« Le public nous siffle et c’est mérité ». C’est en substance ce qu’a déclaré Jason Kidd après la défaite de cette nuit face aux Hornets. Pour le coach des Mavericks, ils auraient même dû siffler dès le premier quart-temps… Pour lui, ses joueurs ne font pas les efforts nécessaires pour gagner, et il regrette un manque évident de motivation. Pourtant, il y a les playoffs au bout, mais les Mavericks sont sur le point de tout gâcher avec cette 11e place.
Le plus inquiétant, c’est que Luka Doncic en a perdu son sourire, et même peut-être son basket. Il passe son temps à contester les décisions arbitrales. Il l’a toujours plus ou moins fait, mais désormais, c’est systématique ! Pour lui, la frustration a pris le pas sur le reste, et elle ne vient pas uniquement du sportif…
Luka Doncic se contente d’être sur le terrain…
« Je pense qu’on peut le voir sur le terrain… Parfois, j’ai l’impression que ce n’est pas moi… Je me contente d’être sur le terrain. J’avais l’habitude de m’amuser, de sourire sur le terrain, mais c’est devenu tellement frustrant pour de nombreuses raisons, et pas seulement à cause du basket ».
On n’en saura pas plus… mais c’est clair que Luka Doncic ne prend plus de plaisir sur le terrain. Il est devenu une caricature de lui-même à râler en permanence. Et comme il perd deux, trois secondes à se plaindre, il ne revient pas en défense.
« Il faut se battre, il faut se donner à fond » poursuit-il. « Ce n’est que ça… On doit prouver qu’on est motivé et ça commence par moi. Je dois me comporter en leader, en étant meilleur, en me donnant à fond. Cela dépend de moi. »
Et qu’en pense Kyrie Irving, la recrue fracassante du mois dernier ? Depuis qu’il est arrivé, le bilan est largement négatif : 7 victoires en 19 matches. Et quand il est associé à Luka Doncic, cela donne trois victoires pour sept défaites. Contrairement à son coach, il ne comprend pas les sifflets du public.
« Si les fans veulent prendre ma place, qu’ils le fassent »
« Et alors ? Et alors ? Voilà ce que je ressens… » répond-il à propos de la réaction du public. « J’ai vécu à New York, je sais ce que c’est. On veut évidemment bien jouer, mais il n’y a que cinq personnes sur le terrain qui peuvent jouer pour les Mavericks. Si les fans veulent prendre ma place, qu’ils le fassent. Il leur faudra des années de travail pour en arriver à ce niveau. Mais nous ne devons pas nécessairement nous focaliser sur les sifflets. Nous devons nous concentrer sur nos performances et sur le fait d’être solidaires, les uns envers les autres. »
Pour Kyrie Irving, l’équilibre est trop fragile dans cette formation. « Nous sommes un groupe très équilibré les jours où j’ai l’impression que nous produisons les meilleurs efforts. Mais les soirs où l’énergie faiblit, quand nous ne débutons pas bien, quand l’attaque ne fonctionne pas ou que les gars ne réussissent pas leurs tirs, il peut y avoir des tiraillements émotionnels qui peuvent dicter l’issue des matchs. Nous sommes encore en train de nous découvrir mutuellement, de nous habituer à nos efforts, à nos attitudes et à notre tempérament. Et c’est pour de vrai. C’est dans la nature humaine… Que les gens le croient ou pas, mais dans le basket, la frontière est très mince entre gagner des matchs et faire en sorte que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, et perdre des matchs, que l’on se déchire et que l’on se pointe du doigt les autres. »