A l’origine de la venue de Dirk Nowitzki aux Dallas Mavericks, le General Manager des Dallas Mavericks est bien placé pour parler du parcours de la star allemande.
Fils de Don Nelson et grand spécialiste du basket européen, Donnie Nelson s’estime très chanceux d’avoir pu voir grandir un joueur pareil.
Que pensez-vous de ces finales NBA jusqu’ici ?
Il y a tellement d’histoires à raconter. L’association entre LeBron, Dwyane et Chris, déjà. Leur odyssée est tellement intéressante. Tout le monde s’attendait à ce qu’ils fassent des choses incroyables et en fait ils ont eu du mal au début, puis au bout d’un moment ont fini par bien jouer ensemble. Tandis que nous, c’est totalement différent.
Quand on est à l’Ouest, il y a bien douze équipes qui peuvent faire des choses en playoffs. C’est donc différent car survivre au premier tour est déjà un accomplissement en soi. Et puis la façon dont est construite notre équipe cette année est particulière. Nous avons de la profondeur, mais nous n’avons pas le côté athlétique de Miami.
Il y a donc un grand contraste entre nos deux équipes et ces deux styles qui s’opposent donnent quelque chose de super excitant à regarder.
Avez-vous été surpris par la façon dont vos joueurs vétérans s’adaptent avec leur temps de jeu qui peut varier d’un match sur l’autre ?
C’est ce qu’on appelle l’expérience quand on devient vieux comme moi. (rires) Nous voulions que notre banc ait des joueurs qui sont passés par là, ou du moins qui avaient l’expérience des playoffs, et qui comprennent ce dont l’équipe a besoin pour aller loin. Et si tout ça fonctionne, c’est grâce à Rick (Carlisle).Chacun de nos adversaires nous a proposé un défi différent. Nous ne serions pas là aujourd’hui, par exemple, si nous n’avions pas eu Peja Stojakovic face à Oklahoma City. Et maintenant, Rick l’utilise moins et va dans une autre direction car la situation est différente et je pense qu’il a raison.
Il sait s’adapter et je pense que c’est un coach qui est sous-estimé.
Qu’avez-vous pensé la première fois que vous avez vu Dirk en Allemagne ?
Quand vous faites des projections sur un joueur de 18 ou 19 ans, c’est toujours un pari. Certains font des investissements dans l’immobilier, d’autres dans l’art, nous c’est sur des jeunes qui font rebondir un ballon.
À l’époque, nous avons aimé sa taille, ses qualités au tir, sa vision du jeu, son cœur et nous avions donc un bon pressentiment à propos de lui. Si ça n’avait pas été le cas, nous n’aurions pas fait ce gros deal pour l’obtenir. Mais de là à savoir qu’il deviendrait MVP et qu’il ferait tout ce qu’il a fait…
D’ailleurs il avait été beaucoup critiqué lors de son année rookie…
C’est vrai. Il aimait Dallas alors que Dallas ne l’aimait pas. Ses deux premières années dans la ligue ont vraiment été très très difficiles. Je pense que ces deux années ont contribué plus que tout autre chose à faire de lui ce qu’il est devenu aujourd’hui.
Quand vous êtes dans ce type de situation, que vous perdez, que vous êtes critiqué tous les soirs, que vous êtes jeune et que vous arrivez du fin fond de l’Allemagne pour vous retrouver sur cette scène mondiale qu’est la NBA avec tous les meilleurs athlètes du monde, il y a forcément une période d’adaptation.
Mais il a eu de très bons coéquipiers, Steve Nash notamment, et puis il y avait mon père (Don Nelson, le coach des Mavs à l’époque) qui l’a mis dans de bonnes conditions pour avoir du succès. Mais après la deuxième année, au lieu d’avoir les Mavericks comme locomotive de Dirk, c’est Dirk qui servait de locomotive aux Mavericks. (rires)
Son image a changé ces dernières années et il est maintenant apprécié dans tous les États-Unis. Ça doit vous faire plaisir, non ?
J’ai envie de dire à tous ces gens qui le découvrent seulement maintenant : « Où étiez-vous pendant tout ce temps ? » Vous savez, nous avons été témoins de cet amour pour Dirk depuis sa troisième année ici.
Et à Dallas, nous avons vraiment été gâtés de l’avoir et de le voir grandir et progresser au fil des années. Mais ça doit être comme de vivre avec un grand acteur. Quand on vit avec, on a tendance à oublier que c’est quelqu’un d’exceptionnel. Nous avons juste été vraiment gâtés.
Avoir Dirk en fin de match, à quel point cela aide votre équipe ?
Dirk a su élever son jeu à un tout autre niveau dans ces playoffs. Et pour moi, cela est juste dû au fait que lui, Jason Kidd et Jason Terry comprennent que nous sommes dans une situation vraiment unique. Nous avons déjà été dans la même position par le passé, mais cette occasion nous avait été enlevée.
Je pense qu’ils comprennent que cela n’arrive pas souvent et ils veulent donc en tirer profit au maximum.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Dallas