Encore une sortie prématurée pour Kentucky… Éliminés au premier tour la saison passée, les Wildcats de John Calipari ont à peine passé un tour supplémentaire cette saison, avant de tomber face aux Wildcats de Kansas State (75-69).
Dans une rencontre très équilibrée et disputée pendant 38 minutes, la bascule s’est ainsi faite dans les deux dernières minutes, quand Ismael Massoud et Keyontae Johnson plantaient chacun un énorme tir primé pour donner deux possessions d’avance à leur troupe.
Mais la star du match et l’artisan principal de la victoire des Wildcats (contre les Wildcats…) était assurément le meneur de poche Markquis Nowell, qui a joué les 40 minutes et a disséqué la défense de Kentucky avec ses 27 points et 9 passes, éclipsant la performance XXL d’Oscar Tshiebwe, auteur de 25 points et 18 rebonds pour Kentucky.
« On a des sacrés gars dans cette équipe » lançait Jerome Tang, qui rejoint donc le « Sweet Sixteen » du tournoi NCAA dès sa première année en tant que « head coach », alors même que Kansas State pointait seulement à 14 victoires et 17 défaites la saison dernière. « On peut parler tant qu’on veut de mon staff, de tous un tas de trucs techniques. Au bout du compte, pour gagner, il faut des durs à cuire. Et on en a. »
Du côté de John Calipari, beaucoup de regrets au regard de la physionomie du match, notamment dominé dans les grandes largeurs par son équipe dans le domaine du rebond offensif (19 prises à 4).
Mais les 16 pertes de balle et l’inefficacité globale en attaque de ses joueurs (41% aux tirs), à l’image d’Antonio Reeves qui se trouait totalement (5 points à 1/15 aux tirs) alors qu’il avait très bien joué au premier tour (22 points à 8/18 aux tirs), furent trop compliquées à surmonter, particulièrement dans le « money-time » quand les joueurs Kansas State, eux, marquaient de leur côté les tirs importants…
« Une fin amère » résumait ainsi « Coach Cal ». « Nos gars se sont donnés à fond, même si certains n’ont pas réussi à peser en attaque comme ils en avaient l’habitude. Mais ce sont les aléas de ce tournoi. On ne peut pas marquer tous les tirs, mais il ne faut certainement pas tous les rater. »
Prochaine échéance pour Kansas State ? Un troisième tour alléchant contre Michigan State. Deux équipes qui semblent en confiance et parées à produire un « run » jusqu’au carré final…
Michigan State (#7), le « contender » dans l’ombre ?
Un peu le dernier des Mohicans version NCAA, après les retraites successives des mythiques Roy Williams, Jay Wright, Mike Krzyzewski et Jim Boeheim au cours des 48 derniers mois, Tom « Mister March » Izzo n’en a lui pas fini avec sa carrière sur les bancs du circuit universitaire.
Et hier, pour la 15e reprise en 25 saisons, le deuxième meilleur ratio de tous les temps, le coach de Michigan State a qualifié ses Spartans pour le troisième tour du tournoi NCAA, après une superbe victoire au forceps face à Marquette (69-60), champions de la Big East et tête de série #2 dans la région East.
Bataille intense, la rencontre, à couteaux tirés tout du long, trouvait son issue dans les trois dernières minutes, quand l’habituelle paire de leaders offensifs composée de AJ Hoggard (13 points, 3 rebonds et 4 passes) et surtout de Tyson Walker (23 points, 2 rebonds et 2 passes) alimentait un 13-5 décisif pour boucler la rencontre et assommer définitivement les Golden Eagles. Déjà très solide lors de la première manche, Joey Hauser apportait une nouvelle fois un volume de jeu précieux avec ses 14 points et 10 rebonds.
Et comme lors de leur rencontre du première tour, les Spartans trouvaient le chemin du succès en s’appuyant sur leur défense, qui forçait 16 pertes de balle de Marquette, dont 11 en seconde en mi-temps, pour 19 points marqués sur ces ballons perdus !
« Ça a été une longue année » se remémorait un Tom Izzo, épuisé après ce match intense et surtout ému, le souvenir encore douloureux de la fusillade meurtrière qui coûtait la vie à trois étudiants de l’université et secouait le campus d’East Lansing, le mois dernier, en tête. « Autant vous dire que je suis ravi pour mes gars. »
Et Coach Izzo de prendre ensuite pleinement conscience, et de savourer, après les éliminations prématurées de Purdue (#1), Duke (#5), Kentucky (#6) et donc de Marquette (#2), du boulevard de ses Spartans désormais ouvert vers le « Final Four » dans la région East…
« Nous n’avons pas encore fini de danser » lançait-il ainsi, en référence au surnom de « Big Dance » du tournoi. « Mais peu importe qui on joue, quand on joue, où on joue, nous serons prêts et ce sera un sacré match, et j’ai hâte » ajoutait-il, alors que Michigan State défiera maintenant l’excellente équipe de Kansas State (#3) au « Sweet Sixteen ».
Une année sans pour les « Blue Bloods »
North Carolina n’est même pas qualifié pour le tournoi cette année, alors que Kansas (#1), Kentucky (#6) et Duke (#5) ont chacun perdu au second tour ce weekend (contre Arkansas, Kansas State et Tennessee respectivement) : comme il y a deux ans, et pour la troisième fois seulement depuis 1980, il n’y aura ainsi aucun « Blue Blood » au troisième tour de la « March Madness » !
Le tournoi cette année se déroule donc sous le signe du renouvellement, et c’est d’ailleurs bien simple : parmi les équipes encore en lice, seuls Michigan State (Tom Izzo en 2000) et Baylor (Scott Drew en 2021) sont coachés par un tacticien ayant déjà remporté un titre par le passé. Toutes les autres équipes sont portés par des tacticiens en quête d’un premier sacre. Une nouvelle ère sur le circuit universitaire…
Baylor (#3) coule sous les assauts de Ryan Nembhard et Creighton (#6)
Pour la deuxième année de suite après leur titre en 2021, les Bears de Scott Drew tombent au second tour. Après North Carolina la saison dernière, c’est donc cette fois Creighton qui fait tomber Baylor (85-76).
Dans le sillage d’un Ryan Nembhard absolument étincelant avec ses 30 points (8/13), 2 rebonds, 2 passes et 2 interceptions, les Bluejays ont passé une soirée très agréable en attaque, conclue collectivement à 47% aux tirs, dont 46% derrière l’arc !
« Le cercle me semblait immense ce soir » plaisantait d’ailleurs le frère d’Andrew, le rookie des Pacers, alors qu’Adam Flagler, l’arrière de Baylor, portait lui logiquement le discours opposé, regrettant que « [les Bears] n’aient pas su obtenir davantage de stops défensifs. »
« On se moque de qui se dresse contre nous car on respecte tout le monde. Et au final, on pense que nous sommes la meilleure équipe du pays. » concluait le meneur de Creighton, qui avec sa troupe se préparent à un match piège au troisième tour, contre la belle surprise Princeton et sa tête de série #15.