Peu de suspense au premier tour des playoffs à l’Ouest, dans les séries entre Denver et Minnesota (4-1) ainsi que Phoenix et LA Clippers (4-1). Qualifiés sans trembler pour la suite de la compétition, Nuggets et Suns se retrouvent donc en demi-finale de conférence et, l’un comme l’autre, ils ont besoin de se tester, et gagner, contre un adversaire de renom pour s’ériger en candidat crédible au sacre final.
Sur le papier, il est difficile de désigner un favori, mais à peine deux ans après avoir éliminé Denver en demi-finale de conférence, Phoenix semble davantage tenir la corde, dans le sillage de son duo Kevin Durant – Devin Booker. Épaulés notamment par Chris Paul et Deandre Ayton, les deux scoreurs fous de l’Arizona commencent à trouver leurs marques l’un à côté de l’autre et un tel duo peut, comme contre les Clippers au tour précédent, débloquer un match à lui seul et aider à naviguer en eaux troubles.
En face, la meilleure équipe de l’Ouest en saison régulière aura fort à faire pour, d’une part, tenir son rang et, d’autre part, résister à la furia offensive de ces Suns. Sous l’impulsion de Nikola Jokic et Jamal Murray, ainsi que de leur avantage du terrain, les Nuggets ont des arguments à faire valoir mais tout porte à croire qu’il s’agit de leur moment : celui qui doit finir de convaincre les plus sceptiques qu’ils ont la carrure d’un prétendant au titre.
PRÉSENTATION DES NUGGETS
Les titulaires : J. Murray, K. Caldwell-Pope, M. Porter Jr, A. Gordon, N. Jokic
Les remplaçants : R. Jackson, I. Smith, B. Brown, C. Braun, P. Watson, Je. Green, V. Cancar, Z. Nnaji, T. Bryant, D. Jordan
Absents : C. Gillepsie
Le coach : M. Malone
Ne serait-ce pas là le meilleur effectif jamais assemblé par Denver autour de Nikola Jokic ? Le cinq de départ est aussi équilibré que costaud avec trois –voire quatre– joueurs de calibre All-Star, quelques défenseurs ont été recrutés (Kentavious Caldwell-Pope et Bruce Brown) et la « trade deadline » a permis d’enregistrer les arrivées de solides rotations (Thomas Bryant et Reggie Jackson). Sauf que le banc n’est toujours pas le plus influent qui soit, l’ensemble ne respire pas tout le temps la sérénité et on se pose encore certaines questions quant aux chances des Nuggets contre des « contenders ». En ce sens, défier Phoenix représente un test idéal…
POINTS FORTS
– L’axe Jamal Murray/Nikola Jokic. Le premier tour face aux Wolves l’a confirmé : entre un Murray qui semble né pour les batailles de fin de saison et qui parvient à élever son niveau de jeu au meilleur moment, ou un Jokic au sommet de son art et de son basket, les Nuggets peuvent s’appuyer sur un duo de très, très grande classe et qui peut faire tourner beaucoup de monde en bourrique. D’autant plus important quand on sait que Kevin Durant et Devin Booker, pour ne citer qu’eux, se présentent face à Denver et le salut des hommes de Michael Malone dans cette série passera forcément par ce tandem.
– Le bilan dans les grands rendez-vous. Face aux autres équipes du Top 6 de la conférence Ouest, les Nuggets possèdent un bilan de 13 victoires et 4 défaites. La preuve que les hommes de Michael Malone sont capables d’élever leur niveau de jeu quand l’adversaire est de taille et cela tombe bien : chaque match de playoffs est une affiche, donc les excès de confiance ne sont guère fréquents, alors que l’on a parfois vu Denver se faire surprendre par les moins bons élèves de la ligue. Autre élément important, ce bilan de 25-16 dans le « clutch » qui démontre la capacité des coéquipiers de Nikola Jokic à briller dans le « money time ».
