu’il était capable de jouer. On aura besoin de tout le monde. »
Jouer sans regarder le bilan de l’adversaire
À Philly, on s’offre ainsi le luxe d’avoir une « third unit », dont certains pourraient être titulaires dans certaines formations, ou tout du moins 7e ou 8e homme. « Il est évident que la « third unit » n’a pas Joel Embiid dans ses rangs, mais nous pratiquons toujours les mêmes systèmes » rappelle Mo Bamba. « Nous prônons toujours le même « spacing », les mêmes concepts. Il s’agit de montrer aux entraîneurs que l’on connaît les systèmes, que l’on connaît les couvertures et que l’on est vraiment dans le coup. »
Pour Joel Embiid, c’est donc devenu une mission de faire en sorte que tout le monde puisse jouer. Cela permet d’impliquer tout le monde dans le projet, et de préparer chacun à prendre le relais en cas de blessure d’un joueur de la rotation.
Pour le MVP 2023, il y a une approche complètement différente, par rapport aux saisons précédentes, et l’équipe ne se relâche pas contre les équipes de bas de tableau.
« Nous ne jouons pas en fonction des bilans des adversaires », note le pivot des Sixers. « Cette année, on donne l’impression d’avoir envie de se concentrer sur nous mêmes. » Et Joel Embiid montre l’exemple avec une impressionnante série de matches à 30 points et 10 rebonds. En trois quart-temps.