La saison à Chalon-sur-Saône qui a mis Udonis Haslem sur le chemin de la « Heat Culture »

Comme il l’a récemment expliqué à Andscape, Udonis Haslem se considère comme la définition même de la « Heat Culture ». Il faut dire que « UD » fait partie des meubles. Arrivé à Miami en 2003, comme un joueur du bout du banc, il s’est fait sa place dans la rotation, comme titulaire, aux côtés d’un autre rookie nommé Dwyane Wade. Il va prendre sa retraite vingt saisons plus tard, avec sept Finals au compteur et au moins trois bagues de champion.

Mais avant de recevoir le surnom de « Mister Miami », Udonis Haslem a dû passer par des étapes compliquées. Après une belle carrière universitaire à Florida, il n’a ainsi pas été drafté en 2002. Les franchises NBA le trouvaient en effet trop petit (1m98) et trop lourd (140 kg) pour pouvoir jouer dans la ligue. Il a tout de même participé à la Summer League avec Atlanta, avant de se faire couper avant le début de la saison.

Il a alors rebondi en Pro A, du côté de Chalon-sur-Saône, alors coaché par Greg Beugnot. Le choc culturel fut grand mais Udonis Haslem avait déjà la force de caractère qui l’a rendu si essentiel à Miami.

« Je me suis donné une soirée pour me plaindre. Une soirée avec une bouteille de cognac » nous a-t-il raconté avant l’entrainement du Heat dans la Ball Arena, samedi. « Le lendemain, je me suis mis au boulot et je n’ai jamais regardé en arrière… »

« Pour vous dire, je suis même resté sur le fuseau horaire américain quand j’étais en France. Je dormais toute la journée et j’étais debout toute la nuit »

Nous lui avons alors demandé s’il se souvenait de sa mentalité en débarquant dans une ville de 45 000 habitants de Bourgogne.

« Oui, évidemment que je m’en souviens. Ma mentalité, c’était de me dire que ce n’était qu’un arrêt qui allait m’aider à m’amener vers mon objectif, qui était la NBA. À aucun moment, je n’ai pensé que j’allais rester en France ou en Europe pour le reste de ma carrière » nous explique-t-il avant de nous rappeler un détail digne d’un film hollywoodien. « Pour vous dire, je suis même resté sur le fuseau horaire américain quand j’étais en France. Je dormais toute la journée et j’étais debout toute la nuit. J’avais vraiment conditionné mon esprit à penser que c’était simplement un détour, et que j’allais revenir aux Etats-Unis après une saison. »

Pour atteindre son objectif, Udonis Haslem est allé au charbon et s’est construit une éthique de travail et une volonté qui l’ont suivi pendant toute sa carrière.

« Je ne me suis pas plaint une seule fois. Je me suis mis au régime. Je me strappais moi-même les chevilles. Rien ne pouvait me faire dévier de mon objectif. »

L’Élan Chalon ne réalisera pas une saison mémorable (11e de Pro A, 11 victoire – 19 défaites), mais celle-ci sera bien charnière pour Udonis Haslem. Son régime lui fit en effet perdre 23 kilos et il termina meilleur marqueur et rebondeur de son équipe, et deuxième meilleure rebondeur du championnat.

Le reste de l’histoire est connu. « Je me souviens quand j’ai fait mon essai pour signer à Miami » nous raconte-t-il avec un grand sourire. « Je suis rentré dans la salle, il y avait 50 joueurs, et ils allaient en garder un seul ! »

« Heat Culture », made in Chalon.

Propos recueillis à Denver.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.