POINTS FAIBLES
– Un banc trop discret en playoffs. Quelque chose nous dit que la bataille des remplaçants vaudra son pesant d’or dans cette série, car les Nuggets ne sont, comme les Suns, pas réputés pour disposer d’une « second unit » de qualité. Malgré des profils comme Reggie Jackson, Bruce Brown, Christian Braun, Jeff Green, Vlatko Cancar ou encore Thomas Bryant et DeAndre Jordan, les hommes de Michael Malone peinent à inverser positivement le cours d’un match sans leurs titulaires. Bien sûr, ces derniers récoltent la quasi totalité des minutes en playoffs, mais quand ils se reposent, il est important de pouvoir tenir et/ou accélérer.
– Quelles références en playoffs ? Si l’on excepte le contexte particulier de la « bulle » d’Orlando, qui leur avait permis de se qualifier en finale de conférence en remontant deux retards de 3-1 (mais sans avantage du terrain), les Nuggets n’ont passé que deux tours de playoffs sous l’ère Nikola Jokic. Entre blessures et limites collectives, Denver n’a jamais vraiment pu aborder une campagne de playoffs en pleine possession de ses moyens et il nous arrive encore de nous demander si ce groupe, parfois fragile, est à prendre réellement au sérieux ou si ce n’est toujours qu’une équipe de saison régulière. La réponse ne devrait pas tarder…
PRÉSENTATION DES SUNS
Les titulaires : C. Paul, D. Booker, J. Okogie, K. Durant, D. Ayton
Les remplaçants : C. Payne, L. Shamet, D. Lee, T. Ross, T. Craig, T. Warren, I. Wainright, D. Bazley, J. Landale, B. Biyombo
Absents : /
Le coach : M. Williams
En se séparant de Mikal Bridges, Cam Johnson, Jae Crowder ou Dario Saric pour laisser place à Kevin Durant en cours de saison, les Suns ont frappé un grand coup et fait automatiquement grimper leurs chances de titre. Pas de quoi les ériger, cependant, en grandissimes favoris, car leur vécu collectif n’est pas à le même que celui d’autres prétendants. Il n’empêche que les présences de « KD », Devin Booker, Chris Paul ou Deandre Ayton suffisent à faire de Phoenix un candidat sérieux au trophée, malgré un banc qui n’a pas donné satisfaction au premier tour (ou qui n’en a pas eu l’occasion…).
POINTS FORTS
– Une force de frappe impressionnante. Aucune équipe dans la ligue ne peut se targuer d’avoir un quatuor aussi puissant, complet et même complémentaire que celui des Suns : Kevin Durant, Devin Booker, Chris Paul et Deandre Ayton. Ensemble, les quatre joueurs majeurs de Phoenix affichent un bilan de 12-1 et leurs faiblesses se font, d’une part, rares et sont, d’autre part, pas si faciles à exploiter. De chaque côté du parquet, le potentiel des hommes de Monty Williams parait illimité –ou presque– et, pour les gêner, il faudra les pousser à ne pas compter sur le trio Durant/Booker/Paul, mais forcer leurs coéquipiers à ne plus se cacher.
– Un groupe taillé pour gagner. Sans Kevin Durant, mais avec Chris Paul, Devin Booker et Deandre Ayton, les Suns avaient déjà des arguments à faire valoir pour aller loin en playoffs, atteignant les Finals il y a deux ans avant de terminer avec le meilleur bilan de la ligue un an plus tard. Mais avec un double MVP des Finals désormais dans leurs rangs, les hommes de Monty Williams peuvent se projeter sereinement et s’imaginer finir champions pour la toute première fois, d’ici deux mois. Histoire de valider le récent coup de poker de Matt Ishbia et James Jones ?
POINTS FAIBLES
– La fragilité. Certes, les Suns sont effrayants sur le papier, mais il existe des failles dans cette équipe. À commencer par l’aspect physique, puisque les vétérans Kevin Durant et Chris Paul ne sont pas réputés pour leur robustesse depuis quelques années, alors que Devin Booker et Deandre Ayton sont également susceptibles de passer par la case infirmerie quand il ne faut pas. Au vu des temps de jeu de Durant (44), Booker (43) et Paul (39) au premier tour, on peut d’ailleurs se poser des questions sur leur faculté à enchaîner et garder le même niveau de performance, si une série de playoffs s’étire un peu trop et que le banc déçoit.
