La NBA est de retour en France, l’occasion de retrouver plusieurs anciennes gloires tricolores, telles Joakim Noah qu’on a pu apercevoir du côté de Levallois, ou encore Kevin Séraphin et Ronny Turiaf entre autres.
Ce dernier a en l’occurrence pu revenir sur l’immigration grandissante de joueurs français en NBA, à laquelle il a participé au début des années 2000.
« On a réussi à envoyer au moins un joueur français à chaque Draft NBA ces dix dernières années », se félicite Ronny Turiaf dans Basketball Insiders. « C’est vraiment sympa de se souvenir d’où c’est parti avec Tariq Abdul-Wahad, Jérôme Moïso et tous ces gars avant nous. On a pris le relais et on l’a amené un peu plus loin. Maintenant, d’autre gars ont pris le bâton et continuent la course. C’est beau de voir cette évolution, à travers les compétences et le jeu qui changent. Les joueurs arrivent encore plus jeunes maintenant. On a une belle génération qui va arriver, le basket français est entre de bonnes mains. »
Pour Ronny Turiaf, le basket français fait clairement partie des meilleurs au monde. Il ne manque plus qu’à concrétiser ça avec un titre majeur, à l’échelle mondiale.
« Il n’y a qu’à voir la dernière finale des Jeux Olympiques entre la France et les Etats-Unis. On était au niveau. L’écart se réduit de plus en plus. C’est bien pour le basket car ça donne des matchs très compétitifs. Ça montre qu’on a un sport qui se joue partout dans le monde. Les Etats-Unis ont longtemps dominé le sport mais ça devient de plus en plus intéressant à suivre. »
« Il peut devenir un shooteur d’élite à sa taille »
L’avenir des Bleus semble en tout cas tout tracé, sur les épaules de Victor Wembanyama. Mais avant ça, Ronny Turiaf prévoit quand même que le jeune intérieur des Mets 92 devra connaître quelques difficultés à son arrivée en NBA.
« Le défi que va devoir affronter Victor, c’est la vitesse du jeu, et la répétition des matchs. Je ne crois pas qu’il soit habitué à enchaîner quatre matchs par semaine. Et en dehors du terrain, la culture américaine. Ce n’est pas comme la France, les gens se comportent différemment. Ce sont pour moi les premiers obstacles qu’il va devoir surmonter. Il parle déjà très bien anglais et il est déjà très bien entouré. »
Prototype de la « licorne » avec sa polyvalence et son profil surdimensionné, Victor Wembanyama fait forcément saliver les franchises américaines. Mais Ronny Turiaf le prévient qu’il lui faudra aussi un temps d’adaptation.
« Il peut encore être plus précis sur son tir et devenir un meilleur shooteur que ce qu’il est actuellement. Il peut devenir un shooteur d’élite à sa taille. Il n’est encore qu’un adolescent en termes de développement physique, il ne faut pas le brusquer non plus. Mais naturellement, il va prendre en maturité physique et ça devrait amener un autre aspect à son jeu, en plus fort et plus équilibré. Il pourra probablement mieux répondre aux demandes de la Ligue et aux demandes d’être une star NBA qui va beaucoup jouer chaque soir. »
« Je compare Killian Hayes à Chauncey Billups »
Durant sa carrière, avec et contre lui, Ronny Turiaf a côtoyé de sacrés noms du basket, dont Kobe Bryant, Dwyane Wade, LeBron James ou encore Stephen Curry. Mais il n’a pour autant jamais vu un tel spécimen…
« Sa façon de jouer est vraiment incroyable. Ce jeune homme joue au basket comme il faut, il prend les bonnes décisions neuf fois sur dix. C’est un bon coéquipier, qui est là pour son équipe et qui encourage tout le monde. Je l’ai vu jouer deux ou trois fois et il est vraiment unique en son genre ! Et je ne parle même pas de sa taille, ou de sa capacité à contrer tout ce qui bouge, mais quand j’ai vu les impondérables qu’il amène, c’est ça qui m’enthousiasme le plus chez lui. »
Sous le charme évident de Victor Wembanyama, Ronny Turiaf apprécie également la montée en puissance de Killian Hayes, qu’il pourra probablement saluer jeudi à l’AccorArena de Paris Bercy. Le meneur tricolore des Pistons a retrouvé la lumière après deux premières années très compliquées dans la Grande Ligue.
