Les problèmes des Hawks ne se limitent pas à Nate McMillan

Promu il y a deux ans pour remplacer Lloyd Pierce en tant qu’entraîneur des Hawks, Nate McMillan est à son tour licencié. Une issue finalement logique par rapport aux résultats sportifs et aux bruits en interne.

Avec un bilan de 29 victoires pour 30 défaites, les Hawks sont arrivés au All-Star Break avec un bilan négatif. Ils ont perdu leurs deux derniers matchs avant la pause, face aux Hornets et aux Knicks, et pointent désormais à la 8e place de la conférence Est. Après ces deux défaites consécutives avant le All-Star Break, Landry Fields, GM des Hawks, avait déjà fait part de son impatience envers les performances de l’équipe dirigée par Nate McMillan.

« C’est quelque chose que je surveille. Je ne veux pas trop m’attarder sur les deux derniers matchs contre Charlotte et New York, mais ils ont été très importants et nous ne voyons pas assez de progrès ».

Alors que le licenciement de Nate McMillan était dans les tuyaux depuis un moment, le propriétaire Tony Ressler ainsi que le GM Landry Fields ont profité du break pour accélérer le processus. Ils ont tout de même préféré attendre la fin des festivités du All-Star Weekend avant d’officialiser la décision. Sans surprise, car au vu de la dynamique actuelle, Nate McMillan aurait probablement été licencié en fin de saison. Mais les dirigeants veulent se donner une chance de sauver celle-ci en accrochant une place en playoffs.

« J’ai senti que j’avais besoin de leur mettre le feu aux fesses » a déclaré Landry Fields au sujet des joueurs. « Nos objectifs n’ont pas changé cette saison ».

Une méthode qui ne passait plus

Après avoir réussi des débuts étincelants en guidant Atlanta jusqu’en finales de la conférence Est en 2021, Nate McMillan avait été confirmé en tant que coach. Mais son bilan sur les deux saisons suivantes (72-69) est décevant. Malgré un « roster » jeune et talentueux, les coéquipiers de Trae Young n’ont jamais trouvé de régularité.

Avec 733 victoires en saison régulière, Nate McMillan possède pourtant le 18e meilleur total de l’histoire de la NBA. Mais le coach admet qu’il est de la vieille école, et même s’il a essayé de s’adapter à la nouvelle génération, le technicien admettait que ses méthodes ne passaient pas toujours auprès des jeunes joueurs.

« Ce groupe à Atlanta est tellement jeune, et le joueur qu’on imagine à la tête de cette équipe, Trae (Young), est un très jeune joueur » expliquait-il. J’ai des enfants, et je coache des gars plus jeunes. Les cris, les hurlements, la négativité, ça ne marche plus. Je me suis donc adapté. J’ai changé à Indiana, et j’ai changé encore plus cette année. À cause des contraintes de l’année dernière, également. J’étais un gars qui misait beaucoup sur l’entraînement, sur les shootarounds, et vraiment ces deux dernières années, les équipes se sont éloignées des shootarounds à cause de la charge de travail et des stats avancées, qui expliquent que vous ne pouvez pas faire travailler ces gars aussi dur. C’était compliqué pour moi d’accepter ça. »

De plus, sa relation avec Trae Young était justement fortement fragilisée, pour ne pas dire fracturée. Et comme la défense globale n’a que peu progressé avec l’arrivée de Dejounte Murray (de la 26e à la 21e place) et que l’attaque a régressé (de la 2e à la 16e place), cela donne une équipe moyenne, coincée dans le ventre mou.

Une organisation interne chamboulée

Cette saison a aussi été marquée par des changements importants dans l’organigramme des Hawks. Travis Schlenk a ainsi provisoirement été poussé dehors alors que Landry Fields récupérait le contrôle des opérations basket. Trois autres membres des opérations de basket ont été virés par le propriétaire Tony Ressler. Kyle Korver, de son côté, a été nommé directeur général adjoint le 16 janvier, alors que l’équipe continuait à remodeler son « front office ».

Landry Fields et Kyle Korver travaillent avec le fils du propriétaire, Nick Ressler. Selon The Athletic, ce dernier aurait une influence extrêmement importante sur les choix sportifs de la franchise, validés par son père, notamment dans l’arrivée de Dejounte Murray ou encore les discussions autour d’un départ de John Collins, et ce malgré l’avis de Travis Schlenk avec lequel il a souvent été en désaccord. Ce qui aurait abouti à des problèmes de « salary cap », avec comme conséquence le départ forcé de Kevin Huerter.

Les Hawks vont désormais démarrer leurs recherches : « Nous sommes à la recherche d’une nouvelle voix pour le reste du chemin, et nous commençons notre recherche immédiatement et agressivement » a annoncé Landry Fields. « Nous nous donnons donc un avantage avec 23 matchs à jouer pour prendre de l’avance et voir si nous pouvons trouver quelqu’un qui nous convienne. Le développement est une priorité absolue pour nous, tout comme le caractère des entraîneurs et la responsabilité des joueurs, ainsi que la nécessité de placer notre attaque et notre défense dans le Top 10. C’est la seule façon pour nous de progresser sur le terrain ».

À noter que trois anciens assistants des Hawks seraient des candidats sérieux pour prendre le poste vacant laissé par Nate McMillan : Charles Lee, Kenny Atkinson et Quin Snyder. En attendant en tout cas de trouver un nouveau coach, c’est l’entraîneur adjoint Joe Prunty qui assurera l’intérim.