Ce lundi, pour le deuxième été de suite, un entrainement de l’équipe de basket de USC a été interrompu à cause d’une urgence médiale : car un après son coéquipier Vincent Iwuchukwu, Bronny James a lui aussi été victime d’un arrêt cardiaque.
Emmené au plus vite à l’hôpital, après que le staff médical des Trojans lui ait administré les premiers secours, le fils de LeBron James a déjà quitté les soins intensifs et se trouve actuellement dans un état stable. Une excellente nouvelle, compte tenu de la gravité de son accident, qui met cependant en lumière l’importance cruciale de la bonne exécution des premiers secours.
Pour Michael Ackerman, un cardiologue de la très réputée Mayo Clinic, ces premiers secours, administrés « avec brio » par le staff médical de USC selon lui, sont d’ailleurs la raison pour laquelle Bronny James a passé si peu de temps en soins intensifs, une fois à l’hôpital, et pour laquelle Vincent Iwuchukwu est toujours en vie et a pu rejouer au basket cette saison.
« Si vous ne ramenez pas le coeur à son rythme normal, la victime ne va pas s’en sortir. Et vous n’avez que quelques maigres minutes pour le faire », explique Shephal Doshi, directeur de l’électrophysiologie cardiaque et de la stimulation au Providence St. John’s Health Center de Santa Monica. De son côté, le docteur Cheng Han-Chen ajoute qu’au bout « de quelques minutes sans irrigation du cerveau par le sang, le cerveau est endommagé. Chaque seconde est importante. C’est à cela que servent les défibrillateurs. »
Des défibrillateurs justement utilisés par le staff médical des Trojans, « face à une situation de vie ou de mort » rappelle Andy Enfield, le coach de USC, sur Vincent Iwuchukwu l’an passé, et sans doute aussi sur Bronny James.
Quelles explications, quelle suite ?
Mais malgré le soulagement de savoir que Bronny James est dans un état stable, des interrogations demeurent forcément. Il faut désormais comprendre, si tant est qu’une réponse existe, comment, au sein de la même équipe à un an d’intervalle, deux joueurs de 18 ans aient été victimes du même accident.
« Est-ce juste de la mauvaise chance ? Ou est-ce quelque chose qu’ils auraient pu détecter en passant des tests ? On ne peut rien supposer présentement, mais il est certain qu’on y verra plus clair une fois que Bronny James aura passé des tests cardiaques », assure en tout cas Shephal Doshi. « Ils sauront très vite la cause. »
Une défaillance de la vigilance du staff médical de USC est donc envisageable… tout comme l’est le scénario d’un gros coup de malchance, deux années de suite.
« De nombreux survivants d’un malaise cardiaque auraient pu passer des tests dix minutes avant de s’effondrer, et l’écran n’aurait rien indiqué », relativise en effet Mickael Ackerman, qui ajoute que chez les victimes de malaise cardiaque âgées de 1 à 25 ans (5 000 à 10 000 évènements du genre aux Etats-Unis chaque année), seule une personne sur 200 possède une prédisposition génétique à subir un tel accident…
En somme, il est donc complexe, sans recul, de définir avec exactitude la raison de l’arrêt cardiaque de Vincent Iwuchukwu et de Bronny James, à un an d’intervalle sur le campus de USC. Tout comme il est maintenant complexe de juger si un retour à la pratique du basket sera possible pour le second.
Vincent Iwuchukwu avait en tout cas réussi à revenir six mois après son accident, après s’être fait implanter dans la poitrine un défibrillateur automatique implantable (DAI) pour surveiller son rythme cardiaque.
Peut-être que Bronny James, après une batterie de tests, devra lui aussi se faire implanter ce défibrillateur automatique. En attendant un diagnostic, l’optimiste est en tout cas permis : deux cardiologues ont assuré au Los Angeles Times que la vitesse à laquelle Bronny James était sorti des soins intensifs laissait supposer que ses chances de reprendre le basket étaient « très prometteuses »…