« C’est toujours intéressant d’entendre le mot de « bust », surtout quand on l’accroche à un gamin de 19 ou 20 ans. On est tellement dans la culture de la gratification instantanée qu’on veut que les gens réussissent immédiatement, du premier coup. Mais il est l’exemple typique qu’il faut de la patience. Il faut accepter de gérer les soucis en chemin. Très peu de joueurs arrivent tout de suite à avoir un impact. Prenez Chauncey Billups par exemple. Je le compare à lui car j’ai discuté de ça avec Chauncey. Il me racontait que les galères qu’il avait connues à Boston avaient été nécessaires pour qu’il devienne ensuite MVP des Finales. C’est ce que je vois en Killian, quelqu’un qui cherche sa voix vers le succès. Je suis content pour lui, j’ai hâte de le voir jouer et pour son avenir car il a trouvé sa place dans l’équipe, où il peut être performant à haut niveau. »
Ronny Turiaf | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2005-06 | LAL | 23 | 7 | 50.0 | 0.0 | 55.6 | 0.5 | 1.1 | 1.6 | 0.4 | 1.3 | 0.1 | 0.3 | 0.4 | 2.0 |
2006-07 | LAL | 72 | 15 | 54.9 | 0.0 | 66.4 | 1.2 | 2.4 | 3.6 | 0.9 | 2.8 | 0.2 | 0.7 | 1.1 | 5.3 |
2007-08 | LAL | 78 | 19 | 47.4 | 0.0 | 75.3 | 1.2 | 2.7 | 3.9 | 1.6 | 2.6 | 0.4 | 0.9 | 1.4 | 6.6 |
2008-09 | GOS | 79 | 22 | 50.8 | 0.0 | 79.0 | 1.1 | 3.4 | 4.6 | 2.1 | 3.1 | 0.4 | 0.9 | 2.1 | 6.0 |
2009-10 | GOS | 42 | 21 | 58.2 | 0.0 | 47.4 | 1.3 | 3.3 | 4.6 | 2.1 | 2.3 | 0.6 | 1.2 | 1.3 | 4.9 |
2010-11 | NYK | 64 | 18 | 63.2 | 0.0 | 62.2 | 1.0 | 2.2 | 3.2 | 1.4 | 2.5 | 0.6 | 0.6 | 1.1 | 4.2 |
2011-12 * | All Teams | 17 | 16 | 57.6 | 0.0 | 59.1 | 1.2 | 2.9 | 4.1 | 0.6 | 2.3 | 0.8 | 0.8 | 1.0 | 3.0 |
2011-12 * | MIA | 13 | 17 | 53.3 | 0.0 | 59.1 | 1.5 | 3.0 | 4.5 | 0.4 | 2.5 | 0.6 | 0.6 | 1.1 | 3.5 |
2011-12 * | WAS | 4 | 15 | 100.0 | 0.0 | 0.0 | 0.3 | 2.8 | 3.0 | 1.3 | 1.8 | 1.5 | 1.5 | 0.8 | 1.5 |
2012-13 | LAC | 65 | 11 | 50.5 | 0.0 | 36.5 | 0.7 | 1.7 | 2.3 | 0.5 | 1.2 | 0.3 | 0.5 | 0.5 | 1.9 |
2013-14 | MIN | 31 | 20 | 59.8 | 0.0 | 42.0 | 1.8 | 3.8 | 5.6 | 0.8 | 2.1 | 0.3 | 0.8 | 1.6 | 4.8 |
2014-15 | MIN | 2 | 10 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.5 | 0.5 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |
Total | 473 | 17 | 53.3 | 0.0 | 63.6 | 1.1 | 2.6 | 3.7 | 1.3 | 2.4 | 0.4 | 0.8 | 1.3 | 4.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.