Lors de sa première saison pleine avec les Spurs, en 1997/1998, Gregg Popovich avait remporté 56 matches. Un total que Stephen Silas, après presque trois saisons et 219 matches dirigés, n’a toujours pas encore atteint ! Le coach des Rockets n’a en effet que 52 victoires à son compteur et personne, avec autant de rencontres (219) sur un banc, ne possède un plus faible bilan…
De son côté, l’entraîneur des Spurs, légende de la NBA, a cinq bagues de champion aux doigts et aucun tacticien n’a remporté plus de parties dans l’histoire de la ligue. Il est donc clairement sur une autre planète que son homologue de Houston.
Pourtant, cette saison, ils vivent dans la même région, les bas-fonds de la conférence Ouest, et font face aux mêmes problématiques.
« Je lui donnerais le même conseil qu’à moi-même », expliquait Gregg Popovich, dans les colonnes du Houston Chronicle. « De la patience, mettre en place les standards, rendre les joueurs responsables et apprendre. C’est facile de sauter les étapes si on est impatient. De vouloir aller à la deuxième case, sans passer par la première. Il ne faut pas faire ça. La patience est probablement le facteur le plus important pour respecter le calendrier et ne laisser personne derrière. »
La patience, la vertu première
Silas, qui a battu deux fois Popovich le week-end dernier, dresse le même parallèle que celui qu’il considère comme « le meilleur coach de l’histoire ».
« Ils ont vécu des séries de défaites, ont eu des joueurs blessés et le groupe est très jeune », liste-t-il. « Donc oui, on traverse à peu près les mêmes choses. La patience, c’est la clé pour nous deux. Mais c’est très difficile d’être patient. On veut tout et tout de suite. On veut que l’apprentissage se fasse très vite. On veut que les joueurs qui vivent leurs premières saisons jouent comme des anciens, et ils ressentent cette tension. »
Une des différences entre les deux coaches, c’est évidemment le stade de leur carrière et leur rapport aux défaites. Stephen Silas n’a pas encore trois saisons sur les bancs et a toujours connu des saisons moroses, avec peu de succès. Gregg Popovich, lui, futur Hall of Famer, a connu les sommets, les triomphes et les grands joueurs.
C’est pourquoi, d’après le coach des Rockets, le champion olympique de Tokyo a les armes pour évoluer dans le bon sens avec ses jeunes Spurs.
« Il sait s’adapter », remarque Stephen Silas. « Quelle que soit la situation, il trouvera une solution, que ce soit pour mettre en place une équipe en small-ball ou, au contraire, avec plus d’intérieurs. Peu importe l’effectif, c’est un génie pour en sortir la meilleure version possible. C’est ce que les entraîneurs cherchent tous à faire avec leur groupe. Il est aussi incroyablement honnête avec les joueurs, il se soucie d’eux. Je pense que tous les coaches peuvent s’inspirer de Pop, de ce qu’il a fait depuis des années. »