– Le manque de vécu. Ces Suns « new look » sont plutôt séduisants depuis l’arrivée de Kevin Durant, mais leur groupe a été récemment assemblé et, en playoffs, cela pourrait leur jouer des tours contre une équipe qui, elle, ne manque pas d’automatismes. Surtout si celle-ci les contraint à faire front collectivement pour se tirer d’une situation périlleuse. En général, ces moments plus délicats permettent de savoir ce dont est fait un vestiaire et ce que ses joueurs ont dans le ventre mais, jusqu’à présent, on ignore toujours qui sont vraiment les hommes de Monty Williams : un favori évident ou un outsider limité ?
LA CLÉ DE LA SÉRIE
– Contenir l’attaque de Phoenix. Avec Kevin Durant, Devin Booker ou Chris Paul, sans oublier Deandre Ayton, les Suns ont de quoi faire mal à n’importe quel adversaire et on se demande s’il est réellement possible de mettre en échec une telle armada. Diminués, les Clippers n’ont pas réussi et les Nuggets, globalement sérieux en défense au premier tour, ne devront pas se rater pour ralentir les hommes de Monty Williams, car c’est bien sur le plan défensif (à mi-distance et sur « pick-and-roll »…) que devrait se jouer cette série. À Aaron Gordon, Kentavious Caldwell-Pope, Bruce Brown ou encore Jeff Green d’assurer dans ce domaine.
SAISON RÉGULIÈRE
Égalité 2-2
– 25 décembre : Denver – Phoenix (128-125)
– 11 janvier : Denver – Phoenix (126-97)
– 31 mars : Phoenix – Denver (100-93)
– 6 avril : Phoenix – Denver (119-115)
VERDICT
Même si les Suns ne possèdent pas l’avantage du terrain dans cette série, on les imagine cependant un poil plus armés pour aller au bout que les Nuggets, tactiquement, techniquement et mentalement. En ce sens, même s’ils n’ont pas forcément rassuré face aux Clippers, les coéquipiers de Kevin Durant et Devin Booker nous semblent en mesure de faire craquer ceux de Nikola Jokic et Jamal Murray sur la durée.
D’une part, car leur force de frappe offensive est sans égal en NBA et que leur maîtrise à mi-distance ou sur « pick-and-roll » aura du mal à être contenue par la franchise du Colorado. D’autre part, car l’expérience de leurs cadres doit leur permettre de combler le manque de profondeur de leur effectif, alors que Deandre Ayton a le profil pour gêner le « Joker » serbe des Rocheuses, comme le prouve son historique face à lui.
Bien sûr, Denver sait que sa défense se devra d’être irréprochable pour prendre le contrôle de cette série, mais on doute de Nikola Jokic, Jamal Murray ou encore Michael Porter Jr. dans ce secteur et, face à des attaquants comme Kevin Durant, Devin Booker ou Chris Paul, ces lacunes risquent de vite s’avérer problématiques. À Phoenix d’appuyer très tôt dessus pour imposer son empreinte sur cette demi-finale de conférence, indécise au possible et qui a des allures de Finals avant l’heure.
Phoenix 4-2
CALENDRIER PLAYOFFS
Game 1 : à Denver, samedi 29 avril (02h30, dans la nuit de samedi à dimanche)
Game 2 : à Denver, lundi 1er mai (04h00, dans la nuit de lundi à mardi).
Game 3 : à Phoenix, vendredi 5 mai (04h00, dans la nuit de vendredi à samedi).
Game 4 : à Phoenix, dimanche 7 mai (02h00, dans la nuit de dimanche à lundi).
Game 5* : à Denver, mardi 9 mai (à déterminer, dans la nuit de mardi à mercredi).
Game 6* : à Phoenix, jeudi 11 mai (à déterminer, dans la nuit de jeudi à vendredi).
Game 7* : à Denver, dimanche 14 mai (à déterminer, dans la nuit de dimanche à lundi).
* Si nécessaire.