De retour en Europe depuis 2019, à Milan, après son expérience à San Antonio, Ettore Messina est inquiet. Pas nécessairement pour son équipe mais pour l’avenir de l’Euroleague par rapport à la NBA.
Pourquoi ? Parce que l’entraîneur remarque bien que de nombreux talents s’envolent, très jeunes, vers les États-Unis ou l’Australie, comme Alexandre Sarr par exemple, plutôt que de rester en Europe pour se développer avant de faire le grand saut.
« Selon moi, pendant des années, on a perdu une occasion de mettre en place une relation profonde avec la NBA », commente le quadruple vainqueur de l’Euroleague pour Eurohoops. « Je ne sais pas si la NBA est un adversaire ou un allié, mais ce n’est pas le sujet. J’ai toujours pensé qu’on devait tout faire pour que les jeunes joueurs restent en Europe, et je ne parle pas de Luka Doncic ou Nikola Jokic. »
L’Euroleague n’est pas assez attractive
Pour illustrer son propos, Ettore Messina pense à un ancien joueur, avec lequel il a remporté l’Euroleague en 2001, avant que ce dernier ne brille en NBA.
« Manu Ginobili est parti à 25 ans, après s’être imposé comme un des meilleurs joueurs d’Europe, en suivant l’exemple des anciens avant lui », rappelle le technicien italien. « On devrait pouvoir garder les joueurs qui ont été draftés, avec l’idée de les aider à grandir dans une ligue qui a beaucoup à offrir. Au lieu de ça, au fil des années, l’objectif pour rejoindre la NBA, c’était la G-League ou même la NBL. »
L’ancien assistant de Gregg Popovich chez les Spurs n’en veut pas aux jeunes et comprend pourquoi ils cèdent aux sirènes de la NBA. Il pense surtout à l’Euroleague, qui perd en sang neuf.
« Il faut qu’on parle de ce sujet, d’abord chez nous et ensuite avec la NBA. Il faut le faire maintenant, sinon on continuera de voir des jeunes partir immédiatement, attirés par l’opportunité économique. Si vous êtes un joueur intéressant et que vous pouvez signer un « two-way contract », qui reste un contrat important, vous prenez. C’est un problème de développement. Sans ça, il est probable qu’on se transforme en une ligue de haut niveau uniquement composée de joueurs référencés. »